Les pires films de l’année 2013 du Blanc Lapin

La fin d’année approche et il est temps de dresser les bilans, hisoire de se souvenir, de ne pas faire du temps un effacage permanent.

Alors le blanc lapin va commencer parcequ’il brulerait volontiers, avec les pires films de l’année ! Sélection oh combien subjective…

 

N°9 – « Lincoln » de Steven Spielberg

Les pires films de l'année 2013 du Blanc Lapin dans Dossiers lincoln-spielberg

Voici enfin le « Lincoln » de Steven Spielberg, vieux projet d’une quinzaine d’années et véritable arlesienne pour le pape d’Hollywood, qui a pensé successivement à Harrison Ford puis Liam Neeson dans le rôle titre avant de convaincre l’un des plus brillants et rares acteurs au monde, Daniel Day Lewis. Ce dernier est sans surprise confondant de ressemblance et sa partition est fine. Hélas, la réalisation de Spielberg, sans tomber dans ses pires travers, m’a laissé un peu sur le coté. Comme si ce dernier, c’était pris dans le tapis, à trop vouloir prendre au sérieux son sujet sans verser dans le pathos, chose qu’on lui a reproché tant de fois, de « ET », « La couleur pourpre » ou « Always » en passant par « Intelligence articielle » ou « Amistad ».
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Justement, Spielberg choisit le même thème que Amistad à savoir la lutte contre l’esclavagisme et s’intéresse plus particulièrement aux derniers mois de Lincoln, pour décrocher un vote en faveur de l’abolition et provoquer ainsi la fin de la guerre de Sécession. Moins sirop que Amistad, film le plus insupportable de Steven Spielberg, Lincoln provoque un intérêt par la sobriété des nombreuses scènes de dialogues et les rouages des manoeuvres politiques qu’a du entreprendre le sacralisé Lincoln pour tordre le cou aux préjugés et accélerer l’histoire. Mais voilà, la cause est tellement pleine de bons sentiments que dès que le personnage de Day Lewis part dans des élans lyriques, le sirop rejaillit et déborde.
Ce n’est pas la faute de l’acteur mais bien celle du réalisateur. La musique pompeuse de John williams n’aide pas franchement, les trompettes rappelant un peu trop la vocation du film à concourir aux Oscars et de flatter le patriotisme américain. Quant à l image quasi christique de Lincoln, elle a évidemment de quoi agacer le chaland, malgré tout le brio de Daniel Day Lewis, qui livre ici une performance de très haut niveau, comme à son habitude.
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L idée de montrer la grande histoire par le trou de la lorgnette, en entrant dans le quotidien du Président est pertinente. Spielberg réussit à humaniser le mythe et nous faire palper les hésitations et efforts intellectuels de chacun pour conceptualiser l’abandon de l’esclavage. Il explique aussi très bien le long chemin qu’il restait à parcourir pour l’égalité totale. Mais le didactisme de sa démonstration est un peu lourd, comme toujours chez Spielberg. Le film fait un peu le même effet que « La liste de Schindler »  à savoir qu il s’adresse avant tout à un public americain, Steven expliquant avec un académisme de professeur la grande histoire.
Le film est bavard et parfois trop. Le rythme lent colle en revanche bien aux manoeuvres politiciennes qui ont amené au vote, au risque d’être légèrement ennuyeux par instants.
Bref, Lincoln est un film honnête, bien réalisé mais un peu trop sage à mon gout…
N°8 – « Tip Top » de Serge BOZON

francois-damiens-tiptop-1 dans Films series - News de tournage

Suite au meurtre d’un indic, deux femmes de la police des polices débarquent en banlieue lilloise pour mener l’enquête.
« Tip top » de Serge Bozon joue à fond sur le décalage complet de ses personnages iconoclastes dans un univers très proche des films d’Aki Kaurismäki.
Le grain est vieillot façon seventies et séries est allemandes des années 80. Sandrine Kiberlain et Isabelle Huppert s’en donnent à coeur joie dans leur jeu entre la désincarnation et le loufoque permanent. L’humour froid du film fonctionne très bien la premiere demi heure, aidé par un Francois Damiens nageant dans cet univers toc comme un poisson dans l’eau.

En revanche certains acteurs jouent comme des quiches et sont probablement des amateurs…pire, ils jouent mal les personnages s’exprimant de façon perchée.

Mais le problème du film vient ensuite par une accumulation de pauses, et de scènes toutes du même acabit, finissant par lasser votre devoué blanc lapin. La surenchère de rien a finit par m’ennuyer, tout simplement, l’incongruité des personnages faisant ressortir du long métrage uniquement du toc et une posture.

