« Cogan, kill them softly » d’Andrew Dominik – critique du Blanc Lapin
Après un premier essai brillant avec « L’assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford« , on attendait avec impatience la seconde collaboration entre Andrew Dominik et Brad Pitt.
Leur petit bijou abordait les affres de la célébrité et la confrontation d’un fan à son mythe. Cette fois-ci, Dominik choisit de revisiter le polar mafieux. Pour ce faire, il choisit une histoire de malfrats loosers et amateurs qui décident de braquer la pègre et vont se retrouver dans le viseur d’un tueur à gages joué par Brad Pitt.
Le problème principal du film est qu’il aligne un superbe casting et une bonne mise en scène mais qu’il n’apporte pas grand chose au genre. Il faut dire que l’on pense à Scorsese, les Coen brothers et Tarantino. Et pour le coup, c’est de la faute du réal. Quand on veut se démarquer, on évite de prendre Ray Liotta, héros des « Affranchis » de Scorsese, de balancer de longues discussions bavardes façon Tarantino ou de mettre en avant des loosers dans des situations absurdes façon les frères Coen. Car le film n est pas très drôle, à la différence de ses ainés et qu’il souffre la comparaison tout du long. Les dialogues sont bavards mais ne font pas mouche.
Bien sur, « Cogan » offre une vision modernisée du milieu en le situant en pleine élection de Barack Obama, juste au moment de la chute de Goldman Sachs. Le sous-titre politique est désabusé, noir, pessimiste et critique des faux semblants des valeurs de l’Amérique. Dominik nous dit que les americains ne sont finalement que les descendants de pionniers venus là pour l’argent et que le dollar a toujours mené cette dance d’individualités égoistes, sans réels beaux concepts moraux à la base.
Brad Pitt incarne un tueur froid et cynique à la perfection, un très bon rôle pour Brad, qui à 50 ans, assure grave niveau classe. Il est entourés d’un casting de gueules connues au petit écran mais géniaux tant James Gandolfini que Richard Jenkins.
Mais voilà, c’est bien la seule force du film que l’on retient tant le discours politique est assené avec insistance et tant les empuntes des grands réalisateurs précités s’avèrent au final trop grandes pour Andrew Dominik.
Les quelques effets de style qu’il rajoute sont plaisantes parfois mais souvent pompeuses et pas franchement inspirées. C’est donc une déception mais pas un film râté pour autant. Juste un film peu utile artistiquement parlant et donc pas indispensable. Un film à voir pour son interprétation.
Laisser un commentaire
Vous devez être connecté pour rédiger un commentaire.