Les meilleurs films 2019 du Blanc Lapin : N°11 à N°1

Allez on termine l’année 2019 avec le classement des 11 films préférés, la première partie étant ici si vous l’avez loupée.

 

N°11 – « L’heure de la sortie » de Sébastien Marnier

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Lorsque Pierre Hoffman intègre le prestigieux collège de Saint Joseph il décèle, chez les 3e, une hostilité diffuse et une violence sourde. Est-ce parce que leur professeur de français vient de se jeter par la fenêtre en plein cours ? Parce qu’ils sont une classe pilote d’enfants surdoués ? Parce qu’ils semblent terrifiés par la menace écologique et avoir perdu tout espoir en l’avenir ? De la curiosité à l’obsession, Pierre va tenter de percer leur secret…

Porté par un excellent Laurent Lafitte, le film de Sébastien Marnier est l’une des très bonnes surprises du cinéma français en 2019. Il est en effet rare que le cinéma de genre soit traité en France de façon fine et sans tomber dans trop de clichés ou sans décevoir par son épilogue.

« L’heure de la sortie » arrive à créer une atmosphère pesante entre thriller psychologique et codes du film horrifique voire fantastique pour nous parler d’écologie. Oui, je sais, ce n’est pas évident en lisant le pitch et c’est tout l’intérêt de cet excellent film que de se laisser porter et surprendre par son récit et là où il veut nous mener au final.

La bande d’adolescents supérieurement intelligents est à baffer du début à la fin et c’est super car ceci accentue la destination des personnages que l’on peut avoir et le mélange des pistes que souhaite créer le metteur en scène.

Cette mise en scène est d’ailleurs léchée et déconcertante de par certains de ses choix, surprenante toujours. Le film nous parle de la jeunesse d’aujourd’hui ou d’une certaine jeunesse, de leur prise de conscience via une ambiance sonore et hypnotique rare.

Un film étrange qui fait réfléchir sur notre avenir.

La piste aux Lapins :

4 étoiles

 

N°10 – « The Lighthouse » de Robert Eggers

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Robert Pattinson est typique du genre d’acteur qui m’a considérablement gonflé et a conquis peu à peu mon respect de cinéphile par ses choix intelligents de carrière et par son talent qu’il développe. Issu des irregardables Twilight, il a su enchainer Cosmopolis et Maps to the stars de David Cronenberg, il est passé chez James Gray dans l’excellent « The lost city of Z« , il s’est ensuite fait diriger dans le très bon « Good time » des frères Safdie, puis dans l’excellent « High life » de Claire Denis. Avant de faire partie du Tenet de Christopher Nolan en 2020 et d’être le nouveau Batman en 2021, l’acteur nous prouve ici qu’il peut aller très loin dans cet Ovni qu’est « The Lighthouse« . Il y joue un jeune homme embarqué sur un phare avec un vieil homme tiranique pour garder ce dernier. Et le duo composé par l’excellent et régulier Willem Dafoe et Pattinson offre une joute assez bluffante. Les deux vont tomber dans une spirale de folie assez prodigieuse portés par une mise en scène ultra référencée de Robert Eggers.

Au-delà de ses trouvailles visuelles, de son superbe noir et blanc, de son découpage, de sa musique, le talent de ce réalisateur prometteur éclate au grand jour et nous fait espérer la naissance d’un grand cinéaste.

Le réalisateur use certes d’artifices déjà vus par ailleurs mais bien souvent les plus grands s’inspirent de leurs prédécesseurs et les citent pour mieux créer leur propre univers. Cette démonstration est en tout cas très convaincante.

On ne sait pas si l’auteur se rapproche de Sartre et nous dépeint une allégorie de l’enfer ou simplement l’enfoncement d’un être dans la folie et dans sa propre tête malade.

La forme et l’esthétique n’empêchent pas la tension de se créer et les interrogations d’apparaitre entre fulgurances horrifiques et dialogues illuminés d’un Willem Dafoe au sommet. Le film est anxiogène mais pas plombant, jouant sur l’épouvante sans jamais s’y plonger totalement, dans le but ultime de laisser le spectateur interrogatif.

Une très grande réussite pour terminer 2019.

La piste aux Lapins :

4 étoiles

 

N°9 – « Portrait de la jeune fille en feu » de Céline Sciamma

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Après « Naissance des pieuvres« , ‘Tomboy » et « Bande de filles« , la réalisatrice et scénariste Céline Sciamma est revenue en compétition à Cannes avec ce film en mai 2019.

Le film est reparti avec le prestigieux Prix du scénario même si il pouvait viser plus haut tant la presse fut excellente. Mais il y avait d’autres concurrents dont le génial Parasite.

Il est vrai que l’histoire est somme toute très originale, ce qui fait un bien fou dans cette période où remakes et reboots envahissent Hollywood.