Ceci aurait probablement convenu à un moyen métrage. Mais tout le monde n’a pas le talent de Kaurismaki…c’est clair…le burlesque est à manier avec finesse…et ne doit pas laisser les acteurs en roue libre sinon le malaise prend le dessus….au risque de rendre l’objet filmique non identifié, un peu trop presomptueux et identifiable au final à un exercice de style hermétique et facile. L’idée de depart est bonne mais la paresse se voit trop.

N°7 – « Lone ranger » de Gore Verbinsky

Johnny Depp revient avec un nouveau blockbuster Disney et encore trois tonnes de maquillage sur la gueule avec « Lone ranger« …

Après un début de carrière très très fort, « Arizona dream« , « Dead man« , « Ed wood« , « Las vegas Parano« , ce brillant acteur s’est enferé à la fois dans des rôles funs et exagérés et à la fois dans une complicité destructive artistiquement avec son ami Tim Burton, dont la carrière a pris une direction bien terne et facile. Johnny Depp semble confondre jeu d’acteur et déguisement, transformisme et interprétation de personnages forcément outranciers. Peu de place pour des personnages nuancés. Et c’est bien dommageable.

Depp retrouve Disney et Jerry Bruckheimer, producteur de la franchise « Pirate des Caraibes« et le réalisateur des trois premiers, Gore Verbinski. Ca fixe tout de suite le niveau. Autant dire que le four monumental reçu par le film est amplement mérité ! 215 M$ pour 89 M$ sur le sol américain et 260 M$ dans le monde…

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N°6 - »Gatsby le Magnifique » de Baz Luhrmann
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L’adaptation de Scott Fitzgerald de 1974 avec Robert Redford et Mia Farrow m’avait relativement pétrifié d’ennui, avec une mise en scène relativement plate.
L’idée que Baz Luhrmann réadapte ce classique avec tout le manque de retenue qu’on lui connait était interessante. Et Léonardo DiCaprio en gatsby semblait parfait. Et comme Léo est un acteur brillant, il est Gatsby. Avec une classe qui force le respect, il est l’interet principal du long métrage.
Mais contrairement à « Moulin rouge« , Gatsby manque de souffle et de panache. Et la comparaison est facile puisque Luhrmann en fout plein la vue niveau visuel et décorum dès le début. Il nous prend par la main pour entrer dans des fêtes somptueuses mais dépourvues d’âme. C’est peut être volontaire mais cette mise en scène, plombée par une voix off qui ralentit le rythme, aboutit à un résultat inverse à l’objectif et on s’ennuie un peu voire beaucoup.Le film reste regardable car Leo est magnifique. Mais cette histoire méritait un traitement moins bourrin que cet étalage de couleurs et de rococo. La mise en scène et le montage écrasent les personnages. Carrey Mulligan, pourtant superbe actrice, devient une idiote sans aucun charisme.Dès lors l’histoire d’amour perd une bonne part de crédibilité. Je suis content financièrement pour Baz Luhrmann et DiCaprio que le film marche au box office mondial. Artistiquement, c’est un autre rendez vous manqué pour Léo après le « John Edgar » de Clint Eastwood. Et ce n’est pas de sa faute à lui, toujours très bon, mais bien celle d’une mise en scène qui manque furieusement de finesse et ne colle pas à son histoire. Dommage.
N°5 – « A la merveille » de Terrence Malick

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Terrence Malick était déjà culte quand il revint fin des années 90 avec « La ligne rouge« , après 25 ans d’abscence. « Le nouveau monde » qui suivit confirma que son génie était intact, et que personne d’autre que lui ne savait donner à dame nature ce rôle à part entière, cette poésie troublante emrobant toutes les scènes.

Avec « The tree of life« , il remporta la palme d’or il y a deux ans mais certains critiques commencèrent à le bouder pour son manièrisme jusque boutiste et ses longs plans contemplatifs limite new age. La naiveté de son propos sur la croyance n’aida pas les plus sceptiques à adhérer. Pour ma part, la magie opéra encore.

Celles et ceux qui n’ont pas aimé « The tree of life » risquent donc de détester ce « A la merveille« . Malick décide en effet de prolonger son expérience encore plus loin. Il s’intéresse ici à une histoire d’amour entre une française et un américain campé par Ben Affleck. Passée la surprise d’entendre parler français la moitié du temps et le fait que le début du film se déroule en France, le style Malick s’affirme avec un minimum de compromis. L’auteur décide de supprimer les dialogues et de nourir uniquement ses superbes images de voix off, essentiellement crlle de Olga Kurylenko, Ben Affleck étant quasi muet du film. Au début ceci fonctionne et donne un aspect aérien, intemporel.

