Les pires films du Blanc Lapin 2014 !

Mauvais

Pour la sixième année consécutive, voici le pire du pire des films vus par le blanc lapin en 2014 !

Alors oui, j’avoue, ce classement ratisse moins large que celui des meilleurs films, qui suivra la semaine prochaine. Votre blanc lapin dévoué hésite en effet à voir les sagas pour ados, certains films de supers héros aux critiques catastrophiques et certains ratages avérés…Dès lors ces films ne sont certainement pas les pires mais disons qu’ils m’ont soit bien déçu soit bien gonflé !

Commençons par les singes !

Les pires films du Blanc Lapin 2014 ! dans Dossiers Plan%C3%A8te-Singes-140606-01

N°7 – « La Planète des singes : l’affrontement » de Matt Reeves

Il y’a trois ans, le reboot de la célèbre série « La planète des singes » par Rupert Wyatt avait surpris tout le monde. En effet, si le film original de 1969 avec Charlton Heston est et reste uun chef d’oeuvre, les suites demeurent de piètre qualité et la tentative de Tim Burton fut un four artistique en 2000. Mais là, l’utilisation de la performance capture donnait une nouvelle dimension à l’histoire et l’avancée technologique s’avérait être un véritable atout, allié à un très bon scénario.

Ce qui fit donc le succès de ce blockbuster pourtant craint se retrouve en partie seulement dans cette suite réalisée par le metteur en scène du film de monstres « Cloverfield« .

Le décalage et les progrès techniques sont visibles et sautent aux yeux dès le début. La finesse des poils, la fluidité des mouvements sont bluffants. Andy Serkis, qui est devenu mondialement célèbre pour ses rôles de Gollum, King Kong ou Capitaine Haddock, est LA star de ce film et son incarnation de César montre au monde entier qu’il s’agit bien de jeu au sens le plus noble. C’est seulement qu’il a compris avant tout le monde l’étendue de la pallette d’acteur qui s’ouvrait grâce à cette technologie où l’acteur s’efface derrière le personnage et son apparence physique pour mieux l’habiter. Serkis a par ailleurs monté sa boite de production d’effets spéciaux et non seulement assure le travail créatif sur les singes avec ses équipes mais revend aujourdh’ui ses prestations aux blockbusters dans lesquels il tourne, y compris Star Wars VII. Malin comme un singe…

la-planete-des-singes-l-affrontement-photo-53456d6d73e2b dans Films

Passée cette indéniable réussite, que nous raconte le film ? Quelques années après que le virus ait décimé une très grande majorité de la population humaine, les rescapés tentent de se reconstruire. Exit James Franco et place à un casting dont seul Gary Oldman est connu. Jason Clarke assure le lead, lui qu’on a découvert dans de nombreux films ses dernières années dont « Zero dark Thirty« , « Des hommes sans loi », et que sera du cinquième Terminator en 2015. Il fait le job.

Les singes se sont créé une mini société autour de leur charismatique leader, César et detestent tout comme craignent les hommes, leurs anciens maitres. Certains n’ont gardé que la cruauté de leurs maitres en tête tansis que César est plus tempéré.

L’affontement n’est pas loin et l’équilibre serta difficile à maintenir. Le contexte est donc toujours basé sur des rapports sociaux entre dominants et dominés, classe sociale auparavant surpuissante et exploitatrice et asservis qui découvrent la liberté, l’indépendance et le droit à l’égalité. C’est tout ce qui fait le charme et l’intérêt de cette SF très ancrée dans la mode des seventies. Matt Reeves est doué dans sa réalisation, et se débrouille pour rester fluide dans des scènes de combat complexes à gérer.

Mais voilà, il manque l’autre ingrédient du précédent film, à savoir un scénario original. Le film est manichéen, avec ses bons… très bons et ses gentils…très gentils, des deux côtés. Aucune finesse n’est laissée à part celle de César. Le propos ne vole pas très haut et surtout on s’y attend. On s’attend à l’évolution de chaque personnage. Les clichés sont assez nombreux et seule la technologie arrive à vous scotcher au fauteuil, ce qui est déjà pas mal, mais est ce suffisant ?