Le pitch : 1770. Marianne est peintre et doit réaliser le portrait de mariage d’Héloïse, une jeune femme qui vient de quitter le couvent. Héloïse résiste à son destin d’épouse en refusant de poser. Marianne va devoir la peindre en secret. Introduite auprès d’elle en tant que dame de compagnie, elle la regarde.

Céline Sciamma ne fait pas que filmer la condition d’une femme et la marchandisation future de sa vie pour le bien de sa mère et de sa famille. Elle filme surtout la retenue que leur impose leur éducation et qui enserre la passion qui va s’enflammer.

Cette frustration immense qui nait devant nos yeux est dévorante et s’appuie sur grande délicatesse du découpage de son scénario sur la durée.

Voire le désir naitre, entre deux femmes du 18ème siècle qui plus est, aurait pu prendre de multiples formes mais la réalisatrice choisit une poésie et un naturalisme qui vous attachent aux personnages malgré la rigueur de leur quotidien, de leur destinée et des conventions avec lesquelles elles jouent. C’est une ode à la littérature et la peinture, à l’art tout simplement pour s’échapper de l’archaïsme social.

Le travail sur les gestes, les postures et la couleur des scènes est remarquable. Céline Sciamma capte le temps et le souvenir avec un talent évident.

« Portrait de la jeune fille en feu » est une œuvre solaire et moderne portée par deux interprètes excellentes, Adèle Haenel et  Noémie Merlant.

C’est un film élégant, esthétique et déchirant à la fois. Un des très bons films français de 2019.

La piste aux Lapins :

4 étoiles

 

N°8 – « Les Misérables » de Ladj Ly

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Ladj Ly  adapte son long métrage qui avait déjà reçu de nombreux prix et a décroché le prix du jury au dernier festival de Cannes.

Le film suit les premiers jours de Stéphane, policier tout juste intégré à la BAC du 93, ,la Brigade Anti-Criminalité de Montfermeil. Ses deux co-équipiers  se font respecter étant eux mêmes aussi provocants et violents dans leurs attitudes que la population et la jeunesse qu’ils côtoient jusqu’à …

Évidemment le film force le respect par la justesse et le recul que prend le réalisateur sur l’état des cités et de leur abandon, sur la déliquescence du lien social. Son constat est sombre même si l’humour alterne avec l’extrême tension et violence qui gère les rapports entre chaque groupe. Il y montre notamment l’impact et l’enracinement d’un Islam radical qui apporte un certain cadre ou la gestion mafieuse par quelques caïds ou le climax de guerre civile entre clans. Mais le réalisateur se concentre aussi sur le rapport des policiers aux très jeunes délinquants, de plus en plus jeunes sans porter de jugement. Il n’excuse ni les adolescents ni les flics aux comportement souvent discutable mais il tente d’expliquer pourquoi ils en sont arrivés là.

Leur quotidien sous pression est évident de par l’antagonisme extrême entre leur rôle et la perception ou la haine de la population. Quant aux enfants, il ne juge pas non plus leurs parents mais fait un constat, celui que la cité enferme des enfants qui deviennent des bêtes en cage, dangereux pour eux mêmes et pour les autres et qu’il y a peu d’espoir dans l’état actuel.

L’empathie profonde de Ladj Ly pour ses personnages transparait, aucun n’étant caricaturé. Sa narration est très bien maitrisée de bout en bout, nous amenant par petites touches de ce quotidien déjà hallucinant à une conclusion sous forme d’uppercut.

L’état des lieux a beau être catastrophique, le film a le mérite de soulever des questions qu’on aborde certes depuis des décennies mais sur lesquels des visages ont plus d’impact. Le réalisateur n’a aucune solution et c’est ce qui est flippant mais il pose un diagnostic édifiant.

Un grand tour de force narratif et un talent de mise en scène évident servi par une excellente distribution.

La piste aux Lapins :

4 étoiles

 

N°7 – « Marriage Story » de Noah Baumbach

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Noah Baumbach est un réalisateur de grand talent, sensible, intellectuel New-Yorkais jusqu’au bout des ongles. On se souvient de son magnifique Francès Ha.

Pour son second film produit par Netflix, il décide de nous conter l’histoire d’un divorce entre un scénariste de théâtre et son épouse, comédienne. On y voit les déchirements classiques autour de leur fils, du lieu de résidence, des petites choses et mesquineries qui s’infiltrent peu à peu, exacerbés par deux avocats horribles campés par les excellents Laura Dern et Ray Liotta. Ou comment le système judiciaire américain est une industrie de la confrontation ou les avocats coûtent une fortune et peuvent accroitre les problèmes pour justifier leurs honoraires.

