Les pires films du Blanc Lapin 2018 !
L’année 2018 se termine et pour la 9ème année, je vais vous livrer le classement du meilleur des 106 films vus en 2018 par votre Blanc Lapin serviteur…
Mais avant le meilleur, voici le pire, ce que le Lapin soupe au lait a défouraillé façon sulfateuse…et parfois, çà fait du bien et forcément, c’est rarement tendre.
Alors que fallait-il ne surtout pas voir cette année ?
N°14 – « Les indestructibles 2″ de Brad Bird
J’avais beaucoup aimé « Les indestructibles » en 2004 du même Brad Bird pour l’excellence de l’animation mais surtout l’humour et les clins d’œils qui ont fait le succès de Pixar jusqu’à Toy Story 3.
Puis Pixar a perdu de sa superbe, se plantant sur plusieurs films, artistiquement parlant. Cars 2, Rebelle, Monstres Academy, Le Voyage d’Arlo, Le Monde de Dory, Cars 3…soit des suites peu inspirées soit des tentatives infructueuses de redonner au studio à la lampe ses lustres des années 90 et 2000. Seul Vice Versa et l’an dernier Coco, nous on redonné un peu d’espoir chez cette firme qui sait si bien plaire aux grands et aux petits. La disneysation de Pixar était elle enfin stoppée ?
Et bien ce n’est pas cette suite des Indestructibles qui a de quoi nous rassurer !
Comment le dire simplement ? Je me suis royalement emmerdé !
Si le scénario a la bonne idée de reprendre là où on avait laissée notre famille de supers héros, la suite s’avère ronron, n’apportant rien de neuf. Son absence totale d’enjeux et d’effet de surprise, puisque l’on connait déjà cet univers, ne font qu’enterrer le résultat. Le personnage de la styliste revient et résume à elle-seule l’état des lieux. Là où 14 ans plus tôt elle faisait hurler de rire, elle déclenche ici au mieux un sourire, au pire un ennui poli.
Ayant déjà perdu 2 heures de ma vie pour ce film, vous m’excuserez d’abréger ma critique et ne pas rester aveuglé comme une bonne partie de la presse par un film paresseux dans son concept.
La piste aux Lapins :
N°13 – « Otages à Entebbe » de José Padihla
Rosamund Pike et Daniel Brühl jouent deux terroristes plus ou moins radicalisés pour une histoire vraie.
Le réalisateur brésilien de « Troupe d’Elite« , Jose Padilha, veut raconter l’histoire de pirates de l’air palestiniens et allemands ayant pris en otage un avion en 1976 pour le faire atterrir à l’aéroport d’Entebbe en Ouganda. Leur revendication était la libération de dizaines de prisonniers palestiniens.
Le thriller est écrit par Gregory Burke, scénarite de l’excellent « 71 » de Yann Demange. Et pourtant l’histoire est plutôt plate et d’autant plus en surplace que l’essentiel se passe dans une pièce d’un aéroport.
Certes on alterne entre les preneurs d’otages et leur victimes, Yitzhak Rabin, Premier ministre israélien et son ministre de la Défense Shimon Peres, mais la réalisation n’est pas tendue et on s’ennuie très vite. Surtout, le sentiment de déjà vu en mieux s’immisce. On pense à VOL 89 ou même à Munich.
Une vraie déception.
N°12 – Les Animaux fantastiques – Les crimes de Grindelwald
David Yates est certes un faiseur et un gentil monsieur qui sait faire de belles images avec des effets spéciaux et un énorme budget mais là franchement, il faut bien le dire, cet épisode est à chier ! Excusez pour la vulgarité mais c’est clairement ce qui a éclaté dans ma tête en sortant.
Bon c’est vrai que la série Harry Potter m’a toujours gonflée car avec le pognon qu’ils ont, et les très beaux effets spéciaux aussi, on se tape quand même des histoires avec des personnages super inintéressants. Un peu comme le Seigneur des Anneaux (oui je veux me faire haïr aujourd’hui). C’est l’héroic fantasy avec plein de jolies images, déversées dans les yeux des spectateurs pour les faire rêver. Mais bon les personnages sont unidimensionnels, ils n’ont pas de vraies aspérités et c’est super relou et pauvre scénaristiquement.
