« Thelma » de Joachim Trier – critique du Blanc Lapin

Le réalisateur norvégien Joachim Trier, remarqué avec son « Oslo, 31 août », est de retour avec un film très réussi.

Il choisit en effet un récit de science fiction pour conter l’émoi amoureux et les premières pulsions sexuelles. Mais non seulement il fait de son héroïne une jeune lesbienne que toute son éducation catholique culpabilisent, mais en plus cette dernière a un super-pouvoir qu’elle découvre.

Trier choisit une mise en scène méthodique pour instaurer une curiosité palpitante pour ce que va devenir son héroïne et surtout nous faire craindre ce que l’on va découvrir.

En ces temps de blockbusters Marvel et DC Comics, c’est une excellente idée que d’en prendre le contrepied par un sujet multiple utilisant la coquille souvent vide des grosses productions américaines.

Le refoulement et le poids de cette éducation étouffante sont bien entendu au cœur du récit mais le récit est forcément émaillé de scènes fortes visuellement, faisant la part belle à l’onirisme.

Et pourtant l’humain est au cœur de ce drame alternant terreur et émotions pour cette jeune femme tiraillée entre son désir et le carcan idéologique qu’on lui a inculqué. Le tout est illustré par des métaphores et par une quête fantastique menée avec un excellent rythme.

Ce mélange des genres, du thriller au drame, donne à l’ensemble un rendu assez captivant, souvent surprenant et malin.

Le refoulement est un thème souvent traité au cinéma mais cette approche a le mérite d’être originale et rigoureuse dans son déroulé et sa mise en image.

Un très bon film.

La piste vaux Lapins :

4 étoiles

 

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