« Le daim » de Quentin Dupieux – critique du Blanc Lapin

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Georges, 44 ans, et son blouson, 100% daim, ont un projet.

Quentin Dupieux, alias Mr Oizo, 45 ans, a un projet, il en a toujours un en tête.

En fait ce qui est fascinant avec Dupieux c’est qu’il tourne un film par an avec toujours un concept surréaliste et un scénario complètement barré. C’est sa marque de fabrique et on peut dire qu’il a un public pour cela. Il faut dire qu’il dénote dans le paysage français car peu ont une identité aussi forte et peu osent des histoires aussi saugrenues. Le surréalisme n’est pas si répandu. Surtout Dupieux tourne avec gourmandise et déconnade et ne se prend pas au sérieux. C’est ce qui lui vaut son succès et d’indulgence des critiques.

Alors que dire de son nouveau film ? Est-il plus réussi que « Au poste !  » ou « Réalité« , ses deux meilleurs à mon goût ?

Je dirais que le film m’a plu et que pour une fois je l’ai trouvé complet avec une boucle logique, une cohérence.

Jean Dujardin est parfait dans ce rôle écrit pour lui, où il se confronte à une Adèle Haenel en parfait miroir de l’absurde.

Je ne peux pas donner la direction du film sans tout révéler mais c’est une bonne idée et c’est drôle. De l’humour sombre certes mais c’est marrant.

Surtout le film se lit à deux niveaux, celui de la comédie décalée et celui que lui donne le personnage d’Adèle Haenel, une introspection sur le paraitre, la nécessité pour un individu de se construire une image dans laquelle il vit et s’expose en société. Et c’est très drôle de voir ce type s’identifier par une veste en daim ridicule dans un no man’s land d’une campagne française où tout le monde se fout de ce son apparence car il n’y a quasiment pas âme qui vive. On ne sait rien de lui si ce n’est qu’il est complètement fou.

Et cette histoire qui suit la logique d’un fou qui semble en avoir une, est décalée et intéressante aussi.

Dupieux nous a pondu un film que l’on peut enfiler comme une veste et adapter à ce que l’on y recherche, juste une comédie ou d’avantage…et c’est la grande réussite du film.

Il se moque également de lui et de ses spectateurs en filmant ce mec qui se croit cinéaste et n’a pas d’histoire ou un concept hyper light.

C’est méta et c’est forcément ultra hype sous ses dehors de film caméscope fauché.

La piste aux Lapins :

3,5 lapins

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