C’est un nivellement intellectuel par le bas qui me rend dingue. Mais bon cet épisode c’est le summum. On nous montre des scènes totalement inutiles pour que les petits nenfants voient des grosses bébêtes…ok…mais il n’y a pas d’histoire. Puis on nous déroule cette opposition entre Dumbledore et son ancien mec, Grindelwald mais chut on ne le montre pas parceque bon, c’est pour les enfants aussi. Et on ne comprend rien du tout. Qui est la sœur du fils de la cousine de bidule et en fait on s’en fout un peu au final. A tel point que la révélation de la fin sonne non comme une grosse claque mais une libération de 2h14 de grand n’importe quoi.
Non je suis content pour Johnny Depp parceque même si sa carrière est un naufrage depuis 20 ans, j’espère toujours qu’il retrouve de bons rôles car il reste un super acteur. Là son rôle est bien et il a un job bien payé pour encore quatre films après s’être fait virer de la franchise Pirates des Caraibes. Donc Johnny, tient le bon bout, quatre films à s’emmerder c’est long mais peut être qu’enfin tu auras l’idée, saugrenue certes, de jouer par ailleurs dans des projets moins nases que ceux de ton copain Tim Burton.
Bon, ceux qui aiment Harry Potter vont de toute façon y aller et trouver que je suis un gros con car on n’a pas le droit de ne pas être charmé par cet univers si féérique. On est forcément aigri. En fait j’ai aimé certains Harry Potter fort heureusement, sinon je serais vraiment stupide d’y retourner. C’est juste que c’est du cinéma qui gave son public en vendant de l’imaginaire alors qu’il y en a si peu. Je suis très sensible à cela car j’adore justement ce style de cinéma. Si je suis fan de Terry Gilliam c’est parceque lui a le respect de son public et lui demande un effort. Il n’explique pas tout, il demande de faire un effort d’imagination et nous guide pour cela. Et l’effet, quand il est réussi, est autrement plus ambitieux que cette orgie numérique qui manque cruellement de poésie.
La piste aux Lapins :
N°11 – « Climax » de Gaspard Noé
Gaspard Noé est un provocateur mais il est doué, très doué et surtout il cherche à faire des films différents et rien que pour cela il mérite le plus grand respect. J’ai adoré sa radicalité des débuts, détesté sa fausse construction provoc d’ »Irréversible » et plutôt bien aimé la suite.
Avec « Climax« , il s’intéresse à la danse et s’inspire d’un phénomène constaté à l’époque médiévale où des villageois perdaient la tête et devenaient fous jusqu’à danser d’épuisement. Là son histoire se situe de nos jours, à la fin de neufs mois de travail entre danseurs, qui fêtent la fin de leur tournée. Ils sont isolés à la campagne dans ce qui ressemble à un complexe. On apprend d’abord à les connaitre un par un via des bribes de discussions comme on peut en avoir en soirée arrosée. C’est parfois futile, çà parle de cul de façon crue et parfois de problèmes personnels mais çà reste en surface, forcément. Et là les participants constatent qu’ils ont été drogués et commencent à fondre les boulons.
Ce qui est particulièrement gonflant chez Noé c’est son aptitude à balancer de grandes phrases qui souvent font plus rire qu’autre chose… »Naître et mourir sont des expériences extraordinaires. Vivre est un plaisir fugitif. » Ouais, c’est juste prétentieux car ceci suppose que son film provoque ce genre de réflexions et ce n’est pas le cas.
Entendons nous, le film est super bien mis en scène, enchainant des plans séquences virtuoses. On entre dans le délire peu à peu et l’oppression devient de plus en plus forte jusqu’à donner super mal à la tête. Et au final je me suis dis « mais ai-je envie de voir cela ? de voir ce type d’expérience?« . Et la réponse est clairement non. En fait si le film avait pu transcender son sujet pour aboutir à des réflexions, vraiment construites sur la vie, j’aurais peu être adhéré.
