Les pires films de l’année du Blanc lapin – bilan 2012 !
Voici pour la quatrième fois consécutive, mon bilan annuel des pires films de l’année !
Alors c’est toujours aussi subjectif étant donné que je n’ai pas tout vu et que surtout, je sélectinne beaucoup les sorties, ce qui m’évite pas mal de bouses.
N’hésitez pas à laisser des commentaires si vous n’êtes point d’accord..
N°10- « Cloclo » de Florent Emilio Siri
« Cloclo » était attendu depuis longtemps, suivant la mode des biopics français initiée par « la môme« , « Coluche« , « Gainsbourg vie héroïque« , le diptyque sur Mesrine, avant de voir celui sur Yves Montand et bien d’autres figures françaises voir leur vie romancées au grand écran.
Le résultat est réussi question casting. Jérémie Renier ressemble beaucoup à Claude François. Et si son jeu s’avère quelques peu hésitant au début, il devient plus crédible par la suite pour finir par emporter l’adhésion.
Autre qualité du long métrage, il n’est pas hagiographique et à la gloire du personnage. Bien au contraire, les défauts nous sont présentés sans lissage. Il était jaloux, perfectionniste obsessionnel, maniaque, volage, tyrannique, mégalo et se comportait comme un parrain gérant sa famille et sa petite entreprise.
L’histoire prend soin de décrire la conception de bien des tubes, adaptés et repompés de hits américains ou inspirés de sonorités pas encore connues dans l’hexagone à l’époque. L’homme y est présenté comme un ambitieux qui avait un don, celui de repérer des modes outre atlantique et de les importer pour les franciser. Une technique qui aurait du mal à fonctionner au jour d’internet et de la mondialisation immédiate de la culture. Jouer sur les décalages entre l’Amérique et nous s’avère impossible aujourd’hui en matière musicale…ce qui n’est pas le cas du côté ricain en matière de remakes de films étrangers…Le fait que les fils de Claude François aient adoubé le projet et autorisé l’utilisation de l’ensemble de la discographie est parfois un plus, parfois un handicap, certains moment semblant plutôt empiler comme des perles des refrains bien connus…
Intéressant parcours et drôle de vie que cet homme très seul, en perpétuelle soif de reconnaissance, de son père, des femmes, du public, d’une intelligentsia parisienne. Un ogre aux pieds d’argile, toujours conscient de la fragilité de sa notoriété, obsédé par l’échec, le fait de durer, le retour à la pauvreté connue par le passé. En ce sens, le film reste intéressant, que l’on ait dansé sur Alexandrie alexandra ou que l’on soit hermétique à cette machine à tube transcendant les générations. La conception de son propre mythe et le marketing qu’il développa fit de lui un précurseur.
Hélas, l’alignement chronologique des scènes et la mise en scène en elle même manque cruellement d’ambition, d’originalité. Au point que sans aller jusqu’à l’ennui, ce manque de souffle m’a plutôt porté de l’autre coté de l’atlantique, que Claude François scrutait si bien. Là bas, il existe un maitre du biopic, fatigué aujourd’hui mais qui livra « Amadeus« , « Valmont », « Larry Flint » ou « Man on the moon » avec un don pour éviter justement les écueils balourds du scénario didactique, qui à force de vouloir être complet, en oublie que nous sommes au cinéma. Et un film se doit d’avoir sa propre identité, sa propre proposition, sa propre vision d’une histoire. Florient Emilio Siri est doué et efficace (Nid de guêpes et l’ennemi intime étaient pas mal) mais avouons que ses idées lumineuses pour distiller un peu de poésie, tombent à plat voire frisent le cliché digne d’un pauvre téléfilm fauché. Il aurait été plus inspiré à rester sur sa ligne de direction très académique. Car trop de classicisme tue toute possibilité de sortir des rails sans tomber dans le ridicule. En fait le film est trop raide, trop propre sur lui pour déclencher une véritable émotion. Raconter l’histoire d’un connard ça peut donner « Barry Lindon » mais ça peut aussi donner un film au final un peu chiant, un peu oubliable très vite, pas une chanson ordinaire mais un film ordinaire. En fait, j’ai finis par regarder Jérémie Renier jouer bien Claude François, sans surprises, sans attente à part la fin, qu’on connait déjà. Et soudain, l’oubli.
N°9- « Wrong » de Quentin Dupieux
Après « Rubber » et « Steak » avec Eric et Ramzy, Quentin Dupieux, poursuit sa filmographie volontairement perchée et très originale, mais il le fait aux Etats-Unis.