Mais avouons le, au bout d’un moment l’espoir se fait jour de voir un début de dialogue reprendre le fil du récit, tout comme dans « Tree of life ». Mais ce moment n’arrive pas. Ben Affleck est parfait dans son rôle et exprime par de simples gestes tous les doutes du personnage. On voit très bien l’histoire se construire, puis la lassitude arriver subrepticement dans le couple, Affleck commencer à être moins investi que sa copine, elle en souffrir, le tout se déliter. Mais passée cette première étape, l’arrivée du personnage de prêtre de Javier Bardem s’insère mal. On ne voit pas trop le rapport de sa recherche de dieu avec le reste. Et surtout la lassitude s’éprend de nous, spectateurs, se disant intérieurement que l’on va devoir se retapper plus d’une heure de plans sans fil directeur narratif qui puisse être matérialisé par la parole. Le pari de Malick est osé mais extrême et l’ ennui l’emporte hélas, au moment où une énième aude à la nature nous déclenche un sourire plus narquois et agacé que contemplatif.
Terrence Malick reviendra avec deux films en 2014, avec un casting de malade comprenant Ryan Gosling, Christian Bale, Michael Fassbender, Natalie Portman ou Cate Blanchet.J’espère que son cinéma retrouvera un tour plus dialogué avec une trame moins décousue, car j’adore ce réalisateur mais il a atteint ici la limite de son expérimentation.

 

N°4 – « Le Congrès » de Ari Folman

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Après « Valse avec Bachir », on attendait le retour de Ari Folman. Curieusement, ce dernier choisissait d’abandonner l’animation pour faire un film mixant animation et prises de vues réelles, avec une vraie actrice, Robin Wright.

Et son thème était passionnant puisque « Le Congrès » suit une actrice de plus de quarante ans qui a fait de mauvais choix, dont la carrière est derrière elle et à qui des producteurs vont proposer un pacte terrible. Ils lui offrent un dernier contrat, à savoir qu’elle fasse scanner toutes ses expressions pour qu’ensuite le studio la récréé en image de synthèse et fasse jouer son double sans même recourir à elle.

Ainsi son image pourra t elle jouer pour la fin des temps sans jamais vieillir.

A l’heure où James Cameron envisage très sérieusement de produire des films ou concerts avec Marilyn Monroe ou le King, l’heure où la publicité déterre des icônes pour vendre ses produits (Steve McQueen, Grace Kelly, Audrey Hepburn…), le sujet n’est pas de tant science-fiction que celà.

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La technique existe, elle est là. Aujourd’hui les avancées de la motion capture utilisée sur Avatar permettraient de faire se cotoyer des acteurs d’aujourd’hui avec des monstres sacrés, morts depuis des décennies. Alors quel intérêt autre que commercial ? A priori l’objectif est putassier car comment retrouver l’âme de l’acteur ? Ce n’est pas un acteur tiers qui peut jouer comme l’acteur en question, l’enveloppe physique ne suffisant pas. Et puis d’un point de vue éthique, c’est tout simplement plus que limite.

Ici dans « Le Congrès », la première partie du film amène bien le sujet mais très curieusement l’abandonne en cours de route. On aurait aimé que ces questions soient approfondies, que des contre arguments soient avancés.

Mais il n’en n’est rien. Alors que Ari Folman disposait d’une excellente actrice, superbe, il préfère tomber dans un délire visuel animé, psychédélique et incompréhensible à biens des moments. Le film devient alors ennuyeux à force d’étaler des incohérences et de survoler son sujet en passant complétement à côté. Du coup, la frustration l’emporte. Bien partis sur 3/4 d’heure, le basculement dans l’animation agace, fatigue et vous sort complètement du long métrage, qui dure tout de même 2 heures…et quand on s’ennuie, c’est super long une heure…

Bref, Folman aurait mieux fait de virer totalement l’animation et de passer à un film classique. Ici il semble avoir eu la mauvaise idée de ne point poursuivre son scénario et de s’être laissé aller à un délire éreintant pour le spectateur.

Pour le coup son animation est désincarnée et ne risque pas de remplacer de vrais acteurs.

Une grande, très grande déception.

