« TENET » de Christopher Nolan – critique du Blanc Lapin
Christopher Nolan revient en sauveur des salles de cinémas après des mois de fermetures, une programmation vidée de ses blockbusters estivaux et des spectateurs réticents à voir un film avec un masque ou tout simplement craintifs d’être contaminés.
Nolan est l’un des réalisateurs que j’apprécie pour sa rigueur, l’originalité des styles qu’il aborde et le fait qu’il est l’un des rares à monter des blockbusters hollywoodiens qui sont aussi de vrais films d’auteur et qui cartonnent au box-office. Nolan est comme Spielberg, une marque de qualité et de respect du spectateur.
Avec « Tenet« , il tente de refaire le coup du brillant « Inception« , avec un concept de science-fiction fort et un imbroglio scénaristique cherchant volontairement à perdre le spectateur pour mieux l’impressionner par l’action, la réflexion post séance sur les connections incomprises du film et même inciter à retourner voir le film.
Le problème c’est que cette fois-ci, pour moi en tout cas, çà n’a pas pris et çà m’a même particulièrement gonflé à certains moments.
Entendons nous, on voit le budget à l’écran, la scène avec avec un vrai avion qui se crashe est impressionnante, celle du théâtre également.
Non le problème est l’histoire d’une part et surtout le concept de base que j’ai trouvé fumeux et d’un manque de finesse assez rare. Au nom de ce concept de temps inversé expliqué en une scène assez ridicule et d’une grande froideur, les scènes s’enchainent sans explication ou tout du moins des explications faciles d’un personnage joué par Robert Pattinson. L’impression d’être dans un jeu vidéo à plateaux laisse un goût bizarre et glacial, ce qui pouvait être ressenti sur « Inception » mais que Nolan avait alors compensé. Le réalisateur avait en effet usé de l’écriture de ses personnages et leur avait donné suffisamment d’émotion pour nous tenir par la main dans ce dédale scénaristique. Mais n’est pas Léonardo Di Caprio qui veut. Et le fils de Denzel Washington, John David, est loin d’arriver à jouer la même palette. Ses expressions sont limitées à deux ou trois et il ne joue pas uuultra bien. A sa décharge, son personnage est un « protagoniste » comme il se nomme lui-même qui aurait pu être joué par n’importe qui avec la même passivité et absence d’étonnement sur quoique ce soit. Le personnage est particulièrement raté et pas du tout attachant. La relation avec le personnage de Pattinson n’est pas non plus bien exploitée ce qui rend la conclusion ridicule.
Je n’ai pas passé un mauvais moment car j’essayais de bien comprendre et Nolan reste un metteur en scène d’action brillant. Mais ce rythme frénétique ne laissant jamais respirer finit par lasser et surtout, il vire à l’autocaricature épileptique du style nolanien. C’est vraiment dommage et triste.
Cela m’agace d’être déçu par un grand réalisateur que j’affectionne mais honnêtement son film est une arnaque intellectuelle, suffisante qui plus est.
Espérons qu’il redescende d’un cran pour son prochain film.
La piste aux Lapins :
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