L’histoire suit Dolph, interprété par Jack Plotnick, inconnu jusqu’ici mais très bon dans son genre, un type viré depuis trois mois qui retourne quand même tous les jours à son bureau, sous les yeux de ses ex collègues effarés, et qui se réveille un matin sans son chien. Son toutou adoré, Paul, seule raison d’être de son existence, a disparu…son jardinier, interprété par Eric Judor vient lui annoncer que le palmier dans son jardin a disparu, remplacé par un sapin…Dolph appelle une pizzeria pour discuter de la raison du choix du logo sur le prospectus et tombe sur une folle qui veut coucher avec lui….et toute l’histoire est une suite de situations cocasses de ce type, parfois drôles parfois juste décalées. Un surréalisme revendiqué dès la première minute.
En sous texte, Quentin Dupieux dépeint une Amérique profonde vraiment à l’ouest entre consumérisme, petits jobs de merde et american dream en promo dans des balieues qui se ressemblent toutes, un peu comme le feraient les Coen mais avec un style qui se veut non sensique, entre les Monty Python et David Lynch ou Buñuel ou Resnais ? Non, pas vraiment, plutôt un style propre et c’est bien à la fois la force et la faiblesse du réalisateur.
Sa force parcequ’il faut avoir les couilles de partir sur ce type de narration au risque de larguer beaucoup de spectateurs. Et parcequ’il a vraiment un style, qu’on aime ou qu’on s’ennuie. La faiblesse parceque, à force de baser l’évolution de son scénar sur le loufoque, comme seul moteur du film, il finit par lasser et non par nous perdre. Car très vite, il est facile de comprendre que le film n’apportera pas grande surprise dans la narration puisqu’il n’y en n’a pas beaucoup, enfin très peu. Ensuite on espère que le réalisateur ne se contentera pas de l’aspect Ofni de son film et y apportera davantage, un fond. Hélas, le sous texte est quant à lui soit inexistant soit très lourd.
On a compris, pas la peine de multiplier les scènes avec des américains perçus comme des caricatures, des stéréotypes divers, sans aucune « normalité » autour d’eux. Quand on veut étayer une critique ou un portrait, il est toujours mieux, à mon sens, d’avoir du relief, du contre champ, bref ici, de la normalité. Parceque là très honnêtement, je me suis demandé ce que voulait nous dire le réalisateur. Et j’ai bien peur qu’il n’ y avait rien à dire, juste un style à exposer et sur exposer.
Le problème de « Wrong » en fait, c’est qu’il n’est pas assez brillant, pas assez hilarant (juste marrant), un peu trop autiste. Qui sait, peut être qu’un jour, un certain recul, une certaine maturité permettra au réalisateur français de toucher juste. Mais pour l’instant, ceci ressemble plus à un exercice de style, sorti d’école de ciné, un peu trop poseur parcequ’un peu trop à 100% dans un sens. Le moteur tourne à vide et on finit par un peu s’emmerder, gentiment, poliment car respectueux de l’effort de nouveauté.
Bref, un film intéressant par sa direction radicale et quelques scènes drôles mais tout de même cette impression amère de creux, de vide dans la structure et de perte de temps. C’est d’autant plus frustrant que Dupieux a un talent évident, peut être manque t il un peu de modestie pour penser qu’il réussira un film novateur sans plus de recherche créatrice qu’une accumulation sans but. Une facilité qui ne tient pas la distance.
N°8- The descendants d’Alexander Payne
Avec « The descendants« , Georges Clooney trouve un rôle un peu atypique pour lui, celui d’un veuf, d’un cocu et d’un père de famille. Il casse ainsi son image de séducteur et joue pour l’un des chouchous des critiques américaines, Alexander Payne, réalisateur de « Sideways » et « Monsieur Schmitdt« .
Georges joue donc le rôle d’un avocat de Hawii, dont l’épouse se retrouve dans le coma après un accident de bateau et qui va devoir gérer ses deux filles, l’une de 7 ans et l’autre de 17, alors qu’il s’en est toujours peu occupé. Il va découvrir que son épouse le trompait et gérer la vente d’un terrain familial géré dans un trust dont il est le trustee.
Comme dans ses films précédents, un constat s’impose, son film est réussi, humain, cynique, critique mais un peu trop fadasse à mon goût. A trop vouloir filmer ses personnages en toute modestie et à hauteur d’homme, la mise en scène de Payne se fait trop discrète et trop humble.