Mais surtout le duo d’acteurs est exceptionnel. Scarlett Johansson est tour à tour touchante, resplendissante, furieuse et surtout particulièrement sur le fil du rasoir. Elle exprime tous les doutes qui la traversent quant à son choix et toute la difficulté de faire le deuil d’un amour et d’une vie de couple.

Face à elle, Adam Driver est brillant et confirme qu’il est l’un des acteurs qui compte désormais à Hollywood. Sa démarche masculine et sa voix rauque, les certitudes de son personnage et son incrédulité de départ face à ce qui lui arrive, face à l’évidence que son monde ne peut s’effondrer, rendent encore plus touchant ses moments de solitude comme de rage. Une scène d’insultes entre les deux époux en plein divorce est assez déchirante en soit.

Bien souvent « Marriage Story » vous tire des larmes. Parfois c’est devant la rudesse de ces combats et de la petitesse des attaques, parfois face à la nostalgie des moments heureux où le simple constat du temps qui a passé et a finis par faire son œuvre.

L’ambivalence des sentiments des deux protagonistes donne à leur lutte un côté déréglé et factice qui trouble lorsque la réalité de leurs choix refait surface. Car bien souvent, c’est cette nuance qui prédomine quant la colère s’endort.

La finesse d’écriture du scénario tout comme le choix des scènes et de leur découpage saccadés sont brillants de bout en bout, prouvant une fois de plus que Noah Baumbach n’est pas qu’un excellent directeur d’acteurs, c’est aussi un réalisateur inspiré et doué. Son film est sobre et d’autant plus puissant dans ses émotions. Il utilise des moments si criants de vérité et de simplicité que l’effet du film est forcément décuplé.

Il utilise un rythme parfois violent, faisant des allers retours entre orages et accalmies sur les sentiments des protagonistes, laissant espérer que ce fleuve n’ira pas jusqu’au bout mais la vie avance et pas toujours dans le sens voulu et c’est tout le sujet de son film, un film sur le temps et la mutabilité des sentiments face à ce dernier, voulue ou forcée.

Un grand film.

La piste aux Lapins :

4 étoiles

 

N°6 – « Grâce à Dieu » de François Ozon

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François Ozon s’intéresse pour la première fois à une histoire vraie et quitte la fiction pour signer un brulot politique auquel on ne peut qu’adhérer.

Il va suivre plusieurs libérations de la parole et plusieurs combats d’hommes adultes ayant subi les sévices sexuels d’un prêtre, inspiré sans aucune précaution de l’histoire du prêtre Bernard Preynat, dont l’affaire est aujourd’hui traitée devant la justice. Ozon ne s’embarrasse pas de changer les noms puisque non seulement on le sent révulsé par l’affaire mais surtout le prédateur a avoué ses crimes. De la même façon, le cardinal Barbarin voit son nom utilisé tel quel, Ozon préférant prendre le parti des victimes et assumer jusqu’au bout, sans hypocrisie aucune. Il nous montre l’aveuglement du cardinal lyonnais et son incapacité à agir voire à minimiser les faits, axant sur le pardon de la première victime qui se manifeste en 2014 et utilisant la profonde croyance du personnage, joué par un Melvil Poupaud au sommet.

Son personnage est écartelé. Il a soif de faire éclater la vérité et surtout d’empêcher le monstre de briser d’autres enfances mais il est issu d’un milieu bourgeois très pratiquant qui ne peut se résoudre à accepter la vérité, quitte à trouver des excuses ou des simili solutions via le pardon. Certaines scènes sont d’ailleurs surprenantes car Ozon arrive à faire rire la salle de remarques complétement surréalistes d’individus vivant dans le déni total.

Denis Ménochet et Swann Arlaud vont chacun interpréter une autre facette sociologique des victimes issues de milieux sociaux différents. Leur jeu est excellent, juste, écorché pour Arlaud et empli de colère pour Ménochet. On va suivre leur combat, leur catharsis avec force et respect pour leur courage.

Le film est sidérant par l’absence de réaction de l’église, la peur de la société mais aussi porteur d’espoir et rassurant sur l’humanité de chacun grâce au combat juste et évident des personnages.

Ce film engagé et brillant fait tout de même halluciner à bien des reprises face à l’aveuglement général. On se dit que forcément les prédateurs sexuels d’enfants se portent naturellement vers ce type de métiers ou vers ceux liés à l’enfance et le malaise est présent. Combien doit-il être difficile pour un homme de pratiquer un métier au milieu d’enfants, avec cette peur sans cesse de déclencher la suspicion. Je ne pourrais que vous recommander le brillant « La Chasse » de Thomas Vinterberg pour vous donner un panel complet du sujet. Mais c’est hélas un mal nécessaire que cette suspicion et cette vérification permanente des parents. Et comme le dit le personnage de Melvil Poupaud à ses enfants, ces derniers doivent savoir que désormais ils savent qu’ils doivent parler, tout de suite.

