« Le grand jeu » de Aaron Sorkin – critique du Blanc Lapin
Il est curieux de voir le scénariste de The Social Network, A la maison Blanche ou Steve Jobs, réaliser son 1er long métrage sur un tel thème.
En effet Jessica Chastain joue Molly Bloom, ex championne de ski, reconvertie dans les années 2000 en organisatrice de jeux de pokers à Hollywood avec des célébrités et riches addicts au jeu … sauf qu’elle organisait des jeux clandestins.
Après lorsque l’on voit l’histoire vraie de cette jeune femme, on comprend l’intérêt du sujet.
C’est typique du self made-woman avec un personnage très intelligent, élevé à la dure par un père très exigeant. Kevin Costner trouve d’ailleurs là un bon rôle. Puis peu à peu elle va vouloir voir plus grand, susciter l’intérêt de la mafia pour blanchir son argent et tout va déraper, jusqu’à se faire arrêter par le FBI.
Le film est donc très bien huilé et mis en scène, alternant scènes qui racontent cette histoire étrange d’une femme se faisant une place dans un milieu d’hommes riches et scrupules et scènes avec son avocat interprété par le toujours excellent Idris Elba. D’ailleurs ce dernier ne s’est pour une fois pas planté dans son choix de rôle, lui qui accumule les mauvais films malgré son talent.
« Le grand jeu » est donc à la fois intéressant et curieux par le caractère du personnage principal. Cette femme est éminemment seule. Elle n’a aucun homme dans sa vie et s’est construite sur un échec sportif et un échec par rapport à son père. Elle pense être mal aimée de ce dernier et cherche à prouver qu’elle peut maitriser dans un monde d’hommes. Il est peut être dommage que le film soit trop didactique et l’explique, comme si le scénariste avait peur qu’on ne comprenne pas l’intérêt du long métrage.
Après certains spectateurs auront du mal avec cette femme froide et rationnelle qu’est Molly tandis que d’autres seront épatés par la force de caractère et les revendications féministes fortes qu’elle dégage.
La morale de l’histoire est quant à elle plus discutable. Ce père qui a fait vivre l’enfer à ses enfants pour qu’ils soient meilleurs que les autres et sur lequel Aaron Sorkin apporte un regard mielleux sur la fin…c’est comment dire ? décalé…à mon goût tout du moins parceque bon le type reste un connard et on ne comprend pas trop pourquoi se taper cette scène.
« Le grand jeu » n’est pas dénué de défauts mais tant pour son rythme, sa mise en scène que le jeu de Jessica Chastain, Idris Elba et Kevin Costner, ceci vaut le coup d’aller le voir.
La piste aux Lapins :
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