Payne aborde diverses thématiques mais les effleure gentiment. La transmission d’un patrimoine, l’éducation et l’absence du père, la déliquescence du couple du fait des années…autant de sujets intéressants mais alignés aussi de façon très conventionnelle, comme des cailloux recueillis sur une de ces plages d’Hawaii et mis bout à bout sur un collier de perles vu mille fois …c’est joli de loin et assez décevant de près.
Le personnage est attachant, c’est celui d’un looser, qui a laissé défiler sa vie de famille sans y prêter garde, absorbé par son métier et ses responsabilités à la tête de son trust familial. Mais question loosers, je préfère ceux des frères Coen. Ils sont plus cons, moins chanceux mais carrément plus funky et drôles. D’ailleurs Clooney y a obtenu parmi ses meilleurs rôles dans « O’ brother » ou « Burn after reading« .
Cette façon dont Hollywood s’émerveille devant des histoires simples de familles est assez agaçante. Pourquoi porter un tel film, assez banal, aux nues pour conquérir les Oscars cette année ? Pour adouber Clooney et lui refiler une statuette ? Le scénario est sans surprise, le film semble formaté pour le festival de Sundance, caricatural jusque dans son épilogue et son recentrage sur la cellule familiale, à la manière d’un « Little Miss Sunshine« , les personnages originaux et décalés en moins.
Si l’on en juge à la qualité du film et à l’ennui profond que j’ai eu en voyant « le stratège » avec Brad Pitt, « the Artist » mériterait en effet de nombreux oscars, les concurrents ne faisant pas le poids, tout simplement.
« The descendants » est un gentil film du dimanche soir, sitôt vu sitôt oublié…next !
N°7- « J. Edgar » de Clint Eastwood
Voici enfin « J. Edgar« , biopic sur John Edgar Hoover, monstre politique ayant créé le FBI et utilisé ce dernier au service des intérêts qu il estimait être ceux des Etats unis et les siens. Personnage complexe, il traversa les hautes sphères du pouvoir des années 20 au début des années 70. Ce manipulateur sincère dans sa démarche mais oh combien contraire à l’image d’Epinal de la démocratie, fut à ce point puissant qu’il fut inamovible de son poste jusqu’à sa mort. Aucun des huit présidents des USA qu il « servit » n’arriva à le déloger.
L’idée de voir un immense réalisateur, républicain de surcroit, s’attaquer au mythe, était une promesse de cinéphile…promesse d’un grand moment.
Hélas, mon triste constat à la sortie de la projection c’est que Clint Eastwood devrait peut être arrêter, à 82 ans, plutôt que d’enchainer des films mineurs tournés plus vite que son ombre. Le maitre a vieilli et ça se voit. L’ensemble est plus crépusculaire que jamais, la mort et l’héritage hantant particulièrement Clint depuis « Mytic River« .
Mais je m’attendais à tellement mieux de lui et surtout d’un personnage emblématique comme John Edgar Hoover. En mettant l’accent sur sa relation homosexuelle refoulée avec Clyde Tolson ou la fascination castratrice pour sa mère, Eastwood zappe beaucoup d’aspects politiques du personnage. L’idée de faire des allers-retours entre le seuil de sa mort et sa jeunesse pouvait sembler être une bonne idée afin d’aérer une carrière de stratège extrêmement riche. Hélas, le film sent plutôt le papy qui s’est oublié. Et le résultat est rance.
Vouloir donner un aspect humain au personnage n’était il pas plus une perte de temps pour cet individu de toute façon inclassable ? Que voit on vraiment de la stratégie de « consul à vie » comme Hoover aimait justement se définir… de ses croyances profondes et sa réelle dévotion aux Etats-Unis d’Amérique, quitte à passer au dessus des lois.
Son anticommunisme est appuyé à ses débuts mais ce sont ses interventions répétées sur 40 ans qui auraient du définir le contour de ce biopic. Son rapport à la mafia, totalement omis, son rôle dans l’écoute de personnalités du show biz et de la politique, et l’incidence sur les campagnes électorales, aspect totalement passé sous silence. Sa détestation des Kennedy père et fils aurait elle été mise de côté parceque Eastwood, en bon républicain, n’a pas souhaité montrer à quel point cet autre républicain fanatique était décidé à faire tomber ce mythe. Bien sur, il l’évoque comme il aborde la haine qu’il avait de Martin Luther King. Mais il ne fait qu’effleurer pour s’appesantir bien trop longtemps sur l’affaire Lindbergh. Elle est certes constitutive du début des pleins pouvoirs qu’il obtint du Congrès, mais fallait-il y consacrer un quart du film ?