Le propos de « Grâce à Dieu«   est donc très puissant, la narration qui suit chaque victime avant de les réunir est d’une grande fluidité et les 2h17 passent au final assez vite. Ozon a dû sacrément se documenter pour donner autant de détails sur les réactions et comportements des uns et des autres et son caléidoscope social est tout simplement brillant de vérité et de complétude.

Un grand film sur la parole et un film bouleversant.

La piste aux Lapins :

4 étoiles

 

N°5 – « Once upon a time in Hollywood » de Quentin Tarantino »

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Un film de Quentin Tarantino est toujours un évènement tant le trublion cinéphile s’avère populaire, dispose de hordes de fans inconditionnels de par le monde et se trouve être l’un des rares cinéastes qui monte à Hollywood des films sur son nom et n’a aucun problème à trouver les budget et surtout trouve son public en salles.

« Once upon a time in Hollywood » est d’ailleurs bien parti pour devenir l’un des plus grands succès de sa carrière tant son démarrage est explosif aux USA et dans le reste du monde. Il faut dire que Tarantino a un don pour le casting exceptionnel.

Brad Pitt dans « Inglorious Basterds » était génial et se troube être l’un des plus grands acteurs au monde.

Léonardo Di Caprio dans « Django Unchained » était délicieux de perversité et se trouve être l’un des meilleurs acteurs au monde.

Réunir ces deux monstres sacrés d’Hollywood pour rendre hommage à une parenthèse enchantée des années 70 où un vent de liberté soufflait sur l’usine à rêves, c’était évidemment gage d’un rendez-vous immanquable.

A ce titre aucune déception n’est à pointer puisque Brad Pitt a une classe hallucinante dans « Once upon a time in Hollywood » et Léo est comme toujours au-delà du parfait. Les rôles sont taillés pour eux, leurs scènes communes sont certes rares mais excellentes et leurs scènes solo leur donnent des moments de cinéma qui resteront imprégnés dans nos rétines. Que ce soit le quotidien d’acteur raté du personnage de Di Caprio ou la dégaine cool et mâle de Pitt quand il va voir les hippies de Charles Manson ou encore quand il se bat avec Bruce Lee…c’est juste excellent et drôle.

Mais Tarantino peut décevoir sur ce flm à deux titres même si personnellement je n’ai pas du tout été déçu, bien au contraire.

D’abord son film est long et dure 2h44 et certains pourront trouver qu’il manquait des coupes. Moi je trouve qu’au contraire cette durée permet de sentir et d’ humer l’odeur de cette époque. La reconstitution des années 70 est fabuleuse et Tarantino nous fait errer avec ses personnages en prenant son temps, souvent sans dialogues, pour nous immerger dans cet Hollywood passé pour lequel une profonde mélancolie se dégage. Et c’est là le second point qui va désarçonner certains. Quentin Tarantino abandonne quasiment l’une des caractéristiques majeures de son cinéma à savoir les dialogues chelou hyper longs mais très drôles. Il s’efface dans la narration au profit de silences, de climax et c’est très très réussi. On a parlé de film le plus personnel pour son auteur lors de sa présentation à Cannes et c’est vrai. J’ai bien sur beaucoup rigolé car Tarantino garde soin  humour mordant mais il aime et adore ses deux personnages, ces deux loosers magnifiques, leur complicité et il nous envoie une superbe déclaration d’amour au cinéma. Bien sur il le fait en utilisant les tournages auquel son personnage principal participe ou les extraits de ses films, ou en montrant ce Hollywood insouciant et cool de cette époque. Mais comme bien évidemment il n’est pas dupe et nous on plus, on comprend peu à peu qu’il embellie cette image du passé et qu’il donne à ce Hollywood et au cinéma en général tout ce pouvoir de raconter les histoires différemment, de rendre la vie quotidienne plus distrayante, d’effacer ce qui est moche et laid dans la vraie vie et de donner à la fiction toutes ses lettres de noblesse.

Tarantino nous livre un conte. Il était une fois…et c’est excellent. En ce sens son film est proche de Django Unchained et de Inglorious Basterds.

Il est comme un gamin qui utiliserait son incroyable culture pop de 50 ans de cinéphilie pour nous livrer un film mature, sensible et drôle à la fois.

Merci donc à Quentin Tarantino pour ce nouvel opus, c’est un profond respect pour son public et c’est une preuve très classe de son immense talent.

La piste aux Lapins :

4,5 lapin

 

N°4 – « Douleur et Gloire » de Pedro Almodovar

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Pedro Almodovar pourrait remporter la Palme d’Or avec ce grand film, lui qui court après depuis si longtemps et s’est vu snobé si souvent.

