« Rodin » de Jacques Doillon avec Vincent Lindon – critique du Blanc Lapin
Vincent Lindon joue Auguste Rodin à 40 ans, alors que le succès arrive et que sa première commande d’Etat se concrétise avec « La Porte de L’Enfer« .
Je suis assez partagé sur le long métrage qui comporte du très bon et du très pénible en même temps. Vincent Lindon compose bien son personnage même si ce dernier parle souvent dans sa barbe et parfois c’est un peu relou. Izïa Higelin joue une Camille Claudel amoureuse et qui perd pied face au refus de s’engager de Rodin mais comment dire…cette partie de l’histoire n’est pas très intéressante…et comme c’est 70% du film, forcément, çà lasse. Ou tout du moins il aurait fallu de la fougue, de la fièvre, ressentir la passion des personnages.
Et là, c’est le drame. La mise en scène de Doillon est d’une platitude absolue, avec des ellipses ou des cartons inter scènes qu’on ne voit plus depuis 30 ans. C’est très lent et très caricatural du cinéma d’auteur français se regardant le nombril et donc de nombreux spectateurs trouveront le film juste chiant. Et puis bon le film comporte trois lieux en tout et ce huis clos est parfois pénible.
Et pourtant…et pourtant il y a aussi du très bon à s’attarder sur Rodin en train de modeler et non de sculpter, ce qui pour moi, qui aime modeler à mes heures perdues, m’a profondément touché. Je comprend en effet cet abandon dans la créativité du personnage, ce lien quasi paternel au résultat de son travail. J’ai beaucoup aimé également cette réflexion du personnage ventant les œuvres inachevées, justifiant le choix de l’inabouti par le fait que de nombreuses Cathédrales sont dans cet état, ou qu’on ne reproche pas à un arbre de continuer à pousser.
Ainsi le Rodin au travail est plutôt bien croqué, comme quasi documentaire de l’artiste composant certaines de ses œuvres de multiples morceaux sculptés à d’autres occasions. Mais cette pépite dans le film est noyée par la façon ascétique de filmer , qui ne va pas du tout avec la relation Rodin/Claudel.
La piste aux lapins :
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