« Apollo 10½ : Les fusées de mon enfance » – de Richard Linklater

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Apollo 10 1/2 : Les fusées de mon enfance retrace l’histoire du premier voyage sur la Lune selon deux points de vue croisés. Le film raconte ainsi l’incroyable épopée de l’été 1969 non seulement du côté des astronautes et du centre de contrôle de mission, mais aussi à travers les yeux d’un enfant qui vit à Houston au Texas et qui nourrit ses propres rêves intergalactiques.

Inspiré de la vie du cinéaste oscarisé Richard Linklater, Apollo 10 1/2 : Les fusées de mon enfance dresse un portrait de la vie aux États-Unis dans les années 60, entre passage à l’âge adulte, regard sur la société et aventure d’un autre monde.

C’est le 3ème film avec lequel Richard Linklater utilise le procédé de la rotoscopie, qui date de la fin du 19ème siècle. Cette technique consiste à détourer image par image les contours d’un vrai film tourné en prise de vue réelle. Ensuite les dessins calqués sur l’image réelle permettent de retranscrire la forme et les actions en film d’animation.

C’est évidemment laborieux comme exercice puisqu’en l’occurrence Linklater a tourné avec de vrais acteurs pour ensuite tout reprendre avec fort heureusement des aides techniques modernes.

Le réalisme est il est vrai assez bluffant et les mouvements bien plus réalistes.

Pour son adaptation de Philip K Dick, A Skanner Darkly, le résultat était également impressionnant et lui permettait en plus de rajouter des effets visuels issus des délires paranoïaques des personnages.

« Apollo 10½ : Les fusées de mon enfance » allie donc cet effet avec une première partie extrêmement réussie, qui plutôt que de verser dans la nostalgie de son enfance, explique avec humour et recul la vie d’un ado de la fin des années 60. On y retrouve les séries tv et les modes de consommation de l’époque, l’absence totale de conscience écologique, la foi inébranlable dans le progrès, la science, notamment grâce à la conquête spatiale.

En basant des personnages à Houston, dans une ville vivant exclusivement de ce rêve américain qui allait se concrétiser, Richard Linklater nous parle à hauteur d’enfant d’une époque optimiste où tout était possible. Le film est tendre et drôle à la fois et pause un regard bienveillant sur la naïveté de ce consumérisme de masse et ces idéaux bien nationalistes mais portés vers un destin commun.

L’émancipation et le fait que tout semble possible rappelle un peu le tout récent Licorice Pizza de Paul Thomas Anderson. Hélas le charme rétro du film qui marche à fond sur sa première partie, finit par perdre de son impact lorsque l’on revient sur la conquête spatiale. La faute à un scénario plus attendu et une absence totale d’enjeu qui font retomber le soufflet. C’est dommage car l’excellent réalisateur de la série trilogie Before Sunrise, Before Sunset et Before Midnight et du prodigieux Boyhood, est un excellent conteur, d’une grande finesse. Mais cette fin plus convenue ne doit pas vous empêcher d’embarquer dans ce film très original par sa forme et très vivifiant dans sa première heure.

La piste aux Lapins :

3,75 lapins

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