Car « Douleur et Gloire » a un atout considérable. Il est à part dans la filmographie du maitre espagnol. Pour une fois il ne s’intéresse pas à des femmes comme personnages principaux mais à lui. En signant un film très autobiographique, il aborde sa masculinité et sa propre vie avec une grande finesse.

Almodovar parle donc d’un cinéaste célèbre qui vit reclus chez lui et a perdu l’envie et l’inspiration.

Il donne à son double fictif le visage d’un de ses plus fidèles acteurs, qu’il a fait découvrir il y a 30 ans, Antonio Banderas.

Ce dernier est d’une classe folle pour 58 ans et donne au personnage toute la fatigue d’une vie de douleurs physiques et de maladies mais surtout de dépressions chroniques. Il est parfait dans le rôle et véritablement super attachant même quant il est ignoble d’égocentrisme artistique.

Les flashs back avec son enfance sont autant de pépites qui rythment l’explication de la construction de son imaginaire de cinéaste. On y retrouve une grande nostalgie jamais mièvre. Bien au contraire, ces souvenirs sont les racines de cet être qui regarde son passé en prenant de la hauteur et fait le bilan d’une vie. Il fait également la paix avec cette mère solaire qu’il a déçue, dont il s’est éloigné avec la célébrité. Elle est interprétée par Pénélope Cruz, autre actrice phare d’Almodovar, comme une évidence.

Le personnage se réconcilie avec un ancien amant perdu de vue depuis vingt ans et se réconcilie avec son parcours. « Douleur et Gloire«   est un film extrêmement mature, moins pétillant que d’autres œuvres du cinéaste mais plus profond, tout en conservant son style connu mondialement.

Le film est généreux, intelligent, drôle parfois, il parle de l’inspiration, rend un très bel hommage au cinéma et s’offre même une conclusion de film méta qui créé une boucle et une fin excellente. Le dosage de son histoire est parfait, il n’y a aucune longueur, aucun dialogue ou personnage de trop. C’est un long métrage délicat, tout en retenue, tout simplement brillant de profondeur.

Le film marque longtemps après son visionnage et devient instantanément l’un des grands monuments de sa carrière. Parfois on parle de chef d’œuvre trop vite. Je ne le ferai donc pas même si vraiment, çà me démange. Mais je serais très surpris que le film ne marque pas sur la durée.

La piste aux Lapins :

4,5 lapin

 

N°3 – « La Favorite » de Yórgos Lánthimos

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Si The Lobster avait un pitch et une première partie très décalée, le film m’avait vite fatigué par son concept tournant à vide. Avec « Mise à mort du Cerf Sacré« , le grec Yórgos Lánthimos arrivait à poursuivre son talent sur un film entier, avec un scénario jusqu’au-boutiste implacable et glaçant. Une vraie réussite.

« La Favorite » est un cran au dessus encore et prouve qu’il va falloir compter sur ce réalisateur à l’avenir car son talent se muscle et aboutit à un très grand film.

Pour raconter la folie de la reine Anne d’Angleterre, au début du XVIIIème siècle, Lánthimos use de son talent évident de direction d’acteurs avec un trio féminin époustouflant mais il ose surtout des choix de mise en scènes radicaux qui lorgnent ouvertement vers ceux de Stanley Kubrick, et il faut être gonflé pour tenter le coup.

Alors bien sûr, la comparaison s’arrête à cette reconstitution millimétrée et ses choix de focales et de grands angles mais le résultat est d’une efficacité redoutable.

L’image est belle, léchée et ces personnages poudrés et décadents sont excellents.

La reine est incarnée par une Olivia Colman complètement barrée qui mérite l’Oscar de la meilleure actrice pour sa composition riche, drôle, monstrueuse et pathétique à la fois. Le rôle de sa carrière probablement. Un rôle inoubliable.

Pour s’arracher ses faveurs, une favorite historique va devoir lutter contre un petit ange qui se trouve être une arriviste. Rachel Weisz et Emma Stone se livrent une guerre de manipulation dont les joutes politiques rappellent toute la perversité des Games of Thrones et autres House of cards. Il y a la même violence contenue dans un guant de velours, les mêmes sourires carnassiers qui font froid dans le dos. Il y a surtout le côté jubilatoire du jeu à mort entre deux êtres qui luttent pour leur survie dans un royaume dirigé par une folle à lier.

Le film est irrésistiblement comique à bien des reprises et joue la digression et l’humour décalé à fond. La scène de danse est juste complètement dingue et hilarante et c’est loin d’être le seul moment où la salle est pliée en deux.

C’est un grand tour de force que de livrer un film esthétiquement de grande qualité, intelligent, drôle et souvent triste par la solitude inhérente à ces personnages rongés par le pouvoir et la survie. « La Favorite » est un film de monstres assez fascinant et l’une des premières grandes réussites de 2019.