 

N°3- « Le Monde fantastique d’Oz » de Sam Raimi

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Prequel du Magicien d’Oz de Victor Flemîng, qui fut en 1939 une vraie révolution en technicolor, le film de Sam Raimi arrive enfin sur nos écrans. Plusieurs réalisateurs se sont succédés sur ce projet avant que Disney ne choisisse celui qui donna à Spiderman un accueil critique et public exceptionnel. Pour ma part, j’ai toujours trouvé la trilogie de l’homme araignée beaucoup trop consensuelle et ricaine à mon goût. Mais Raimi est un brillant metteur en scène.

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L’accueil par la presse du film est plutôt bon et met l’accent sur une comparaison avec le « Alice au pays des merveilles » de Tim Burton, que j’ai détesté, soulignant que cet Oz est moins laid, plus inspiré, et parsemé de clins d’oeils malins…Bon, soyons clairs, le début du film est très réussi, en noir et blanc, l’ introduction du charlatant qu’est Oz fait référence à tout un pan du cinema. Et l’évidence s’impose dès ces premières scènes, James Franco était un choix génial. Sa bouille de beau gosse au sourire charmeur et regard faux cul collent parfaitement au rôle. Il est l’atout principal du film et porte les meilleures séquences par sa roublardise et son coté petit garçon chenapant.
Le problème c’est que c’est bien la seule véritable réussite du long métrage. Les couleurs criardes du pays d’Oz sont en effet tout aussi écœurantes et fake que celles d’Alice. C’est assez moche en fait et là où le carton-pâte pouvait avoir du charme, les décos, arbres, champs, fleurs en image de synthèse donnent plutôt envie de fuir de ce pays d’Oz. On se demande d’ailleurs bien comment le magicien peut avoir envie de passer sa vie avec une sorcière niaise avec une couronne ridicule de Miss france sur la tête, ou une poupée de porcelaine plus chiante qu’une diva, ou un singe ailé un peu con et naif …ce pays d’Oz est un enfer.

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La présentation des populations fringuées comme dans le film d’origine fait flipper. Ok c’est un hommage mais le film d’origine a 74 ans ! Et l’imagerie aurait pu évoluer et s’adapter au public actuel. Les habitants du pays d’Oz sont tout simplement à baffer. La découverte du pays en lui même est plutôt expédiee, limitant la féerie à ces châteaux d’émeraude toc, comme construits en faux bijous de verre pour petites filles. Enfin la méchante sorcière est particulièrement ratée, caricaturale et pas effrayante du tout. Le film est donc fait pour les enfants mais même eux risquent de s’emmerder ferme et de rêver de devenir serial killers dans ce bon vieux pays d’Oz, histoire de liquider deux trois insuportables nains ou idiots du village…gratuitement. La sécurité à l’entree des parcs Disney devrait se renforcer …

Bref, la notion de poésie et d’imaginaire est subjective mais je ne pensais pas que celle des vieux Disney ringards reviendrait aussi vive.Alors bien sûr, il y a un sous texte sur le pouvoir du cinéma, sa capacité à faire croire aux gens en des choses tellement fortes, tellement belles que tout peut aller mieux après…plus balourd que celà, tu meurs. Terry Gilliam sait suggérer ce genre de message avec finesse, complexité dans un beau bordel fascinant. Là, tout est propre et idiot, avec des personnages sans aucun intérêt, aucune profondeur et un côté obscur tellement gentil que j’ai failli vomir du sucre d’orge.

C’est donc un film sans personnalité, lisse et vieillot que nous a livré Sam Raimi. On l’a connu plus Rock’n'roll avec ses Evil dead. Disons que lui aussi a du la trouver la montagne d’or dans laquelle James Franco se plonge, mais probablement dans le palais de la belle au bois dormant des parcs Disney, quitte à y perdre son âme. Il aurait mieux fait de fuir vers de tout autres cieux…il rejoint ainsi Tim Burton dans la cour des grands qui se sont totalement laissés bouffer par le fric et la paresse.

 

N°2 – « L’écume des jours » de Michel Gondry

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Michel Gondry a son public d’aficionados émerveillés par « La science des rêves » ou « Eternal sunshine of the spotless mind » et qui souvent l’ont des découverts par ses clips barrés de Björk.

C’est vrai que l’animal a un univers créatif singulier, une signature comme en ont des Terry Gilliam, Wes Anderson, Tim Burton ou Guillermo del Toro. Un réalisateur à l’imaginaire débridé ancré dans les effets visuels de bric et de broc, dans la nostalgie de l’enfance et de la capacité que l’on a tout petit à transformer notre quotidien par le rêve.

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J’ai toujours été sensible à Gondry mais je suis resté souvent sur ma faim, ce dernier ne réussisant pas à terminer ses films, laissant le scénario en roue libre ou s’appuyant trop sur ses délires visuels et pas assez sur un épilogue qui tienne la route. « Rembobinez soyez sympa » en est le cruel exemple, 1/2 heure très bonne puis l’ennui de la répétition.