Leonardo DiCaprio a beau jouer la moitié du film avec un masque assez mal fait, il transcende son personnage, sa diction, son regard vitreux…il confirme son statut d’acteur de premier plan, bankable et brillant par ses prestations, à faire pâlir ses congénères.
Mais ce rôle à Oscars ne suffit pas à sauver le film d’un enlisement moite. Et puis notons que le vieillissement des personnages est particulièrement raté, la prothèse de Clyde Tolson étant plus digne d’un épisode de Star Wars première trilogie.
Bref, « J. Edgar » est un rdv manqué d’autant plus agaçant que les planètes étaient alignées avec un acteur génial, un réalisateur culte et républicain, un personnage transversal de l’Amérique politique du 20ème siècle…si DiCaprio avait été mauvais, la frustration aurait été moins amère.
« J. Edgar » est un film d’un classicisme poussiéreux qui fait froid dans le dos, un film de vieux…Déjà retourné à la poussière…
N°6- « Take shelter » de Jeff Nichols
Avec « Take shelter« , Michael Shannon trouve un premier rôle à la hauteur de son immense talent d’acteur, tout en nuances, et c’est une bonne chose pour ceux qui ne l’auraient pas repéré dans « les noces rebelles » de Sam Raimi aux côtés de Di Caprio et Kate Winslet.
Décrire la folie ou du moins la paranoïa et la schizophrénie n’a rien de simple lorsque l’on ne veut pas verser dans le rôle à oscars too much. C’est ce que réussit l’acteur, accompagné d’une Jessica Chastain tout aussi douce et délicate que dans « tree of life » de Terrence Malick.
Seulement voilà, moi qui adore les films tournant autour de la fin du monde, je me trouve très perturbé par l’accueil dithyrambique du film. Je ne suis pas rentré dedans, demeuré sur le côté de cet objet me semblant mis en scène avec assez peu d’idées et au final une répétition des plus pénibles.
Jeff Nichols a décidé de nous faire vivre, vue de l’intérieur, la peur de fin du monde que ressent son personnage. La caméra est centrée sur lui, sur la moindre de ses réactions tout en montrant les personnages l’entourant comme si le fou c’était nous, spectateurs. Seulement voilà, tout repose sur la prestation de Shannon, et passée ce constat, rien de neuf dans l’enchainement des scènes, relativement attendues.
Et surtout, comme dans « Melancholia » de Lars Von Trier, sur le même thème et loué par la presse, je me suis ennuyé sec, très sec. Le réalisateur n’a rien à dire ou tout du moins l’exprime tellement mal, avec tant de non-dits que je suis resté sur le pavé. Je dois être un peu concon. Il faut probablement mieux m’expliquer les choses.
Bien sur, Nichols veut montrer la critique en creux de l’américain moyen reclus sur lui-même et défendant sa patrie contre des ennemis parfois imaginaires et parfois réels…dépassé par son statut de première Nation responsable des autres comme le personnage de sa famille, l’Amérique a parfois peur excessivement, et devient parano.
Mais moi j’ai été déçu, très déçu par ce premier évènement des films d’auteurs que j’attendais pour 2012.
Une platitude du propos que je déplierai peut-être ultérieurement si j’ai le courage un jour de me retaper 2 h de scènes identiques.
N°5- The Dictator de Larry Charles
Sacha Baron Cohen revient avec un nouveau personnage infâme à souhait après « Borat » et « Bruno » !
J’avais bien adhéré à l’humour débilo régressif des deux opus précédents et le thème de « the dictator » ouvrait un boulevard au comique américain. En pseudo dictateur nord africain entre Saddam Hussein et Muammar Kadhafi, la provoque de Cohen est en effet dans son élément, taclant au passage ses chers Etats Unis d’Amérique sur le thème de leur démocratie immaculée, montreuse de leçons. Il est vrai que quelques scènes du film déclenchent l’hilarité. Hélas, nombre d’entre elles sont…dans la bande-annonce.
Et si le mauvais gout est toujours roi pour le meilleur et pour le pire, Sacha Baron Cohen trouve ici la limite de son comique. En effet, en devenant célèbre et en côtoyant de « vrais acteurs » et des réalisateurs de renom (Scorsese, Burton, etc…) il a du se dire qu’il pouvait tourner un film comique « classique ». Sauf que voila, il a oublié un ingrédient, les cameras cachées de ses précédents longs métrages, qui parfois étaient des fakes et parfois de vrais vidéos piégeant des stars ou de simples ricains moyens. Ceci créait une atmosphère particulière. Sans cet élément, la recette s’essouffle, l’humour se fait plus consensuel et attendu et le temps entre deux éclats de rire devient comment dire, pénible car inintéressant et juste lourd.
