« High Rise » de Ben Wheatley – critique du blanc lapin

Cette adaptation de J.G. Ballard (auteur du Crash de Cronenberg) avait un pitch fort intéressant. En 1975, le Dr Robert Laing emménage dans une tour non achevée où les habitants semblent rivaliser les uns les autres, les plus riches habitant tout en haut et méprisant les plus pauvres.

Ok, c’est casse-gueule comme concept mais bon, on a vu plus simpliste à la base déboucher sur de petits bijoux.

Tout commence bien dans High Rise avec des acteurs de grand talent, Tom Hiddleston, Jeremy Irons, Sienna Miller ou Luke Evans méconnaissable avec sa moumoute seventies.

La mise en scène est léchée et l’installation du climax est plutôt réussie.

Et puis ….c’est le drame…

Le film verse à fond dans la métaphore du grand méchant capitaliste qu’il est impossible d’adhérer au concept. Car si l’espace de la tour avait été clos, un peu comme le train du Snowpiercer de Bong Joon-Ho, il aurait été facile d’assembler les legos. Mais là, les riches ont la capacité de sortir de la tour pour aller travailler ou s’acheter de la nourriture, de l’alcool. Dès lors pourquoi partir dans une guerre de tranchée intra building ? C’est très honnêtement, complètement con ! Métaphore ou pas…

A partir de là, les outrances de scénario s’accélèrent, les caricatures sont dépeintes à la truelle et la mise en scène tape-à-l’oeil du début devient insupportable. Non, il n y a rien en commun avec Kubrick, contrairement à ce que certains critiques ont osé évoquer.

Le film devient long, très long lorsque l’on a compris la vacuité du propos. La tour va s’enfoncer de plus en plus dans une médiocrité de mise en scène et la pauvreté d’un récit assez affligeants. Les artifices se veulent provocateurs, ils sont juste chiants à se jeter du 30ème étage de cette tour infernale.

Je n’ai pas pu partir de la salle car je m’étais mis très intelligemment en plein milieu d’une allée et je n’aime pas faire lever tout le monde.

Mais là, et c’est extrêmement rare, j’ai perdu plus que 2h car ces 2 h sont devenues un piège, un calvaire complet. Ce retro futurisme est daté, déjà vu en bien plus percutant. Le réalisateur se fait plaisir en réalisant des effets psychédéliques mais il m’a juste planté 3h de ma vie (il faut compter le temps pour y aller et revenir).

Le pire film de l’année à ce stade avec « Gods of Egypt » …c’est dire !

La piste aux Lapins :

Mauvais

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