« Trainspotting 2″ de Danny Boyle – Critique du Blanc Lapin
Danny Boyle a donc tenu promesse, il a donné suite à son chef d’oeuvre pop des années 90, 20 ans après ! Et pourtant le projet est une sacrée arlésienne de cinéma qui a été annoncée des tas de fois en 20 ans puisque cette suite est inspirée en grande partie de « Porno » que le romancier Irvine Welsh écrivit comme suite à son livre « Trainspotting« .
Réconcilié avec son acteur fétiche des débuts, Ewan McGregor, brouille qui dure depuis « La PLage« , Boyle peut enfin donner cette suite. Si ce n’est qu’elle a été remodelée puisque 20 ans se sont écoulés et qu’il va surprendre avec un film plutôt…émouvant !
Celles et ceux qui n’ont pas vu « Trainspotting« , d’abord vous devriez corriger rapidement cette lacune histoire de parfaire votre culture car ben oui, il faut avoir vu Trainspotting. Car si le film est générationnel, il n’a rien perdu de sa force, de sa provocation, de sa vitalité et de son désespoir.
Danny Boyle, après avoir livré un excellent « Steve Jobs » curieusement défait de ses tics clipesques que personnellement j’adore, nous fait un gros doigt en direction de ses détracteurs pour retomber dans le style qui l’a fait connaitre avec brio.
Alors certes, çà pulse moins, çà ne s’envole jamais dans des trips puisque l’histoire n’est plus celle de junkies mais plutôt d’ex junkies qui ont eu une histoire commune depuis l’enfance et se sont fait trahir par Renton. Et d’ailleurs, le réalisateur a l’excellente idée de redémarrer le début des titres les plus cultes de la BO d’origine pour les couper net, histoire de bien faire comprendre qu’il rend hommage mais pas avec facilité. Non, il utilise des images du premier film, fait des tonnes de clins d’œils mais à chaque fois c’est justifié, c’est pour illustrer cette amitié qui lie les personnages et pour mieux mettre un miroir entre un passé de paumés sans avenir et un présent de pauvres types en galère.
Vingt ans se sont passés mais en fait, ils ont peu changé. Sick Boy ne tourne plus qu’à la coke et non à l’héroïne mais il poursuit ses petites combines sans avoir rien construit. Quant à Renton (McGregor), je vous laisse découvrir. Spud est quant à lui bien plus présent que dans le premier volet et son personnage est très attachant.
En fait on a l’impression de retrouver de vieux copains vingt ans plus tard, les personnages étant très bien interprétés mais surtout très bien écrits. Et Danny Boyle use de l’auto-citation jusqu’à en faire un art en soit. Trainspotting 2 n’est pas un film sur la perte des illusions puisque les personnages n’en n’avaient déjà pas à 25 ans. Mais c’est un film à la fois triste et mélancolique tout en étant très divertissant. C’est l’histoire de retrouvailles jouissives entre des personnages cultes et surtout un exemple très réussi de suite qui ne soit ni inutile ni facile et c’est rare ! Le film ne veut jamais être incisif comme le premier et c’est tant mieux. Enfin la BO est très bonne, encore une fois.
Ce constat sur le vieillissement est traversé d’une nostalgie cynique et d’un regard mature et affectueux de Danny Boyle sur ses personnages. Il en profite également pour tacler les »progrés » de la société en 20 ans à savoir réseaux sociaux, télé réalités et autres choses ultra utiles qui n’existaient pas en 1996, sans pour autant tomber dans des remarques de vieux con.
Un des films de 2017 à bien évidemment aller voir.
La piste aux Lapins :
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