Faire de l’ humour pas fin exige d’être brillant tout le temps, sans interruption. Sinon le rythme s’effondre et laisse apparaitre de manière encore plus béante les failles scénaristiques et le manque d’écriture ou d’inventivité.
Bref, pas sur que Sacha Baron Cohen ait intérêt à poursuivre ses films centrés sur un personnage ignoble caricatural…car à force de tirer sur la corde de sketches étirés sur tout un film, il risque d’agacer et de perdre très vite son public. Qu’il poursuive sa carrière d’acteur normalisé serait peut être plus recommandé. On le verra notamment en Freddie Mercury chez Stephen Frears, ce sera l’occasion de constater si il sera une étoile filante ou une étoile tout court.
N°4 – Adieu Berthe ou l’enterrement de mémé de Bruno Podalydès
A l’époque de la sortie du film, je n’ai même pas écrit de critique tant ce dernier m’a paru creux et toc, un produit purement monté pour plaire aux bobos parisiens. J’aime bien les frères Podalydès mais là ils ne se sont pas foulés et à partir d’une idée de bon court métrage ont décidé de ralonger la sauce. C’est probablement une des plus belles arnaques de l’année avec une bande-annonce très drôle mettant en vedette une Valérie Lemercier en grande forme, appuyée par une presse dithyrambique.
Sauf que tout était dans la bande-annonce, le reste étant du remplissage, des dialogues bavards pas drôle et ennuyeux et la véritable impression d’avoir été pris pour un con.
C’est dommage car je verrai désormais le travail de Podalydès avec méfiance en me disant qu’il est capable de prendre son public avec au pire beaucoup de négligeance et mépris, au mieux une paraisse difficilement excusable.
N°3- Blanche-Neige et le chasseur de Rupert Sanders
Ce que j’ai bien aimé dans cette adaptation de Blanche Neige centrée sur le chasseur, c’est l’histoire de cul entre le réalisateur et l’actrice principale, Kirsten Stewart, qui trompait son ultra célèbre boy friend, Robert Pattinson. Parceque sinon, le film, j’avoue avoir été transporté dans les années 80, à l’époque de certains mauvais films d’héroic fantasy aux scénarios faiblards appuyés par des effets spéciaux râtés.
Ici, c’est le contraire, le visuel est excellent ! Mais justement, le décalage entre la technique et les dialogues ou l’écriture des personnages est tel qu’une dimension parallèle s’ouvre. Un voyage fascinant dans le néant narratif, un phénomène de plus en plus fort, le conte désincarné, à la manière du « Alice au pays des merveilles » de Tim Burton. Notez, c’est logique, on prend la même recette d’un conte pour enfants ultra connu et on balance beaucoup de pognon dans l’univers et les effets. Certaines critiques ont comparé la beautéde certains effets à l’imaginaire de Terry Gilliam. Si vous connaissez ma passion pour le bonhomme, vous imaginez mon agacement.
Un film d’héroic fantasy ne doit pas être géré uniquement par les informaticiens et les logicils capables de nous bluffer à l’écran. Une seule touche positive ressort du film, Chris Hemsworth, le Thor de Marvel. Il est mâle, très mâle et assure dans ce genre de rôle de brutasse. Sinon, c’est mauvais, pas écrit et navrant.
N°2 – Battleship de Peter Berg
Peter Berg, c’est un peu un Zack Snyder (Watchmen, 300) mais sans talent visuel. Un pur faiseur, un mercenaire à la solde des studios, prêt à mettre en scène n’importe quel projet à la con, en étant peruadé qu’il a des idées et un talent. Ce type a quand même failli faire une nouvelle adaptation de Dune…quand on voit son navrant « Hangcock » avec Will Smith ou cette terrible adaptation du jeu de société « Touché coulé », on comprend ce que signifie industrie du cinéma. Ici, on a choisi un produit à vendre sur le nom du célèbre jeu. On retient à peu près les mêmes concepts sauf qu’on y introduit trois bombasses, une nana et deux mecs (Taylor Kitsch, Rihanna, Alexander Skarsgård qui cachetonne) et que l’équipe ennemie est composée d’extra terrestres. Le scénario s’arrête là, pas la peine de s’emmerder, y’a des jolies acteurs à voir, des effets spéciaux à la Transformers, pourquoi s’emmerder ?
