« Blonde » de Andrew Dominik – critique du Blanc Lapin

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Voici donc enfin la sortie du nouveau film d’Andrew Dominik, réalisateur due l’excellent « L’assassinat de Jessie James par le lâche Robert Ford« , avec Casey Affleck et Brad Pitt.

BLONDE est en projet depuis de très nombreuses années et c’est donc Netflix qui a produit cet étrange objet cinématographique adapté d’un roman du début des années 2000 qui racontait l’envers de l’histoire d’une des plus grandes icônes du cinéma, Marilyn Monroe.

Et c’est vrai que pour le coup le film ne s’intéresse absolument pas au mythe et très peu à la carrière de l’actrice mais quasi exclusivement à Norma Jeane, cette petite fille non souhaitée et mal aimée de sa mère. Une mère qui va sombrer dans la folie et sera internée, ce qui va créer des traumas à vie pour le femme que sera Norma.

On assiste à une histoire plutôt glauque où effectivement il y a de nombreuses scènes de sexe pas toujours très fines comme celle où elle jouit et le haut du matelas se transforme en chutes du Niagara. Certains effets de mises en scène sont très pompiers quand d’autres sont très réussis. Et durant ces 2h50 de film, on raconte au final une partie seulement du personnage.

Son addiction à l’alcool et aux drogues à la fin de sa vie, son désespoir profond de ne pas avoir connu son père, sont montrées sans fards. Et il est vrai que la présenter comme une fille un peu influençable à la recherche de son père y compris avec chacun de ses hommes, est un peu réducteur. La vraie Norma Jane avait davantage de nuances ou tout du moins, Blonde réussit à montrer qu’elle était à fleur de peau et intelligente, mais les accélérations dans sa vie sont faites à la truelle.

Et pourtant Ana de Armas est excellente dans le rôle et Andrew Dominik plutôt très bon à bien des moments dans sa mise en scène macabre mais parfois ses idées sont balourdes.

Et puis surtout, on ne voit qu’un long calvaire de cette femme considérée comme un corps dont les hommes veulent tout faire car uniquement objet de désire et de satisfaction sexuelle. Alors ce corps est violé, maltraité, baladé comme un morceau de viande.

Si Marilyn Monroe a probablement du subir certains de ces sévices et du aussi très mal vivre sa célébrité, ce qui gène dans Blonde c’est qu’il ne s’agit aucunement d’un biopic. De nombreux faits ne sont pas du tout avérés comme son trouple avec le fils de Chaplin et celui d’Edward G. Robinson. Or c’est assez gênant car une grande partie du film est focusée voir phantasmée dessus. Certes il est annoncé par des petits warnings qu’il ne s’agit pas d’un biopic fidèle mais qui lit les écriteaux et avertissements diverses ? C’est donc assez troublant de se dire que bien des spectateurs n’ont pas vu un seul film avec la star et garderont d’elle cette image glauque et trouble alors qu’elle a forcément été heureuse à des moments et que le faire apparaitre aurait été plus fin que ce parti pris radical. Et puis surtout, elle a marqué le cinéma pas que par sa plastique. Il se dégageait quelquechose qui  marqué ses films. Ici on ne le voit pas vraiment.

Le film est paradoxalement réussi de par le jeu des acteurs, la plupart des scènes saufs celles évoquées (la polémique sur le côté prolife du film est à mon sens exagérée car ce n’est pas l’objectif du réalisateur). Disons que Blonde est un oblet filmique parfois très bon, parfois très maladroit et avec un parti pris radicalement sombre, à un point que personnellement je ne comprend pas.

Donc pour la première fois, je ne vais pas mettre de nombre de lapins car je ne sais pas vraiment quoi penser. Je ne suis ni choqué ni en extase devant le film, juste interrogatif.

La piste aux lapins :

Bad

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