Ici, j’ai eu le même sentiment que devant « Irréversible« , en moins provoc et donc sans le rejet. J’ai eu ce sentiment que ce n’est pas parcequ’on affirme des remarques sur la vie ou la mort, définitives de plus est, qu’elles ont la moindre signification par rapport au reste du film. Et là il n’y a pas de liant entre le fond qu’il essaie de se donner et la forme qui reste intéressante.
Le film est au final plutôt plat et prétentieux et dénué de contenu. C’est un cinéma qui se regarde le nombril et se complait dans sa claustrophobie en pensant que cet acte artistique lui permet de se dépasser. Mais la radicalité n’est pas un message à elle-seule, elle ne se suffit pas à elle-même. Seule, elle est stérile.
La piste aux Lapins :
N°10 – « Madame Hyde » de Serge Bozon Avec Isabelle Huppert, Romain Duris
Après l’excellent « 99 homes » en 2016, on pouvait se réjouir que Ramin Bahrani se voit confier une nouvelle adaptation du livre dystopique de Ray Bradbury, surtout avec HBO derrière.
Hélas cette nouvelle version souffre d’une comparaison avec le film de François Truffaut de 19866, qui sans être un chef d’œuvre inoubliable, arrivait à mieux capter l’essence du livre. Ici Bahrani a du mal à faire décoller son histoire car en la transposant dans une ère plus moderne ou internet existe, elle rend le récit paradoxalement daté.
Daté parceque des dystopies on en a vu à la pelle et que force est de constater que rayon finesse des protagonistes, il faudra repasser. Le personnage incarné par Michael B. Jordan a une évolution psychologique dépeinte à la truelle tandis que Michael Shannon fait du méchant ambivalent comme moi je suis super balaise en danse classique. Non, le jeu est apathique et l’histoire ne dépasse pas son pitch de base et ne rajoute évidemment rien au film de Truffaut. Alors certes, celles et ceux qui ne l’ont pas vu ne feront pas de comparatif mais rien ne leur interdit d’avoir un minimum de goût et de détecter quand c’est la soupe à la grimace question mise en scène.
Ramin Bahrani trouve un concept du moyen de sauver l’humanité du déclin culturel mais son idée est franchement nase et d’une poésie de super marché.
Bref, c’est raté et pas qu’à moitié.
La piste aux lapins :
N°8 – « Ready Player One » de Steven Spielberg
Voici le nouveau blockbuster de papy Spielberg, censé mettre tout le monde d’accord et foutre une grosse claque à tous les autres réals qui tentent de faire du neuf avec du vieux. La presse est unanime sur « Ready player One » et vous savez quoi ? Ben moi je suis bien moins enthousiaste…
Entendons nous, le film est malin dans ses débuts, nous montrant un monde où la réalité virtuelle est devenue le principal échappatoire et aussi un moyen de contrôler les masses en les faisant vivre dans un monde où aucune limite n’existe. Chacun peut se payer un avatar de soit en mieux ou sous la forme d’un personnage célèbre de la pop culture et vivre de nombreuses aventures. Sauf que le créateur de ce monde est mort depuis cinq ans et propose une gigantesque chasse aux trésors pour retrouver trois clés et hériter de toute sa fortune.
« Ready player one » impressionne par la fluidité avec laquelle il passe du monde réel au monde virtuel. La performance capture est assez bluffante également, notamment dans les regards des personnages ou les cheveux, à tel point qu’on arrive bien à les suivre.
Le seul problème est que le film est une orgie visuelle qui donne franchement super mal à la tête, comme si vous aviez joué durant des heures devant votre console.
La scène de bataille finale ne procure aucune satisfaction car on a l’impression de l’avoir vue mille fois. Et le fait que Spielberg invite de très nombreux personnages de la pop culture, on s’en fout un peu car on n’a pas le temps de les voir tellement ceci bouge vite. Quelques scènes sont très réussies comme le dance floor en apesanteur ou l’immersion dans l’univers de Shining. Le fait de reconnaitre les clins d’œil de Spielberg à cette culture des années 80 et 90 est aussi amusant et accompagne la quête des clés et l’aspect jeu du film.
