Jacques Perrin, l’honneur d’un très bon acteur
Jacques Perrin s’est éteint à l’âge de 80 ans. Acteur très discret qui avait mis sa carrière devant l’écran au second plan passé la cinquantaine pour devenir réalisateur et/ou producteur de documentaires à succès comme Microcosmos, Le Peuple migrateur, Océans ou Les Saisons.
Connu du grand public pour certaines séries TFI style Le Château des Oliviers, on oublie souvent sa brillante carrière avec une douzaine de films à voir ou revoir absolument !
Dans La Fille à la valise de Valerio Zurlini il explose en 1960 aux côtés d’une Claudia Cardinale éblouissante. Il y joue un jeune homme de 16 ans qui doit gérer la femme que vient de plaquer son frère don juan évanescent. Il crève l’écran et le fi est un chef d’oeuvre à redécouvrir de toute urgence.
Il enchaine en tenant un second rôle dans La Vérité de Henri-Georges Clouzot aux côtés de Brigitte Bardot et retrouve Zurlini pour un second chef d’oeuvre aux côtés de l’immense Marcello Mastroianni, « Journal Intime », jouant deux frères séparés enfants à la mort de leurs parents et qui se retrouvent quand l’un tombe gravement malade. Magnifique. Jacques Perrin y est d’une justesse folle et tient lez rôle haut la main face au monstre sacré italien.
En 1965 le jeune Pierre Schoendoerffer signe un autre chef d’oeuvre, la 317ème section où aux côtés de Bruno Cremer, Perrin illustre l’enfer des appelés en pleine la bataille de Dien Bien Phu, décimée pendant son repli.
Il enchaine avec le 1er film d’un futur maitre, Constantin Costa Gavras avec l’excellent polars Compartiment tueurs, au casting de fou, Simone Signoret, Yves Montand, Catherine Allegret, Michel Piccoli, Jean Louis Trintignant, Charles Denner, LA classe !
En 1966, dans « La ligne de démarcation » de Claude Chabrol, il joue un résistant durant l’occupation dans un village du Jura à la limite de la zone libre. Superbe.
Il participe à l’aventure des Demoiselles de Rochefort de Jacques Demy …il retrouve Costa Gavras pour Z aux côtés de Yves Montand et Jean-Louis Trintignant (Un député progressiste est assassiné dans un pays méditerranéen. Le juge d’instruction s’occupant de l’enquête met en évidence, dans ce crime, la participation de l’armée et de la police.) et Jacques Demy pour Peau d’âne avec Catherine Deneuve et Delphine Seyrig.
L’étrangleur de Paul Vecchiali est un petit bijou oublié où il joue un tueur en série à la beauté du diable, glaçant. Il retrouve Zurlini en 1976 pour Le Désert des Tartares (An 1900 aux confins d’un empire de l’Europe Centrale. Le jeune lieutenant Drogo vient de sortir de l’école militaire et se voit affecter à la forteresse de Bastiano, poste avancé de l’Empire aux bords d’une immense étendue aride : le désert des Tartares.) et partage l’affiche avec d’immenses acteurs comme Vittorio Gassman, Philippe Noiret, Fernando Rey, Laurent Terzieff...si çà ne vous dit rien, c’est grave )
Retour chez Schoendoerffer avec un autre chef d’oeuvre qui vaudra à Jean Rochefort son César du meilleur acteur, Le Crabe Tambour, avec aussi Claude Rich. On y suit des militaires sur un navire d’assistance dans l’Atlantique nord sous la direction de son commandant, un homme malade qui se sait condamné par un cancer.
Il retrouvera de niveau le maitre du film militaire avec L’honneur d’un capitaine qui aborde dès 1982 la guerre d’Algerie, ce qui était sacrément courageux et sacrément réussi. On le verra dans L’année des méduses, film à succès mais oubliable.
Puis les années 90 arrivent et alors qu’il a 50 ans et joue depuis l’âge de 16 ans, il se consacre aux téléfilms séries tv et de temps en temps des apparitions comme dans Cinéma Paradiso, Le petit Lieutenant ou tout récemment Goliath et entame sa seconde carrière de producteur à succès.
Voilà, des films que je vous invite à voir pour comprendre le magnétisme particulier de cet acteur discret mais brillant.
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