Certes Matt Reeves passe de scènes intimistes à des scènes de conflits armés avec aisance mais encore une fois ce n’est pas tant lui qui est responsable de cette impression amère mais plutôt les scénaristes, qui ne se sont pas franchement cassés pour trouver une quelconque originalité ou angle de récit qui surprenne un peu le spectateur. Les métaphores sont lourdes, simplistes, et les héros humains un peu trop clean pour déclencher un quelconque attachement à leurs fadasses problèmes existentiels.

C’est dommage. Espérons que Matt Reeves aura davantage la main sur l’écriture du troisième volet.

 

zero_theorem_fr dans Films - critiques perso

N°6 – « The Zero Theorem » de Terry Gilliam

Celles et ceux qui me connaissent ou sont passés régulièrement par ici savent que Terry Gilliam est mon réalisateur préféré, que ce que j’ai dans la tête est très proche des délires qu’il est capable de nous livrer..ceux là même me disent toujours que je ne suis pas objectif, que ma critique sera forcément biaisée, d’autant plus que Terry a un mal fou à monter ses films et trouver les budgets, son Don Quichotte étant l’une des plus grandes arlésiennes du septième art, auquel je crois encore, car les rêves font avancer.

« The Zero Theorem » est un projet que je connais bien, pour l’avoir suivi depuis sa première évocation en 2009 lorsqu’un professeur d’anglais de l’Université de Floride, Pat Rushin, envoya son scénario à Terry Gilliam…qui commença le tournage seulement fin 2012, suite à l’échec d’une énième tentative de Don Quichotte.

Le film réunit un casting pas forcément all stars mais porté par un Christoph Waltz (Inglorious Basterds, Django Unchained) et une Mélanie Thierry inspirés. Il revient surtout à la dystopie qui fut le succès de Gilliam et son chef d’oeuvre le plus évident, Brazil.

Le-Theoreme-Zero2 dans Films series - News de tournage

On y suit Qohen Leth, génie de l’informatique vivant dans un futur proche dirigé par un certain Management, où tout est controlé et surveillé dans une apparente féérie du consumérisme. Les gens ont l’air heureux et évoluent dans un univers coloré où les publicités murales ou les boites à Pizza vous parlent. En ce sens le film se veut différent de Brazil car livrant une image moins sombre mais tout aussi désespérée du futur. Qohen Leth attend un coup de fil quasi divin qui lui donnera un sens à sa vie et se voit chargé de découvrir le secret du Théorèm Zéro par Management, sorte de Big Brother de ce 1984 version 2010.

Le premier reproche fait au film par certaines critiques, est justement de livrer un imaginaire daté et très eighties comme si Gilliam n’avait pas évolué depuis Brazil. La critique est idiote et provient d’une presse n’ayant aucun recul par rapport à l’oeuvre de l’ex Monty Python. Gilliam choisit volotairement ce futur old school, ce qui est la définition même de la dystopie, faite d’élèments futuristes mixés à des élèments du passé. Quand on n’aime pas la SF ou qu’on n’a pas lu Philip K. Dick, il est parfois conseillé de moins la ramener avant de faire ce genre de commentaires à coté de la plaque.

Non, pour ma part, le problème du film de Gilliam n’est ni la direction d’acteurs, excellente, ni la photo ou l’univers volontairement criard et bourré comme d’habitude d’imaginaire débordant. Le film ressemble à du Gilliam mais justement, avec tous les défauts du maitre.

Le principal écueil se trouve hélas dans le côté brouillon du film, dû pour une part à un scénario manquant de contenu, de relief et de sens là où l’anticipation fait en général passer des messages. Or ici, le sous-texte semble peu original et rescussé par rapport à l’historique du genre et par rapport à Brazil, auquel le film ne peut forcément qu’être comparé. Le manque d’intérêt du fond fait beaucoup de mal au propos. Par ailleurs « The Zero Théorem » patine sérieusement dans la semoule durant ses 20 premières minutes qui ont un mal fou à décoller. Or quand l’univers ne vous hape pas d’entrée, il est diffiile de rattraper la suite, surtout avec un personnage froid et peu empathique comme celui du personnage de Christoph Waltz.

