« Leila et ses frères » de Saeed Roustaee – critique du Blanc Lapin

Découvert mondialement l’an dernier avec son premier film « La loi de Téhéran » soit un véritable chef d’oeuvre et le meilleur film du Blanc Lapin 2021 avec Dune, l’iranien Saeed Roustaee revient déjà.

Cette fois le réalisateur livre un film assez différent. Certes, il analyse la société iranienne avec u regard de trentenaire et décortique les codes sociaux et l’hypocrisie de ces derniers mais son film est moins épique. Si sa mise en scène était bluffante sur son thriller, ici elle est moins visible ce qui rend le film peut-être moins impactant, de par son thème également.

Il décide cette fois-ci de nous parler d’une famille tirée vers le bas et vers la pauvreté de part les mauvais choix de cette fratrie de bras cassés dont la seule femme, Leila, a de l’ambition, des idée et du courage.

Mais Saeed Roustaee nous présente aussi des rapports violents et durs avec le père et la mère, vieillards égoïstes qui sous couverts des traditions et voulant absolument avoir leur moment de gloire et de flatterie de l’ego, sont prêts à se faire plumer et enfoncer encore plus profond dans la pauvreté leurs progénitures.

L’histoire est assez curieuse et on imagine mal une fille, une sœur avoir cette liberté de ton pour bousculer ces hommes incapables, peureux et égoïstes. Le film donne une image surprenante des a priori qu’on a sur l’Iran. Elle se bat contre le patriarcat idiot et des mythes que rien ne justifie, elle se bat pour sa famille mais aussi sa place dans cette famille qui n’a d’yeux que pour les progénitures mâles.

En ce sens « Leila et ses frères«   est puissant par son propos et se suit sans lassitude malgré ses 2h50 de durée. Ce côté rebelle du personnage donne tout le sel au long métrage dont les dialogues sont parfois incroyablement crus et modernes, l’héroïne n’ayant rien à perdre et trop subi durant toute sa vie.

Mais la fresque m’a tout de même légèrement déçu par rapport à ce à quoi je m’attendais. La virtuosité du scénario et de la mise en scène ne sont pas totalement pour moi au niveau du ressenti de la presse générale mais ceci reste un excellent film.

L’émotion ne m’a pas cueilli là où elle aurait du, peut être parce que le film court tout le temps et que les personnages sont mal aimables et souvent stupides pour qu’on s’apitoie vraiment sur eux.

La piste aux Lapins :

Cet article a été publié le 28 août, 2022 à 13:32 et est catégorisé sous Films - critiques perso. Vous pouvez suivre les réponses à cet article par le fil RSS 2.0. Vous pouvez laisser un commentaire. Les trackbacks sont fermés.