« La Communion » de Jan Komasa – critique du Blanc Lapin

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Excellent premier film, « La communion » permet à Jan Komasa, 38 ans, de se faire un nom avec un film magistralement mis en scène, d’une singularité surprenante.

L’histoire est celle de Daniel, 20 ans, qui vit en centre de détention et ne peut pas suivre les études de séminariste malgré sa foi, les crimes qu’il a commis l’en empêchant. Alors que le centre l’envoie en réinsertion dans un village pour travailler dans la menuiserie locale, un concours de circonstances l’amène à se faire passer pour un prêtre. Sauf qu’il va y prendre goût et s’y révéler …

« La communion » est un film curieux car rien ne laisse présager le déroulé de l’histoire ni sa fin marquante. Le réalisateur a trouvé un personnage fascinant et use du regard de son acteur principal, Bartosz Bielenia, qui découvre le monde et les possibilités qui lui sont offertes avec des yeux grands ouverts. L’acteur est tout bonnement excellent, incarné jusqu’au bout des ongles.

La bienveillance du personnage et sa volonté de bien faire, de se racheter et de trouver une rédemption pour soit et pour les autres est particulièrement réussie et emporte l’adhésion du spectateur par l’humanité qui s’en dégage. Le personnage est à la fois naïf et sauvage, provocateur et bienveillant.

Jan Komasa dresse le portrait de ce faux prêtre idéal qui se démarque de l’hypocrisie morale de dogmes souvent non respectés par les croyants. La jeunesse et la crédulité de Daniel sont sa force. Son enthousiasme comme sa douleur pour son prochain touchent juste. Les personnages secondaires sont tous très bien décrits, sans écriture rapide, avec ce poids d’un petit milieu clos frappé par un drame atroce et qui préfère trouver et exclure une coupable que d’appliquer les préceptes de l’église.

« La communion » est un film sur le choix, la rédemption mais aussi sur le pardon et le sens qu’on lui donne. A ces thématiques déjà denses, le réalisateur ajoute celle du déterminisme social, des fers qu’on met au pied de certains individus.

La grâce du film, de ses choix scénaristiques, du jeu des acteurs, est une excellente nouvelle pour le cinéma polonais.

La tension qui se dégage du film est à la hauteur de ses ambitions, un grand premier film.

La piste aux Lapins :

4,5 lapin

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