« Les Combattants » de Thomas Cailley – Critique du Blanc Lapin
Voici donc le film qui a enchanté la Quinzaine des réalisateurs cette année. Il s’agit d’un premier film, et il est précédé d’une presse enthousiaste.
« Les Combattants » a en effet trois belles qualités.
Tout d’abord son sujet est surprenant et particulièrement original. Le film suit Arnaud, jeune homme qui aide son frère à reprendre l’entreprise familiale après le décès de son père mais qui se cherche. Passe par là Madeleine, de son âge, un vrai mec. Elle est garçon manqué, froide, cassante et agressive. Mais tombant sous le charme, il va tenter de comprendre son univers. La jeune femme est attirée par l’armée pour apprendre à survivre en milieu hostile…elle veut apprendre à s’en sortir.
Le film est certes une fable mais le côté jusqueboutiste de l’héroine et sa déconnexion totale avec le monde qui l’entoure est troublant. Heureusement, et c’est là que le film gagne la partie, le film est drôle, parfois très drôle. Le réalisateur joue du ridicule des obsessions de Madeleine pour livrer des scènes entre maladresse de deux jeunes gens qui se cherchent et comique de situation. Puis le film prend des couleurs vertes, celles de la nature, de l’évasion vers laquelle les deux protagonistes aspirent, l’une car elle est différente et a peut être trop peur de l’avenir, l’autre parcequ’il souhaite la conquérir et prouver qu’il peut entrer dans son monde.
Enfin, troisième pilier du film, ses acteurs. Kevin Azaïs n’a pas pris de cours, et c’est tant mieux, il est d’un naturel confondant, son visage est incroyablement photogénique. Il icarne une candeur vraiment touchante. Adèle Haenel confirme tout le bien qu’on peut penser d’elle depuis un an. Seul bémôl, son rôle de garçon manqué est un peu trop proche de celui qu’elle tenait dans le dernier André Téchiné, « L’homme qu’on aimait trop« . J’espère la voir rapidement dans un rôle très différent sinon elle risque de lasser le spectateur.
Le réalisateur joue de divers codes du film de genre, alternant ente film post apocalyptique, film comique de bidasses et romance avec une aisance toute particulière.
Thomas Cailley est assurément un réalisateur à suivre de près. La fluidité de ses plans, l’originalité et la fraicheur du propos ou la direction d’acteurs font qu’on attend la suite de son travail avec impatience.
La piste aux Lapins :
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