« Ave, César ! » de Joel Coen, Ethan Coen – Critique du Blanc Lapin

Pour leur 18ème film, les frères Coen reviennent à la comédie et retrouvent Georges Clooney pour la 3ème fois en idiot complet.

Les trois derniers long métrages des plus célèbres frangins d’Hollywood m’ont ennuyé (A serious Man, True Grit, Inside Llewyn Davis) alors que je suis grand fan habituellement.

Alors certes, ce « Ave César » n’est le meilleur de leur filmo mais il sonne leur retour à la comédie et c’est bienvenu.

Le casting du long métrage est quatre étoiles de Scarlett Johansson, Tilda, Swinton, Josh Brolin ou Ralph Fiennes en passant par Clooney. Et curieusement, Alden Ehrenreich, le jeune héros du Tétro de Coppola tient un rôle bien plus important qu’on aurait pu l’imaginer. Channing Tatum nous réserve quant à lui deux scènes très marrantes.

Bref, tout ce petit monde est là pour rendre hommage à la machine à rêves de l’industrie cinématographique et comment les films se fabriquaient durant l’âge d’or d’Hollywood.

Comme toujours, les Coen ont de l’affection pour leurs personnages, même pour ceux un peu « limités »… et ceci fait du bien !

Le film installe un climat à la fois nostalgique et moqueur, festif et hors du temps puisqu’on se ballade de plateaux en plateaux, de style de cinéma en un autre style, du péplum au western en passant par la comédie musicale. Certaines critiques ont trouvé que cet hommage sentait le renfermé, que les scènes étaient trop coupées les unes des autres. Moi je trouve certes que certains moments manquent de liant mais cette construction en forme de boites à chaussures est plutôt plaisante voire très distrayante. Le film m’a tout simplement plu par sa légèreté, son humour narquois mais toujours bienveillant envers une époque révolue. Car les méthodes et caprices de stars ont peut être évolués, et encore mais la réalité de l’industrie est toujours la même. On oscille entre exigence artistique et cinéma popcorn dans un but financier certes mais pour un plaisir populaire qui par ce biais accède à de l’art aussi, par petites touches plus ou moins appuyées. Hollywood récupère de grands cinéastes pour que parmi des films insignifiants, jaillisse de temps en temps de nouveaux bijoux qui feront fructifier la machine à rêve…Joel et Ethan Coen sont conscients d’appartenir à cette logique et d’avoir pu financer leurs films sans problèmes car ils sont populaires tout étant ultra doués.

Et puis l’idée de baigner Hollywood dans cette période de début de chasse aux sorcières donne un petit supplément d’étrangeté au résultat.

Bref « Ave César » n’a pas le panache et le délire des grandes comédies des Coen mais il est kitsch à souhait. Le film a le charme de leurs opus plus mineurs mais jouissifs comme « O’Brother » ou « Burn After Reading« , ce qui est déjà du très bon niveau !

La piste aux Lapins :

3,5 lapins

 

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