« The Lost City of Z » de James Gray – Critique du Blanc Lapin

Voici enfin « The Lost City of Z« , une arlésienne de cinéma qui traine depuis de nombreuses années, le grand James Gray (de « Little Odessa » à « Two Lovers« ) tentant depuis une dizaine d’années de monter le projet. Brad Pitt était de la première mouture et l’a lâché à un mois du tournage avant de le produire, pour se faire pardonner.

Et le film est excellent et figure parmi les meilleurs opus du réalisateur new-yorkais, loin de ses univers habituels et citadins.

Voici l’histoire vraie de Percy Fawcett, colonel britannique qui est envoyé en 1906 par la Société géographique royale d’Angleterre, pour cartographier l’Amazonie afin d’éviter un conflit entre le Brésil et la Bolivie. Il est sur le point d’être père et va demander un sacrifice à sa femme qu’il aime plus que tout, pour pouvoir effacer le passé trouble de son père et reprendre une place dans la société londonienne.

Au cours de son premier périple, il découvre alors la légende d’une cité d’une civilisation perdue, ornée d’or, qui se trouverait dans cette immense océan de verdure.

Je rappelle qu’à cette époque, le Machu Pichu n’était pas encore découvert puisqu’il le fut en 1911 par des américains.

Va alors naitre dans son esprit une obsession, un idéal de vie et un but obsessionnel, trouver cette cité perdue de Z et ses mille trésors. Et il va y retourner, deux fois supplémentaires.

Le film est d’un très grand classicisme dans sa mise en scène mais d’une maitrise formelle et d’une beauté irréprochable. Charlie Hunnam, qu’on a vu dans Crimson Peak, Pacific Rim, ou les séries Queer as folk et Sons of Anarchy, trouve son premier grand rôle à 36 ans. On le verra bientôt en roi Arthur chez Guy Ritchie mais là il prouve qu’il joue très bien et qu’il n’est pas qu’une belle gueule. Accompagné d’un Robert Pattinson métamorphosé, l’équipée va nous rappeler les meilleurs films de jungle dont le Aguirre la colère de Dieu de Werner Herzog.

James Gray arrive à confronter par les allers-retours à Londres et les flashs backs la beauté de ce rêve au conformisme dont le personnage tente de s’échapper. Il aime sa femme et ses enfants mais c’est un pur aventurier qui a besoin de piment et qui a trouvé le Graal idéal car crédible ! Cette quête est magnifiée par la photo de Darius Khondji.

Dans « The lost city of Z » on parle d’idéal, d’honneur, de fidélité, de comment gérer la transmission à son enfant et James Gray le filme avec une très grande classe.

Le film avance, calmement, majestueux, comme le fleuve Amazone dans lequel s’engouffrent les personnages.

Il est rare en ce moment de voir des Odyssées au sens noble du terme, de partager cette soif d’absolu. Le fait que Gray ait tourné réellement en Amazonie ajoute évidemment au sentiment de danger et de fascination pour cette nature et pour les civilisations qui s’y sont adaptées.

Le souffle épique du film vire à l’obsession du personnage qui côtoie la folie et interroge l’homme sur le sens qu’il peut donner à sa vie quand il trouve un objectif plus grand que tout ce qu’il a pu imaginer.

The lost city of Z » est le grand film que j’attendais depuis son annonce et je ne peux que vous inciter à plonger avec ce personnage dans cette quête fascinante et d’une grande élégance.

La piste aux Lapins :

4,5 lapin

 

Enregistrer

Laisser un commentaire