« The King Of Staten Island » de Judd Apatow – critique du Blanc Lapin
Judd Apatow est surtout connu pour ses comédies potaches de « 40 ans, toujours puceau » à « En cloque, mode d’emploi« , ou « Funny People« . Pas un cinéma très introspectif dirons nous.
Il signe ici son meilleur film en s’inspirant en partie de la vie de son jeune interprète, Pete Davidson, comique à la bouille extraordinaire, révélé dans «Saturday Night Live».. On y suit Scott, un homme de 24 ans qui vit encore dans l’adolescence, aux crochets de sa mère, en fumant de l’herbe avec ses copains, loosers tous aussi paumés que lui.
Ce dernier ne veut rien faire de sa vie à part ouvrir un restaurant/salon de tatouage, projet qu’il idéalise plus qu’il ne cherche à le mettre en pratique. La mort de son père pompier à l’âge de sept ans l’a plus que perturbé.
Sa jeune sœur Claire, tout l’inverse, part étudier à l’université, et sa mère infirmière, se trouve un nouveau mec, ce qui va évidemment mal se passer quand Scott apprend qu’il est lui aussi pompier.
Le portrait du personnage de Judd Apatow est terriblement attachant et c’est la plus grande réussite du film. Malgré ses frasques, son incapacité à se centrer, on comprend pourquoi le jeune homme en est là et les excuses qu’il s’est construites pour ne rien faire. Son personnage est imprévisible et souvent drôle, dans des situations cocasses mais qui ne tombent jamais dans la bouffonnerie.
Le sous-texte est toujours très tendre et bienveillant, ce qui donne au film une coloration douce-amer vraiment plaisante. On y voit une Amérique de middle class de banlieue, laissée pour compte du progrès, de l’intégration, dans ce rêve américain brisé depuis bien longtemps.
La perte et de deuil sont évidemment au centre de la construction de sa personnalité mais le film se veut positif et nous montre un grand ado qui arrive peu à peu à s’extirper de ses fantômes et naitre de nouveau, dans le monde des adultes.
« The King Of Staten Island » est un film de la maturité pour son auteur, et une très bonne surprise.
La piste aux Lapins :
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