La piste aux Lapins :

4,5 lapin

 

N°2 – « Parasite » de Bong Joon-Ho

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Bong Joon-Ho est l’un des plus grands réalisateurs au monde, issu de la nouvelle vague sud-coréenne avec Kim Jee Woon et Park Chan Wook. Son style si particulier est celui du polymorphe, à même de mélanger les genres tout en réalisant un cinéma souvent porteur de messages et grand public. Très inspiré par le cinéma européen, Bong Joon-Ho a livré quelques bijoux avec « Memories of Murder« , « The Host« , « Mother » ou « Okja » et a moins bien réussi le passage Hollywoodien avec « Snowpiercer« .

Lui décerner la Palme d’Or cette année est une bouffée d’oxygène pour Cannes et l’élitisme que l’on reproche trop souvent au festival.

« Parasite » est une très grande Palme d’Or populaire. Comme à son habitude le maitre sud-coréen mixe les genre mais un peu moins que d’habitude, donnant à l’ensemble une couleur très sociale sous forme de domination d’une classe sociale par une autre. Le début du film verse dans la comédie d’arnaque et s’avère brillant dès le début, soutenu par d’excellents acteurs et un sens du découpage et du comique de répétition subtil. Une famille pauvre arrive à se faire embaucher par un jeune couple vivant dans l’opulence et ayant deux enfants rois. Puis Bong Joon-Ho distille tout au long du film les germes du dénouement en montrant que cette famille bourgeoise en apparence bienveillante et bien sous tout rapport a un mépris de classe sidérant qui se distille par petites touches.

Le réalisateur change alors de code et surprend passant du thriller horrifique au film catastrophe pour revenir à son sujet de base, l’exclusion de classe et le déterminisme implacable.

La mise en scène est excellente de bout en bout, pas une scène n’étant de trop. Les rouages de ce brillant exercice fascinent encore après être sorti du film. Le génie de Bong Joon-Ho vient de son sens du rythme et de la puissance de sa satire sociale. Il va jusqu’à se moquer de lui-même et de l’image qu’on a des réalisateurs suds-coréens si malins et qui ont toujours des plans extraordinaires pour leurs personnages en faisant expliquer clairement au personnage principal qu’il est inutile d’avoir des plans car la vie se charge de les dénouer et que tout est imprévisible…sauf le milieu dans lequel on nait et qui s’impose. Et justement, le réalisateur arrive même à imager cette lutte décuplée d’individus issus des milieux pauvres pour contrecarrer ces plans tout tracés par le destin ou plutôt, le hasard.

A partir d’un film de genre (le film d’intérieur), Bong Joon-Ho pousse les murs pour y faire entrer différents styles et rendre son propos universel, tout en restant hyper accessible. C’est en celà que le cinéma peut traiter de thématiques universelles avec une efficacité fascinante.

Cette parabole de lutte des classes est un film à voir absolument, un film puissant sur la forme et dans le fond et une Palme d’Or qui fera enfin  l’unanimité !

La piste aux Lapins :

4,5 lapin

 

N°1 Ex aequo – « Ad Astra » de James Gray

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James Gray est l’un des très grands réalisateurs américains des 25 dernières années. Même si les européens reconnaissent davantage son talent que ses propres concitoyens, « Little odessa« , « The yards« , « La nuit nous appartient » ainsi que « Two lovers » sont très bons. « The immigrant« , avec Marion Cotillard et Joaquin Phoenix a été accueilli plus froidement mais reste un bon film. Et il est revenu avec son arlésienne de 10 ans de gestation, « The Lost City of Z » en 2017, un bijou. Et alors que ce projet devait se faire avec Brad Pitt et que ce dernier a finalement co-produit « The Lost City of Z » sans y jouer, les deux artistes se retrouvent pour un film de SF !

James gray qui sortait de ses contrées New-Yorkaises pour faire un film historique sur la recherche d’une cité en Amazonie, c’était énorme et ceci lui libérait encore plus ses thématiques autour du lien père-fils.

Mais avec Ad Astra, le réalisateur signe un nouveau chef d’œuvre de science fiction, un nouvel étalon et c’est suffisamment rare pour le noter.

Son personnage principal est joué admirablement par un Brad Pitt qui force le respect par sa filmographie très impressionnante, ses choix intelligents et son doublé de cette année avec le Quentin Tarantino, « Once upon a time in Hollywood« .

Je ne connais pas d’acteur hollywoodiens qui soit resté au top aussi longtemps et qui puisse aligner une quinzaine de très grands films.

Son jeu minimaliste donne à son personnage d’astronaute toute la rigueur de sa mission et tous les sentiments dont s’est coupé le personnage. Il s’est enfermé dans une profonde solitude que l’on ressent à chaque instant et qui donne à ses moments d’émotion une force encore plus puissante.