Le second écueil tient en revanche à Terry Gilliam himself, dont le choix de montage m’a semblé pas toujours des plus opportuns. De son propre aveux, il a coupé le début et la fin de certaines scènes afin de provoquer davantage de rythme. Si l’effet est effectivement réussi, il provoque parfois une certaine rapidité dans l’évolution des personnages et ajoute plus au côté grand bordel qu’à la fluidité de l’histoire. L’aspect anarchique du récit chez Gilliam a toujours été critiqué et source de son style. Mais ici, combiné à cette impression de rescussée de Brazil en moins bien et sans aucun message fort, le bordel donne au film un goût amère.

On y voit tout le talent d’un grand monsieur du septième art, au profit d’un petit film au script trop light, qu’il essaie de rendre intéressant par la performance d’acteur et son talent de cinéaste.

Sauf que la sauce ne prend hélas pas et que si le film reste regardable et pas désagréable, pour ceux qui ont adoré Brazil, L’armée des 12 singes ou Las Vegas Parano, il sonnera plus comme le douloureux constat d’un réalisateur contraint de signer des projets mineurs, plutôt que d’avoir accès à des projets de son calibre. Le film s’avère donc frustrant car il n’est pas mauvais, il est juste sous-dimensionné, et vire parfois à la caricature d’un film de Gilliam. Il est extraordinaire de voir ce que Gilliam a fait d’un script et d’un budget si modestes , avec moins de 10 M$, livrant un film qui aurait pu en coûter le double.

J’ai mal au coeur de critiquer si sévèrement mon Terry adoré, mais objectivement son film est râté et s’avère un film mineur dans sa filmographie. Ce qui m’énerve en revanche, c’est la horde de critiques flinguant toute l’oeuvre de Terry Gilliam sous prétexte qu’il n’est pas à son plus haut et que ses derniers films furent des fours au box office, mis à part L’imaginarium du Docteur Parnassus, qui rentra amplement dans ses frais. Ces gens n’ont aucune tolérance et reconnaissance pour la bataille que livre chaque jour Gilliam pour rester libre des studios et restituer sa vision non déformée de son cinéma. Par ailleurs, ses deux précédents films,  « Tideland » et « L’imaginarium du Docteur Parnassus » verront probablement leur côte remonter tant ces deux oeuvres mal aimées recèlent une profondeur bien plus sombre et passionnante que ce que ces critiques faciles ont retenues. Ce ne sera hélas pas le cas de « The Zero Théorem ». J’espère que Terry Gilliam réussira enfin en 2015 à monter son « The Man who Killed Don Quixote » avec John Hurt et que son scénario sera à la hauteur du film tant espéré. J’aimerais que Terry arrive à tordre le cou à cette presse injustement violente et amnésique.

Si « The Zero Theorem » n’a pas le panache et la complexité de ses oeuvres les plus illustres, il reste un film plus riche et intelligent que nombre de productions de SF actuelles…pour moi ce n’est pas assez car je suis fan et exigeant…pour vous, peut être serez vous cueillis par tant d’ingéniosité…

 

20632133 dans Les meilleurs films du Blanc Lapin

N°5 – « Noé » de Darren Aronofsky

J’adore le travail de Darren Aronofsky, de « Requiem for a dream » à « Black Swan« , en passant par « The Wrestler » et l’incompris et poétique « The fountain« .
Avec cette fresque autour du déluge et du personnage de Noé, l’athée Aronofsky réalise un rêve d’enfant, lorsque vers 13 ans il écrivait le premier jet du scenario.
Il passe aussi à la barre d’un énorme blockbuster de 120 M$, qui, au vu des premiers chiffres du box office, ne sera pas rentable sur le territoire américain mais bien plus confortable à l’international.

Alors que penser de cet énorme film?

Et bien tout d’abord, Darren Aronofsky prouve qu’il maîtrise son arche et que les effets spéciaux et sa façon si particulière de conter de façon parfois très épurée, sont au rendez vous.

