« La vérité » de Hirokazu Kore-eda – Critique du Blanc Lapin
Juliette Binoche et Catherine Deneuve sont donc réunies par le palmé de 2018, Hirokazu Kore-eda (Une affaire de famille) dans une comédie grinçante sur une vieille actrice égotique qui a délaissé sa fille toute sa vie pour sa carrière.
Catherine Deneuve est impériale comme d’habitude mais ce rôle est particulier car elle joue le rôle d’une icône de cinéma qui a tout donné à sa carrière, comme elle dans sa vie. Forcément Kore Eda s’en amuse et installe de l’ironie partout dans film avec ce duo d’actrices au sommet complété par un Ethan Hawke un peu touriste.
On ne sait pas ce qui est inspiré du personnage de Deneuve et c’est tout ce qui fait le sel du film. Le personnage est dur et pas franchement sympathique. Un monstre froid qui joue toujours, même dans sa vie et ne vit que pour les films qu’elle laissera.
On espère que ce n’est pas le cas de notre Catherine nationale sinon ce serait triste et pathétique. Kore Eda filme aussi bien le rapport écrasant et étouffant d’une mère sur sa fille que la douleur de cette dernière de ne pas avoir eu de vraie mère. L’aveuglement de l’artiste est celui d’un ogre égocentré au détriment de ses proches. Kore eda n’est pas complaisant et souvent provoque le sourire et l’effroi dans une même scène.
Mais le réalisateur dépeint cet atroce personnage avec humour et légèreté et surtout le tandem fonctionne très bien. Le film se fait parfois mélancolique ou fantasque, brouillant les repères et présentant une vision assez ambiguë du milieu du cinéma et des acteurs. On y voit le revers de cette vie de conteurs professionnels où le jeu peut finir par couper du réel.
La piste aux Lapins :
Laisser un commentaire
Vous devez être connecté pour rédiger un commentaire.