C’est donc l’histoire d’un homme qui part à la recherche de son père, qui est parti trente ans plus tôt dans une mission pour Neptune dont il n’est jamais revenu.

Il vit l’image de ce père qui l’a abandonné comme un exemple car il est considéré comme un héros par l’humanité et comme une souffrance car il s’est retrouvé seul. Seul au point de ne pas vouloir faire d’enfants, juste se concentrer sur son métier d’astronaute comme son père et marcher dans ses pas. Dans le genre de trauma et de symbolisme du nœud œdipien on peut difficilement trouver plus énorme. Et pourtant, ceci fonctionne car Gray n’est pas du genre pathos, il le fuit.

La grande maitrise de son scénario permet donc au film d’alterner entre grandes réflexions sur le sens d’une vie, de la solitude, tout en y insérant de vrais éléments de science fiction à grand spectacle. Pas moins de cinq scènes très impressionnantes ponctuent la quête de Roy McBride, qui cherche à rejoindre son père. Et ces scènes sont fascinantes car elles semblent réelles. James Gray use de la colorimétrie de la lune , de l’espace et de Mars puis Neptune avec des images somptueuses. Mais il use surtout d’un travail sur le son remarquable. Les scènes de violence sont comme empaquetées dans l’absence de son qu’il y a parfois dans l’espace ou l’incidence de la pesanteur. C’est non seulement novateur en SF mais ce choix narratif donne un parfait mélange entre grand film d’auteur et aventure spatiale.

Le scénario est limpide, sans délire méta comme certains films SF peuvent le tenter parfois pour le meilleur et parfois pour un résultat navrant.

La mise en scène de James Gray est d’une élégance folle, alliant l’intimiste du personnage à l’infiniment grand.

Que son personnage soit dépressif en pleine quête spirituelle est une excellente idée. La dimension vertigineuse de sa mission se confronte à sa psyché et James Gray nous le montre avec de simples images et une voix off qui ne s’avère ni plombante ni prétentieuse. Elle se confond avec le personnage et nous lie à lui vers cette plongée vers le néant dans laquelle on ne peut deviner quel sera l’épilogue.

Ce résultat est tout simplement brillant d’intelligence. Cet éloignement du monde des vivants pour renouer à ses sentiments est une superbe Odyssée.

Les plans de planètes contemplatifs concurrencent la vision épurée des intérieurs de vaisseaux. Le film est vraiment très beau d’un point de vue visuel.

Le découpage du scénario est très bon, ne laissant jamais place à des longueurs.

Le réalisateur signe un film précieux, ambitieux et d’une grande humilité. Brad Pitt est quant à lui d’une classe magnifique et trouve l’un de ses plus grands rôles.

James Gray signe un chef d’œuvre sur la quête de soi et la recherche de son identité, montrant qu’en tutoyant les étoiles, l’essentiel, à savoir l’humanité et la terre n’en deviennent que plus précieux.

La piste aux Lapins :

5 étoiles

 

 

N°1 Ex aequo – « Joker » de Todd Philips

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L’annonce du projet était curieuse puisque, initialement, Martin Scorsese devait le co-produire. En tant que lecteur assidu de comics books et de BD, je n’ai jamais compris pourquoi le génial personnage du Némésis de Batman n’avait jamais eu droit à son film. J’étais méfiant sur le résultat tant DC Comics et la Warner se sont perdus ces dernières années après la fin de la trilogie Batman de Christopher Nolan. Leur volonté de copier Marvel m’a laissée de marbre tant je trouve ces personnages colorés lisses et unidimensionnels alors que ceux de DC sont plus sombres et potentiellement profonds.

Le fait de voir Joaquin Phoenix entrer dans la danse m’avait rassuré car c’est l’un des meilleurs acteurs au monde et qu’il choisit intelligemment ses projets toujours pour leur qualité scénaristique.

Les bandes annonces avaient vendu un rêve de fan de Batman à savoir voir ENFIN le Joker exploité dans ce qui fascine sur son personnage, à savoir le chemin vers sa folie. Le Lion d’Or obtenu à Venise en septembre a fait exploser les attentes et aujourd’hui le succès au box office est incroyable pour un film aussi adulte. C’est une petite révolution pour les studios que de voir un tel Ovni rencontrer critique et public.