L’autre constat évident est qu’il a eu deux idées phares plutôt inspirées.

Tout d’abord il opte pour l’inclusion de surnaturel et tourne une version heroic fantasy de la bible, pas du tout réaliste mais bon ce n’est pas un bouquin d’histoire. Certes, l’aspect fable de l’ensemble a pu gêner des catholiques intégristes mais pourtant le récit reste très fidèle à l’ancien testament. En une scène, il nous raconte la genèse et tente de la faire coller à la théorie de l’évolution en rappelant justement que le texte n’est que métaphore.

on-a-vu-noe-de-darren-aronofsky,M144813

Ensuite, il fait de Noé un intégriste, justement, qui, sincère tout au long de l’histoire dans sa foi et sa mission, va devenir peu à peu un antagoniste alors même qu’il était censé être le guide, le sage. Un choix intéressant qui pointe du doigt les excès de la religion même lorsque leur point d’origine est pur.

Et puis bien sur, Noé reste une fable écologique faisant de l’homme le cancer de notre planète. Mais pour le coup, la naÏveté de l’ensemble, que l’on retrouvait déjà dans « the fountain« , manque cette fois ci de poésie. Ou tout du moins, elle ne m’a pas touchée là où la symbolique pompière de « The fountain » m’avait emporté malgré tout.

C’est vrai qu’Aronofsky est généreux et talentueux mais la question qui me trottait dans la tête en sortant de la projection était « pourquoi ? » « Pourquoi tout cet investissement pour livrer un film au message finalement assez simpliste et banal ?« .

Car oui, si Noé ne m’a pas ennuyé, il ne m a pas surpris non plus, je m’attendais à tout ce qui se déroulait à l’écran. Le message est bateau pour faire un jeu de mot facile. Mais le film, si il a dû être complexe techniquement à réaliser, reste un objet pour lequel l’empathie est difficile à développer. Les personnages sont trop archétypaux, l’enjeu dramatique est inexistant puisqu’on connait la fin, le message est trop 1er degré voire un peu concon.

Bref, ce Noé est une semi déception car je craignais déja un film pudding indigeste. Au final la fluidité de la réalisation d’Aronofsky permet au déluge de ne pas faire sombrer son film dans le ridicule mais ne lui permet pas non plus de livrer un opus digne de son talent. Le sujet Darren, le sujet ! C est bien d’avoir des rêves de cinéma quand on est enfant…mais après les opus passés, c’est un peu léger…

 

041503

N°4 – « Black Coal » de Diao Yi’nan

Pas de critique mais un long et profond ennui…

 

Enemy-poster-TIFF

N°3 – « Enemy » de Denis Villeneuve

Denis Villeneuve avait impressionné les critiques et reçu un oscar du meilleur film étranger avec « Incendies« .

Puis l’an dernier, il changeait de style avec l’excellent thriller « Prisoners« . Cette filmo de cinéphile talentueux, sachant utiliser ses références avec brio, ne pouvait que nous exciter avec son troisième film, ou plutôt second puisqu’en réalité il fut tourné avant et présenté à Toronto en 2012. La presse était excellente sur « Enemy », film dans lequel Villeneuve retrouve le caméléon Jake Gyllenhaal, dans le rôle d’un professeur de fac, à la vie paisible, qui va se trouver confronté à son double.

Je n’aurais qu’un avertissement à vous donner… »méfiez vous des critiques ! » …sauf de celles du Blanc Lapin bien sûr…

enemy-11

Le traitement que choisit Villeneuve de son sujet est radicalement différent de ses précédents films, rythmés dans leur mise en scène. Ce dernier instaure davantage une ambiance, une impression d’irréalisme des situations, comme si le personnage était claustrophobe et que le spectateur devait douter en permanence sur ce qui relève du réel ou de la projection. Si j’ai bien compris le but de cette mise en abymes et de ce rythme particulièrement lent, je me suis hélas ennuyé à plusieurs reprises, ce qui ne devait pas être l’objectif initial.

Disons que le film fait attendre un rebondissement, une chute et que lorsque cette dernière intervient, elle peut tout simplezment vous laisser sur le bas côté de la route et vous frustrer méchamment.

