« Goliath » de Frédéric Tellier – critique du Blanc Lapin
France, professeure de sport le jour, ouvrière la nuit, milite activement contre l’usage des pesticides. Patrick, obscur et solitaire avocat parisien, est spécialiste en droit environnemental. Mathias, lobbyiste brillant et homme pressé, défend les intérêts d’un géant de l’agrochimie.
Avec ce film dénonçant le cynisme des grandes industries phytosanitaires, Frédéric Tellier réalise un honnête plaidoyer qu’il a voulu à hauteur d’homme. Il évite ainsi le film de procès trop long ou déjà vu et volontairement ne met pas Gilles Lelouch en héros seul contre tous. Il préfère que sa caméra se pose sur d’autres personnages, des victimes devenues militants comme celui joué par Emmanuelle Bercot.
Face à eux Pierre Niney est à contre emploi total en jeune cadre travaillant en tant que lobbyiste et n’ayant aucun scrupule, aucune morale. Si l’acteur jour très bien comme d’habitude, son personnage est justement peut-être trop caricatural avec sa coupe de champagne à la main et ses remarques sèches.
J’aurai préféré plus de nuances dans ces individus montrés comme de sales cons, ce qu’ils sont très certainement pour les individus du même acabit. Mais ce côté très démonstratif n’était pas utile à ce point.
Personnifier autant le cynisme dessert paradoxalement le reste du propos là où l’excellent Dark Waters de Todd Haynes arrivait à un résultat plus impactant. Le comparatif entre les deux films fait rudement mal à la version française.
Et puis la dilution du récit sur autant de personnage nuit à l’ensemble.
Le film est efficace et s’avère réussi mais il aurait gagné à moins de pathos et plus de profondeur.
Un peu trop attendu et convenu.
La piste aux Lapins :
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