Mais voilà, à part cela, il y a surtout des personnages unidimensionnels qui vont jouer dans un monde fantasmé à travers des avatars en 3D. La psychologie des personnages est affligeante de simplicité, le méchant est caricatural au possible, la fin est attendue à mille lieues et les scènes de séquence émotion sont à gerber tellement ceci suinte de partout la bonne conscience et les bons sentiments. La morale du film est ultra attendue.
Bref, ce « Ready player one » est certes un roller coaster sympathique, qui fait preuve d’une débauche d’effets spéciaux impressionnants mais bon…l’histoire n’est vraiment pas terrible et putain ce que j’ai eu mal au crâne en sortant !!!!!
La piste aux Lapins :
N°7 – « Last Flag Flying » de Richard Linklater
Le réalisateur de l’excellent « Boyhood » et de la trilogie Before sunrise, Before sunset, Before Midnight, livre ici un film sur trois anciens marines, qui vont se retrouver 30 ans après avoir terminé la guerre du Vietnam.
Bryan Cranston, Laurence Fishburne, Steve Carell sont évidemment l’intérêt primordial de film un peu long mais qui ne manque pas d’intérêt.
Linklater interroge le regard d’ancien militaires sur le sentiment d’appartenance à un corps et la manipulation qu’ils ont subi lorsqu’on leur a fait croire qu’ils défendaient l’intégrité de l’Amérique. Pour se faire, il les réunit lorsque l’un d’entre eux perd son fils, marine lui-aussi, en Irak, en 2003. Ce dernier cherche alors à retrouver ses deux plus proches amis de l’époque, qu’il a perdu de vue, pour l’aider à enterrer son fils. S’en suivent des discours et réflexions sur le temps qui passe, ou sur l’ineptie de la guerre.
Le film n’est pas toujours super fin, l’humour en général pas drôle mais les personnages sont touchants dans leur rapport au passé, leur solitude et la façon dont ils vont tenter de redresser l’un des leurs. Ce road movie effleure hélas pas mal les sujets mais aborde l’hypocrisie politique et militaire et la stupidité d’un patriotisme aveugle.
Le problème est que sa fin est incohérente avec le propos général du film. Pas désagréable à regarder mais il ne marquera pas.
La piste aux lapins :
N°6 – « Downsizing » d’Alexander Payne
Je ne suis pas très fan du surestimé Alexander Payne, à qui l’on doit Monsieur Schmidt, Sideways, The Descendants ou Nebraska.
Son cinéma est certes intéressant mais souvent il ne creuse pas suffisamment ses sujets voire tombe dans la caricature comme avec sa vision de l’Amérique paumée et déclassée dans Nebraska. C’est une peu le réalisateur indépendant qui nous pond des bons concepts régulièrement tels des produits destinés aux festivals et aux cinéphiles bobos mais qui n’a en général pas grand chose d’intéressant à raconter.
« Downsizing » est en ce sens un film somme pour lui puisque son idée de départ loufoque n’est pas si bête. Une découverte permet de miniaturiser les humains et ainsi d’économiser déchets et consommation de ces derniers, ce qui pourrait sauver à terme la planète.
Très vite le personnage de Matt Damon, relativement fade comme souvent, s’aperçoit que ceci a des conséquences sur l’économie capitaliste, les marchés s’effondrant mais décide de passer le cap pour multiplier son niveau de vie. Sauf que le bon vieux système marchand et la présence d’extrême pauvreté chez les mini humains va se décalquer de la même façon que chez les grands.
Le message aurait pu être intéressant si il avait été traité avec finesse et surtout si le réalisateur ne s’était pas endormi sur une histoire d’amour totalement incrédible qui plombe considérablement le film, y apporte tout un lot de clichés de bien-pensance et donne furieusement envie d’écraser ces minis individus pour abréger le long métrage, qui lui pour le coup n’a pas franchement suffisamment réduit sa taille.
