« Jupiter ascending » de Andy Wachowski et Lana Wachowski – critique du Blanc Lapin
Avec ce projet de SF original, dont ils ont écrit eux mêmes le scénario, la fratrie Wachowski prouve une chose évidente, c’est que leur présence dans l’industrie hollywoodienne est salutaire et leur démarche courageuse et ambitieuse.
Les créateurs de Matrix tentent donc de nous refaire le coup 20 ans après en allant dans un style ultra compétitif et casse gueule, celui de la SF et même encore plus précisément celui du space opéra, dont le maitre étalon demeure la trilogie Star Wars des années 70.
Soyons tout de suite honnête, le film n’est pas un bijou, loin s’en faut. Il pêche par la naïveté de sa bluette, le manque d’écriture de ses personnages dont surtout son méchant principal, surjoué par Eddie Redgrave, dont on aurait aimé percevoir plus de relief. Paradoxalement c’est le frère du méchant qui s’avère le plus intéressant par sa perversité. L’idée d’un trio de tirants concurrents est plutôt neuve et permet à l’histoire d’être moins linéaire. Enfin les personnages de manière générale sont archétypés et simplistes. La référence à Brazil et le clin d’œil très appuyé à Terry Gilliam himself est trop longue et surtout, complètement décalée par rapport au reste voire maladroite.
Et pourtant j’ai bien aimé ce Jupiter ascending…çà pète de partout, çà fait boum mais çà le fait avec des tas de trouvailles et une fluidité de mise en scène propre aux Wachowski. Les bottes de septs lieues, les personnages hybrides, les superbes vaisseaux au design ultra novateur, le concept même du film sont excellents et font du bien car il ne s’agit ni ne suite ni de reboot ni d’adaptation.
Alors certes, il y’a les défendeurs des Wacho qui trouvent tout génial. Perso j’ai trouvé « Cloud Atlas » trop long et confus. Ici, Jupiter est trop porté sur l’action et pas assez sur les persos, les clichés prenant trop de place. Mais il y’a tellement de bonnes idées par ailleurs que le film est sauvé des eaux et qu’au final, j’ai passé un bon moment, frustré que le résultat n’ait pas atteint un niveau supérieur car il en avait les moyens. Ne boudons tout de même pas notre plaisir et espérons que le film fonctionne au box office afin que les Wachowski continuent d’être des créateurs authentiques, hybrides d’un cinéma d’auteur et d’une grosse machinerie dont le résultat a le mérite de détonner par sa forme, à défaut de son fond.
La piste aux Lapins :
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