« Les goûts et les couleurs » de Michel Leclerc – critique du Blanc Lapin

Les Goûts et les couleurs - film 2022 - AlloCiné

Michel Leclerc est connu pour ses films engagés mais légers, souvent drôles mais avec assez de gravité pour rester dignes de leur sujet.

Le nom des gens, Télé gaucho, La vie très privée de monsieur Slim, La lutte des classes ont tous en commun cet aspect « de gauche » et une immense modestie qui les rend très attachants.

Le réalisateur cherche des sujets autour d’individus convaincus par des idéaux et leurs soucis quotidiens à vivre avec l’exercice de ces derniers. A chaque fois on passe un moment intelligent et agréable.

C’est encore le cas avec Les goûts et les couleurs. Le scénario est très original puisqu’il s intéresse à une jeune chanteuse passionnée, qui enregistre un album avec son idole Daredjane, icône rock des années 1970. Sauf qu’elle décède et que son seul ayant droit est un parfait connard en apparence, très éloigné de toute finesse.

Le sujet du film traite des ayants droits, de la trahison possible des artistes par ces derniers pour le pognon mais aussi de la boboitute d’artistes certes qui ont de belles idées mais parfois du mal à vivre avec quand elles entravent leur intervention individuel.

Et comme toujours chez Michel Leclerc, c’est raconté sur le ton de la comédie. Sauf que là, en créant ce personnage de chanteuse iconique et ces deux jeunes gens que tout oppose, il nous a concocté une comédie romantique assez originale. Et ca fait du bien car c’est frais.

Rebecca Marder illumine de nouveau un long métrage après l’excellent premier film de Sandrine Kiberlain, « Une jeune fille qui va bien ». Son personnage est incarné, passionné et ses passages chantés sont très réussis.

Felix Moati est comme toujours parfait et excelle dans le rôle du beauf rustre et sans états d’âmes. Son éducation à l’art par l’amour est touchante tout comme son personnage. Hélas le scénario est un peu bancal sur la crédibilité de ce revirement. Heureusement Moati a beaucoup de talent et rend la chose crédible.

Le film souffre de petits raccourcis scénaristiques qui l’empêchent d’atteindre un sommet plus haut mais reste un très bon divertissement, fin et surprenant.

 La piste aux Lapins :
3,75 lapins

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