La piste aux lapins :
N°5 – « Illang : La Brigade des loups » de Jee-Woon Kim
En 2029, une unité spéciale de la police sud-coréenne, surnommée Illang, fait face à un groupe de terroristes qui menace de détruire des années de travail pour rapprocher les deux Corées.
On pouvait légitimement espérer un grand film de l’adaptation de Jin-Roh, la brigade des loups, manga culte réalisé par Hiroyuki Okiura en 1999.
D’autant que Kim-Jee Woon, l’un des grands réalisateurs suds-coréens est derrière. On lui doit J’ai rencontré le diable, Deux soeurs, A Bittersweet Life ou en 2017 l’excellent The Age of Shadows.
Hélas on comprend vite pourquoi le film a été un fout en Corée en juillet lorsqu’il est sorti et pourquoi la production a préféré vendre les droits à Netflix plutôt que de dépenser davantage en sortie ciné.
Le film se limite souvent à des scènes de baston, violentes certes, avec un antagoniste bien fasho certes, mais voilà…cette violence qui pouvait choquer en 2019 n’a rien d’originale aujourd’hui.
Le film est daté et se plombe carrément avec son histoire d’amour absurde et pas du tout crédible. Les personnages sont inconsistants et archétypaux et la mise en scène de Kim Jee Woon n’arrive pas à sauver du naufrage cette triste aventure, terriblement longue et ennuyeuse.
Pourtant le réalisateur a brillé sur ces autres films tournés aussi vers l’action avec des scénari malins, des personnages bien écrits, attachants. Là c’est raté et ceci rappelle que réussir un film de Sf est un exercice hautement périlleux, même pour les plus grands metteurs en scène.
La piste aux Lapins :
N°4 – « Mute » de Duncan Jones
Duncan Jones avait fait sensation avec son premier film, Moon, en 2009. Son second, Source Code était réussi puis il s’est vautré avec l’adaptation du jeu Warcraft, très impersonnelle. Il était censé de revenir au top avec ce projet de SF inspiré de Blade Runner pour l’univers, et qu’il avait en tête depuis plus de dix ans.
Netflix est venu en sauveur pour financer ce film dont le personnage est un barman muet cherchant à retrouver sa copine disparue.
Et quelle terrible déception pour ce film très attendu.
Mais qu’est-il arrivé à Duncan Jones ? La perte de son papa, David Bowie, l’a t’elle chamboulé au point de perdre toute son inspiration?
Franchement on a du mal à croire que c’est le même réalisateur voire que c’est un projet muri depuis des lustres.
Entendons-nous, Alexander Skarsgård, Paul Rudd et Justin Theroux font le job et jouent plutôt bien. Mais le film n’est porteur d’aucun message, il n’a strictement rien à raconter d’intéressant. Il ne lorgne même pas vers des sujets rebattus de la science-fiction puisqu’en fait, à part voir ce type enquêter dans un Berlin aux effets spéciaux atroces, il ne se passe rien, on comprend difficilement qui sont les personnages et pourquoi ils agissent et surtout, on s’en fout complètement
Il n’y a pas de suspens, pas de thématique qui transcenderait le sujet comme la SF se veut et se doit d’interroger notre morale et notre regard sur aujourd’hui.
Un ratage total et une énorme claque dans le mauvais sens.
La piste aux Lapins :
N°3 – « Black Panther » de Ryan Coogler
Je n’aime pas les films Marvel de manière générale, leurs héros sont trop lisses, leurs histoires trop décousues et les supers pouvoirs trop délirants. Bref, je préfère le sombre de DC Comics et encore pas en ce moment vu le niveau plus que mauvais des Batman V Superman et autres Justice League pour ne pas parler de l’affligeant Wonder Woman.
Et puis bon les supers-héros, on en bouffe tellement depuis que Disney a racheté Marvel 4 milliards de $ et que la firme veut rentabiliser à mort, que ceci devient de l’overdose.
Alors pourquoi aller voir « Black Panther » si c’est pour couiner derrière ? Hein? Pourquoi ?