Car oui, « Joker » est le chef d’œuvre annoncé et oui, Joaquin Phoenix aura l’oscar du meilleur acteur. Ne pas lui accorder serait une insulte au bon goût.
Le film est un uppercut fortement inspiré de « La valse des pantins » et de « Taxi driver » de Martin Scorsese, ce qui explique l’implication du réalisateur dans la première phase de production. On y retrouve non seulement les thèmes mais aussi l’ambiance et l’acteur, Robert de Niro, dans un très bon second rôle comme on ne l’a pas vu depuis longtemps.
Quant à l’histoire, elle brasse divers thèmes en collant à Arthur Fleck, un looser à l’esprit fragile, qui n’a rien réussi dans cette société violente où les laissés pour compte voient des ultra riches leur tenir des discours complètement éloignés et perchés par rapport à leur quotidien. Cette société qui fait croire que quelqu’un parti de rien peut devenir une star de télévision, un showman et se sortir de sa condition et que quelques part tout le monde peut tenter sa chance. Mais ce discours s’accompagne d’une grande violence, celle de la réalité, celle du rêve qui se fracasse sur le mur du constat. Et Arthur Fleck n’a aucun talent comique et a tous les feux sociétaux au rouge, depuis toujours. Or cette société américaine parle des winners et raille les loosers, leur donnant accès à des armes car c’est du business mais refusant un minimum de protection sociale au nom de cette même liberté chérie mais sauvage pour les plus faibles.
Se déroule alors un film très politique par son discours et donc dérangeant par ce qu’il véhicule. Sans empathie face à lui et avec pour seule réponse le cynisme d’un ultra libéralisme sans gardes fous, quel choix a ce personnage qui sombre dans l’isolement et la folie, à part la violence et l’apologie de l’anarchie ?

Alors bien sûr Arthur Fleck a un problème psychiatrique mais le film ne met pas tout sur le compte de la maladie mentale qui s’envenime. Et c’est ce qui rend le film fascinant. Joker montre que la sédition des laissés sur le coté peut être le résultat d’un aveuglement idéologique et d’une société qui refuse de prendre du recul.

Car face aux excès de l’idéologie ultra libérale, le risque n’est il pas l’absence d’idéologie tout court ? Après les gilets jaunes et le déferlement de colère et de violence, on ne peut pas regarder ce Joker de la même façon. Et quelles que soient vos idées politiques, le film vous fera réfléchir.

Pour un film DC comics basé sur le plus grand méchant et le plus connu des comics books, c’est tout simplement un parti pris brillant et qui prend le spectateur pour un adulte responsable capable de discernement et de recul. Faire du Joker un symbole de l’absence de solution, une conséquence d’un cynisme sociétal, c’est l’idée géniale du long métrage.

Que Todd Philips, un réalisateur pas très côté, connu pour ses comédies « Very bad trip » nous réalise ce chef d’œuvre sur ce thème, c’est également une énorme surprise. Sa mise en scène est hyper découpée, sèche et sans une scène de trop. Il alterne l’évolution d’Arthur vers le Joker de cinq scènes de courses poursuites où le futur Némésis de Batman cours dans les rues ou les couloirs à toutes enjambées. D’abord c’est par peur, ensuite pour fuir ce qu’il devient puis parcequ’il enfreint de nouveau les règles et s’en émancipe, puis parcequ’il est poursuivi et trouve celà fun, et enfin parcequ’il est devenu un autre pour qui rien n’a de valeur et tout n’est que comédie. Il cours toujours comme un clown mais le rire a changé de signification et surtout, il a changé de camp…
Et puis évidemment, il y a l’acteur, ce type dont je n’aime pas la gueule et qui me bluffe à chaque fois. Ce type qui à 44 ans, a une filmographie impressionnante (Walk the line, the Master, les James Gray dont Two Lovers, Her, A beautiful day, Les frères Sisters).

Sa prestation en Joker est prodigieuse. Il danse avec une souplesse et une agilité qui font froid dans le dos tout comme son regard. Il nous amène avec lui comme spectateurs d’une conquête du rêve américain vouée à l’échec et il s’explose avec nous sur le bitume.

Entre temps il a rendu son personnage attachant et non pathétique puis effrayant car sa folie guette à tout instant.

Comme possédé par son personnage, son rire a plus des airs de cris de douleur, douleur d’être né ainsi et d’en être prisonnier.

Le spectateur accompagne ce glissement de l’autre côté de ce que la société peut tolérer, choc après choc, jusqu’à ressortir bouleversés par ce naufrage impossible à éviter du fait du déterminisme social allié à la fragilité psychiatrique. On en sort également fascinés par cette renaissance car le personnage en quête de figure paternelle et en quête d’identité finit par se la construire dans le mal absolu, dans un monde qu’il se créé plutôt que d’accepter de le subir.
Joker est un grand film car il allie le génie d’un acteur à un scénario imparable et profond ainsi qu’un personnage complexe qui ne peut que provoquer le malaise.

Ce chef d’œuvre nihiliste est tout aussi surprenant que dérangeant.
Un très grand film.

La piste aux Lapins :

5 étoiles

 

 

Et le podium pour la dixième foix sur le Blanc Lapin et nul par ailleurs :

 

2019

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