Un film affligeant car sans aucune surprise, aucune écriture, des scènes vues 10.000 fois et une absence totale de considération pour le public.
N°1 – Avengers de Joss Whedon
Il faut toujours se méfier des films qui font une quasi unanimité critique. Cet adage que pourtant je me répète sans cesse, ne m’évite pourtant pas ce genre de désagrément …
Car oui, « Avengers », LE film Marvel rêvé qui soit disant doit répondre aux attentes des lecteurs de comic book et au-delà, en leur offrant un vrai film de supers héros comme sur le papier glacé, et bien ce film là est à mon sens le pire que j’ai vu en 2012.
Le premier Iron man m’avait fait sourire pour le personnage mais ennuyé pour les aventures d’un manque d’originalité confondant. Le second fut une torture. « Captain America » quant à lui, répondit bien à tous les clichés auxquels on s’attendait.
Ici, les supers-héros ont certes tous un espace à l’écran et une complémentarité qui les empêche de se cannibaliser. C’est sans doute la grande réussite du film. Mais alors que le début de l’histoire et la mise en place des personnages est un peu lente, les scènes qui suivent et qui se font s’affronter tel super héros à tel autre ont un côté rébarbatif jusqu’à épuisement. Il n’ y a aucune surprise et dès lors aucune tension dramatique. Dès lors, il est difficile de s’intéresser à ces fausses oppositions au-delà du plaisir visuel des effets spéciaux.
Mais bon, de nos jours, les films qui vous en foutent plein la vue à ce niveau sont légions. A la manière de films conçus comme des produits, comme un « Transformers« , « Avengers » aligne des scènes parlées très chiantes car incompréhensibles avec des scènes d’actions qui recherchent à chaque fois la surenchère. Dans les scènes soit disant « sérieuses », les personnages parlent avec des termes pseudos scientifiques proches du « bifidus actif » pour tenir au final des propos dénués de tout relief voire même risibles mais pas dans le bon sens. L’humour du film est celui de tout film d’action hollywoodien depuis les Die Hard avec Bruce Willis, et donc les vannes font rarement mouche, car ultra codifiées.
Alors la presse a opposé ce film aux Batman de Christopher Nolan, plus cérébraux et noirs et sans humour alors que « Avengers » serait le parfait opposé, fun, divertissant et léger. Je dirais plutôt décérébré, décomplexé mais horriblement fadasse par son absence totale d’idée scénaristique et de personnalité dans la mise en scène. Là où Nolan a réussi avec la trilogie « The dark knight« , c’est qu’il a insufflé des choix à contre courant très personnels. Il est sorti de la Bd reposant sur ses supers-vilains pour l’encrer dans une réalité proche d’une Amérique post 11 septembre, très réaliste. Et il a compris qu’un méchant sombre est toujours l’une des clés de la réussite d’un tel film. Sauf qu’il y a ajouté des personnages construits, un héros complexe, tourmenté, bref, humain.
Ce film fut un supplice !
C’est drôle de constater à quel point le petit jeu des critiques est subjectif. Mais c’est pas grave, c’est pour ça qu’on ne sera jamais assez nombreux à s’amuser à y jouer. Et puis tant que c’est fait avec bon esprit, tout roule…
Je prépare mon top 10 des meilleurs films sur mon blog et, vois-tu, deux que tu descends ici s’y trouvent: Avengers et J.Edgar. Vous n’avez encore rien vu et Moonrise Kingdom occupent les deux premières places chez moi.
Et mon flop 5, pour info:
5/ Les adieux à la reine
4/ Dans la maison
3/ Cosmopolis
2/ Chroniques sexuelles…
1/ Bruegel, le moulin et la croix (hors concours celui-là)
Au plaisir de te lire… en 2013 !!
merci pour ton message, effectivement, nous avons deux désaccords ! mais c’est le propre de la subjectivité. Je vais publier d’ici quelques jours mes meilleurs films et pour le coup je te rejoins sur Moonrise kingdom !
Je vais lire ton blog maintenant car je vois que tu y parles de plein d’autres choses que de ciné
je laisse l’adresse si des gens sont interessés. merci
Yvan
http://jnocau.blogspot.fr/
Hélas, le film sent plutôt le papy qui s’est oublié. Et le résultat est rance.
j’adore !!
Biz