« Mangrove » (anthologie Small Axes) de Steve McQueen – critique du Blanc Lapin

Mangrove - Film (2021) - SensCritique

 

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Steve McQueen revient non pas avec une série comme annoncée mais plutôt cinq longs et moyens métrages pour Amazon même si vous pourrez les voir sur Salto à compter du 26 février 2021 en France.

Le principe de cette anthologie intitulée Small Axes de films indépendants est de parler des difficultés de la communauté noire antillaise de Londres entre les années 60 aux les années 80.

Alors forcément, lorsque le réalisateur de Hunger, Shame, 12 Years a slave et Les Veuves, sort conq films d’un coup, on les regarde, surtout que deux d’entre eux ont reçu le label Cannes 2020 et des critiques excellentes.

Le premier s’intitule Mangrove.

L’affaire du procès des neuf de Mangrove, un groupe de militants noirs britanniques qui a été arrêté après une manifestation dans le quartier de Notting Hill à Londres dénonçant les comportements violents de la police envers leur communauté. Le restaurant Mangrove est particulièrement touché par ce harcèlement et ce racisme.

Le film Mangrove est intéressant pour le contexte et la lutte qu’il raconte de cette communauté en 1968 face à une police ouvertement raciste et violente à leur égard. Les acteurs sont tous au diapason et la mise en scène de Steve McQueen nette et précise.

Le problème est que le film vient après Les sept de Chicago qui lui aussi traite d’un procès retentissant d’une communauté (là c’était l’aile gauche des démocrates) et son combat contre une institution judiciaire archaïque, partisane, butée et…raciste.

On ne peut que être pris par le récit de ces deux heures qui passent très vite. Mais si on a vu l’autre film, forcément on se mettra à comparer car il y a beaucoup de similitudes. Et là où Aaron Sorkin faisait des allers retours dans le passé ou en dehors de la salle d’audience pour apporter un peu de fraicheur et d’humour, ici Steve McQueen n’a aucun second degré.

Alors évidemment ce n’est pas l’objet recherché du film mais le comparatif est là. D’un côté, Les sept de Chicago, on a un énième film de procès qui finalement se regarde avec sourire entendu tout en passant les messages et en informant de cet évènement historique, de l’autre un film extrêmement classique dans sa façon d’envisager cet exercice de style. Si ceci n’enlève rien au fonds très intéressant, la forme manque réellement d’un angle différent et l’extrême classicisme du résultat est vraiment dommageable.

Pourtant Steve McQueen est l’un des plus grands réalisateurs de sa génération. Mais pour ce premier opus de l’anthologie Small Axes, on ne peut pas dire que sa mise en scène soit au dessus du lot. Ceci n’empêche pas de vous recommander le film, vraiment réussi mais ce dernier ne restera pas mémorable en tant qu’objet cinéphilique à part entière.

La piste aux Lapins :

3,5 lapin

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