Et bien parceque j’étais curieux de voir ce que Disney – Marvel avait foutu de son projet clairement orienté vers un public se déplaçant moins dans les salles de cinémas et peu représenté sur grand écran au regard du poids de la population noire aux Etats-Unis…ou tout du moins dans des rôles secondaires.
Le résultat est regardable. Disons que le film ne lésine pas sur les moyens. Michael B. Jordan est un bon antagoniste, ce qui est plutôt rare chez Marvel et le casting est à 95% noir, ce qui fait en effet du bien.
Après les ressorts sont sans surprises et attendus, les images de synthèses pas toujours crédibles voir involontairement comiques, pour au final la livraison d’un film super-héroique consensuel. Les blacks ont donc désormais droit eux aussi à leur produit Marvel de masse sans beaucoup de saveur, est-ce ceci l’égalitarisme ? Pas franchement certain.
N°2 – Newness de Drake Doremus
L’histoire d’un couple dans un Los Angeles contemporain, en prise avec la culture des rencontres en ligne et les réseaux sociaux.
Laia Costa est très belle mais elle est juste insupportable du début à la fin de ce film qui se veut « générationnel » en parlant donc de l’impact des réseaux sociaux et surtout des sites de rencontre. J’adore Nicholas Hoult mais là franchement, il s’est planté de cheval. Drake Doremus avait déjà signé avec lui un film de SF carricatural, « Equals« . Doremus est visiblement très inspiré par les films concepts. Sauf qu’il n’est pas David Lynch et que son talent reste clairement à démontrer.
Son Newness est super agaçant, il rend limite agressif tellement ses personnages sont idiots. Ils pronent l’amour libre mais sont amoureux et dans la passion…et après ils couinent parcequ’ils sont tous malheureux. En fait le problème c’est qu’il est impossible de comprendre le message ou la morale du film, ou alors elle complètement con. Surtout, le réalisateur-scénariste a t-il connu un jour la passion ? Parceque bon ce n’est pas crédible deux secondes.
Le personnage féminin est anthipatique à souhait et le masculin idiot à souhait. C’est quand même rare que le film soit râté au point que le spectacteur préférerait que les personnages ne se retrouvent surtout pas, que celle qui est complètement à baffer se prenne un bus façon comédies des frères Farrelly…bref, c’était vraiment à chier mais çà permet de mettre un niveau par rapport à un vrai film en fait.
Espérons que Newness fasse partie de l’époque « fauchée » de Netflix où ils produisaient ou rachetaient les fonds de tiroirs…
Et le film qui m’a le plus gonflé cette année est ….
tataaaaaaa!!!!
N°1 – « 9 Doigts »de F.J. Ossang
J’ai loupé le film à sa sortie en mars 2018…et je tenais à le voir tant une partie de la presse était dithyrambique.
Et bien je n’ai pas été déçu. « 9 Doigts » est le film d’un cinéaste réputé pour être poétique dans son approche et adepte d’une certaine forme d’expérimentation. C’est vrai que les personnages déclament des phrases sorties du nulle part à la manière de poèmes sauf que c’est horriblement chiant. Le plus fort est que le film est ennuyeux dès les dix premières minutes. Le noir et blanc et certains effets d’optiques ne suffisent pas à combler le vide scénaristique abyssal. On ne comprend ni le sens du récit ni pourquoi on se retrouve dans une telle galère avec plusieurs acteurs qui jouent particulièrement mal.
Alors c’est peut être Arty et trop complexe pour que je touche du doigt la beauté du film mais moi je pense surtout que c’est typiquement le genre de fil caricatural mis en exergue par une partie de la critique qui se masturbe intellectuellement sur un Ovni mal ficelé.
C’est par ce type de film que le public fuit le cinéma d’auteur c’est à dire quand on se fout de sa gueule non pas avec « 9 doigts » mais bien un seul aussi ostensiblement dressé dans sa direction.
Le film est poseur et volontairement incompréhensible de bout en bout et s’avère prétentieux, long, condescendant. Un calvaire !
La piste aux Lapins :
Voilà, c’était le bilan énervé de l’année 2018…le Lapin va se radoucir pour les meilleurs films de l’année…très très vite…
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