Le long métrage n’est en effet pas aimable, il est stressant et avec trop peu d’aspérités pour comprendre là où il veut nous amener. Or le problème, c’est que la clé du film est tout aussi nébuleuse. J’ai pensé à certains films des années 80 comme le « Possession » de Żuławski, soit un cinéma hermétique et chargé de symboles. Sauf que les symboles, par leur manque d’évidence et le trop peu dit, ont l’incroyable capacité d’agacer une partie des spectateurs, en les livrant à un énorme point d’interrogation. Ici bien entendu, l’intérieur de la psyché des protagonistes est représentée. Mais comme aucune frontière n’est dressée entre le dedans et le dehors, il faut s’accrocher pour comprendre le sens.

Personnellement, je préfère une vision plus imagée. Dans le domaine du dédoublement, l’excellent et récent « The double » de Richard Ayoade avec Jesse Eisenberg, m’a davantage convaincu de part sa forme et ses choix stylistiques. Mes préférences culturelles pour Terry Gilliam et les univers Kafkaïens expliquent probablement cette appétence pour avoir moins de subjectif dans le récit.

C’est dommage car la prestation de Jake Gyllenhaal est très bonne, l’ambition du film est là mais voilà, je n’ai juste pas accroché aux choix. Et le fait de devoir réfléchir hyper longtemps pour ne serait que comprendre ce que Denis Villeneuve voulait nous raconter, m’a tout simplement gonflé. Une fois compris, je reconnais que le film a des qualités indéniables mais son aspect volontairement élitiste et opaque m’a laissé de marbre. L’étrangeté comme réponse m’agace, l’ellipse également. Fermer toutes les portes et ne refiler aucune clé au spectateur n’est pas très « wellcome » comme attitude. Et j’ai été déçu de la part de Denis Villeneuve, que je pensais plus généreux. On ne fait pas toujours du cinéma pour un très large public mais c’est bien de penser aux spectateurs de temps en temps.

Et puis surtout, lorsque j’ai trouvé l’explication bien plus tard, le concept m’avait déjà exclu depuis longtemps d’un plaisir de cinéphile. Le film ne m’a pas envouté, pas subjugué, juste énervé, d’autant plus lorsque j’ai compris que le scénario tenait sur un ticket de métro. Et puis la mise en scène se prend trop au sérieux, beaucoup trop. Un film tour à tour frustrant ou agaçant.

 

nebraska-firstposter-full

N°2 – « Nebraska » de Alexander Payne

« Nebraska » est précédé d’une excellente presse a reçu un excellent accueil à Cannes en 2013 et a valu le prix d’interprétation à Bruce Dern…

Alexander Payne revient avec une chronique sur une Amérique de gens délaissés du système et pauvres, paumés dans une région où il n’y a pas d’économie florissante, pas de développement et pas de perspective et où le chômage est record.

On va donc suivre un vieillard à moitié sourd et qui commence à oublier pas mal de choses et dont l’unique but est d’aller chercher un gros lot d’un million de dollars qu’il est convaincu d’avoir gagné mais qui n’est qu’une publicité mensongère. Son fils va décider de jouer le jeu, au mépris de sa mère et de son frère, afin de donner un sens à la vie pathétique de son père et peut être un peu à la sienne…

20131110-DERN-slide-KFYJ-articleLarge

Je crois que je n’aime pas le cinéma d’Alexander Payne…car ce n’est pas la première fois que je me fais avoir par une presse à mon avis bien trop conciliante avec cet auteur disons…anecdotique.

« Monsieur Schmidt » avec Nicholson et « Sideways » m’avaient gentilment ennuyés et surfaient tous les deux sur un très bon pitch autour de performances d’acteurs…mais très vite la machine s’enlisait dans un certain consensualisme et surtout, une impression que Payne se contentait un peu trop de surfer sur sa bonne idée première et sa thématique.