Adapter Boris Vian relevait de l’impossible. Mais confier le projet à Michel Gondry était logique. Qui mieux que lui pouvait saisir la poésie du roman de Vian et illustrer par l’image les multiples métaphores ?
Seulement voila, passées les vingt premières minutes, le défaut précité de Gondry arrive mais bien plus tôt que d’habitude et surtout bien plus fort. Il y a comme une lassitude rapide devant cet étalage d’effets visuels délirants et charmants au demeurant. A trop montrer un monde irréel et trop appuyer sur l’univers qu’il cherche à reconstruire, il finit par nous détacher des personnages au point que l’on se fout complètement de ce qui leur arrive.

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L’univers de Gondry vampirise le récit et le laisse exempt de toute émotion. Et c’est un comble que la transposition du beau roman de Vian ne provoque aucun sentiment et se contente d’étaler un catalogue de trouvailles visuelles, écrasant de leur omniprésence tout le reste. A trop vouloir assurer le côté poésie, Gondry en a oublié comme d’habitude qu’il avait une histoire, des personnages à qui donner une âme. Romain Duris et Audrey Tautou sont bien trop transparents. L’enfilement d’effets « façon Gondry » tue l’histoire et n’en fait plus qu’un long, très long clip qui quand il se termine, laisse une grande frustration.

Le sens de la tragédie n’est vérirablement pas le fort du cinéaste. Ce défaut d’affect est véritablement le pire hommage que, l’on pouvait rendre à Boris Vian. Michel Gondry s’est planté et c’est agaçant car visuellement son film est splendide.

 

AND FOR THE FILM LE PLUS NAZE DE L’ANNEE

 THE WINNER IS …

 

N°1 – « Pacific Rim » de Guillermo Del Toro 

J’adore Guillermo Del Toro car il a un style, à lui, un imaginaire foisonnant et un talent qui a explosé dans ses deux Hellboy et dans le Labyrinthe de Pan.

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Ayant du abandonner son adaptation des « Montagnes hallucinées » faute de budget, il s’est tourné vers ce Pacific Rim, hommage aux films de monstres kaijus japonais (façon Godzilla) et aux robots vus aussi dans l’animation nippone (Goldorak and Co).
Il est vrai que le film impressionne par sa lisibilité, sa fluidité de mise en scène, Del Toro étant très doué pour les scènes d’action. Ces robots géants chargés de terrasser des aliens marins gros comme plusieurs immeubles, sont visuellement parfaits.  Les monstres, eux, sont très moches, leur look m’a un peu gavé.

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Au delà de cet aspect, le scénario est affligeant à bien des égards. Tout d’abord l’histoire est super con et ultra attendue. Les personnages sont caricaturaux, que ce soit Idris Elba en général qui plombe le film de discours patriotiques à deux balles, l’héroïne qui veut prouver qu’elle a des couilles mais qui est trop mais alors trop sensible, ou pires, les chercheurs fous chargés de donner la dose comique. Sauf qu’ils ne sont pas drôles du tout avec leur humour pour ados pré-pubères, et qu’on a envie qu’un monstre les avale et les mâche bien lentement.

Le casting est insupportable. Le trafiquant d’organes joué par Ron Perlman est ridicule, l’acteur surjouant façon badass, sauf que si pour jouer Hellboy c’était parfait, ici c’est juste chiant. Et puis la linéarité des rebondissements, tous attendus, a finis par m’achever. Il y a même un chien sympa ! C’est pour dire ! Transformers ce n’est pas terrible mais il n’y a pas de chien bordel !
Donc de Pacific Rim, il faut mettre à la poubelle tout ce qui n’est pas scène de baston! Et pour ces scènes là, vous en aurez pour votre argent. Sauf que la 3D ne sert à pas grand chose si ce n’est à vous piquer 3 ou 4 € de plus et à ternir la colorimétrie.
Pacific Rim est une grande déception. C est mauvais tout simplement. N’y allez pas! Profitez du soleil! Ou allez voir l’excellent Frances Haa (critique ici) !
J’espere juste que Del Toro ne va pas faire son Tim Burton gavé au fric des studios et qu’il saura retrouver l’inspiration, ca devient une priorité pour sa carrière artistique. Si le film pouvait ne pas trop marcher, ca l’obligerait à se concentrer sur ses scénarii.

 

Allez, d’ici quelques jours, votre blanc lapin préféré vous livrera le côté Jedi du bilan annuel !

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