« The Descendants » il y’a deux ans avec Georges Clooney avait failli rafler plein d’Oscars et j’avais senti une espèce de grande solitude face à cette chronique fade et paresseuse, recyclant toujours les thèmes des racines, du rôle de parents râtés, des petites gens qui pêtent un cable dans leur vie de merde…Ouais…pas bon…car il y’a des orfèvres comme les Coen depuis une petite trentaine d’années, qui font çà mieux, de façon inspirée, plus drôle, plus noire, moins chiante pour être clair !

Ce « Nebraska » comporte un peu tous ces défauts mais n’est pas si mal…deux trois scènes sont vraiment drôles mais pour certaines tellement attendues et surtout tellement caricaturales. Je conçois que certains de ces américains moyens voire pauvres n’aient rien dans le ciboulot, lessivés par les deux seules activités qui les interessent, boire et regarder la télévision…mais j’ose espérer que le niveau est plus élevé et surtout moins uniforme. La vie c’est moche quand on est pauvres et on se fait chier ! OK…

Devant tant de nuances, j’ai un peu de mal j’avoue à adhérer au cinéma pompier d’Alexander Payne. Son film se regarde, mais il souffre la comparaison avec tant de confrères plus fins…

Oui je crois qu’en fait, j’ai trouvé çà facile…parfois drôle, souvent long…bref, allez plutôt voir « Her » de Spike Jonze ou « The Grand Budapest Hôtel » de Wes Anderson, eux ils ont du style et des idées…

 

 

still-the-water

N°1 – « Still the Water » de Naomi Kawase

Le pitch : Sur l¹île d’Amami, les habitants vivent en harmonie avec la nature, ils pensent qu’un dieu habite chaque arbre, chaque pierre et chaque plante. Un soir d’été, Kaito, découvre le corps d¹un homme flottant dans la mer, sa jeune amie Kyoko va l’aider à percer ce mystère. Ensemble, ils apprennent à devenir adulte et découvrent les cycles de la vie, de la mort et de l’amour…

Naomi Kawase s’est construite une réputation internationale avec « La Forêt de Mogari » ou encore « Hanezu« . Elle est revenue à Cannes cette année en croyant dur comme fer qu’elle remporterait la palme d’or. C’était d’ailleurs l’une des favorites. La sortie de son « Still the Water » est encensée par la presse.

Cà, c’est pour le rappel du contexte critique de cette chouchoutte de la presse. Pour ma part, pauvre Blanc Lapin, j’avoue bien bas m’être particulièrement emmerdé devant cette pose de 2h et quelques et être même sorti de la salle tellement l’ennui était fort, insupportable. Bref, chiant, très très chiant.

Je ne suis pas sensible au cinéma de Kawase, contemplatif et vouant un culte à la nature certes louable mais pénible. Pourtant j’adore Terrence Malick, mais bon, sa façon se filmer à lui est différente. Les longs plans de Naomi Kawase sur un bol de riz s’enchainant avec un rythme mou du genou de scénettes en scénettes sans grande histoire ou action, m’ont achevé ! Pourtant c’était en pleine après-midi, en pleine forme.

J’ai trouvé son propos poseur et lourdingue derrière son apparente finesse et pudeur. Elle nous raconte l’éveil de deux adolescents à l’amour, à la prise de conscience de la mort, du temps qui passe. Le thème est très bon mais tout de même largement exploré. Dès lors nous infliger cette épure sans rythme apporte quoi ? De la poésie? Je ne dois ni être assez fin ni être assez imprégné de spiritualité mais je suis passé totalement à côté de cette interminable histoire où rien ne se passe.

« Still the water » est une carricature du film de festival auquel le public ne peut pas adhérer car sa cinéaste filme pour elle avant de filmer pour les autres. Qu’elle ait un style naturaliste c’est très bien, mais qu’elle arrive à capter les émotions et surtout à emporter le spectateur c’est autre chose. L’extrême retenue de son récit conjuguée à sa durée rend son film esthétique mais opaque. Un calvaire.

 

Et voilà pour le pire du pire…des films dont certains ont reçu d’excellentes critiques mais que j’ai trouvés pour ma part assommants et snobs…

Semaine prochaine, rdv avec la première partie des meilleurs films de l’année…

 

Laisser un commentaire