Les Pires films du Blanc Lapin 2022
Parceque j’ai vu 112 films sortis cette année au cinéma et sur les plateformes, forcément, j’ai vu des ratés !Et c’est important de voir de mauvais films pour apprécier les bons !
Mais reconnaissons que cette année, j’ai vu de sacrées bouses dans les films de fin de classement.
Voici de quoi vous éviter de perdre de nombreuses heures … les pires films du Blanc Lapin !
N°19 – « Spencer » de Pablo Larrain
Kristen Stewart est donc Lady Di pour Pablo Larraín et ce faux biopic puisqu’on suit la princesse durant 3 jours pendant ses vacances de Noël avec la famille royale au domaine de Sandringham à Norfolk, en Angleterre. Trois jours où Diana décide de quitter son mariage avec le prince Charles.
Avec Neruda et Jackie, Pablo Larraín a montré qu’il avait un réel talent pour justement ne pas tomber dans un biopic attendu. Il a un vrai regard, de vraies idées de mises en scène qui mettent l’histoire vraie au service du cinéma et de la mise en scène et non l’inverse. Le poète chilien et Jackie Kennedy ont eu droit à un traitement très classe.
On pourrait râler à l’idée d’un biopic sur Lady Di tant le genre est souvent hagiographique et un peu chiant. Sauf qu’au delà de la talentueuse et sous-estimée Kristen Stewart choisie pour incarner l’icône britannique, le choix du réalisateur est très bon.
L’autre excellente nouvelle est que Steven Knight signera le scénario et c’est loin d’être un perdreau de l’année. On lui doit les scénari de la série à succès Peaky Blinders, de l’excellente Taboo avec Tom Hardy, mais aussi des scénars de grands films comme Dirty Pretty Things de Stephen Frears ou Les Promesses de l’ombre de David Cronenberg.
Sauf qu’on adhère ou pas aux choix du réalisateur. Pour ma part l’interprétation de Kristen Stewart m’a ulcéré, avec une voix nasillarde et un accent insupportables qui me donnaient vraiment envie de lui foutre des baffes. Alors, parait-il la princesse Diana parlait comme celà…d’une part je ne m’en souvient pas et d’autre part je m’en fout, c’est juste que cette interprétation précieuse en mode je suis une femme fragile dans un écrin surligné par cette diction est juste méga gonflant.
Et puis la symbolique est lourde, le rythme d’une lenteur plombante qui n’aide pas du tout à rentrer dans le film et une famille royale qui se résume à une bande de connards dédaigneux…caricatural et manquant cruellement de finesse. En adoptant le seul point de vue de cette étrangère sans nuances et en appuyant le trait sur la fragilité, le film s’effrite et perd tout son intérêt.
Jamais le personnage n’atteint le charme que pouvait susciter Diana et le film finit par devenir terriblement emmerdant.
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N°18 – Slumberland (d’après Little Nemo avec Jason Momoa)
Pas merci à Netflix pour cette sombre bouse adaptée d’un livre et Bd pour enfant censés promouvoir l’imaginaire et faisant exactement l’inverse, provoquant un ennui profond qui peut avoir son utilité pour endormir vos enfants.
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N°17 – « Bones and All » de Luca Guadagnino
Maren part à la recherche de sa mère et rencontre Lee, un adolescent à la dérive qui va l’embarquer dans un road trip enflammé sur les routes de l’Amérique profonde. Leur amour naissant sera-t-il suffisamment fort pour résister à leurs démons, leur passé et le regard d’une société qui les considère comme des monstres ?
J’aurais préféré que le réalisateur de « Call me by your name » retrouve Timothée Chalamet pour la suite que pour ce film extrêmement dérangeant. On y suit la romance entre deux jeunes cannibales qui fuient d’autres cannibales (c’est fou ce qu’il y a comme tarés aux Usa se dit-on en regardant le film) ou qui traquent de potentielles victimes pour tes tuer et les manger. Et aussi l’un des ressorts et qu’ils pourraient se manger entre eux soit plein de combinaison bien sordides.
Disons le franchement, les acteurs jouent bien et c’est très bien réalisé mais c’est juste dégueulasse.
J’ai eu envie de vomir à plusieurs reprises car le thème est juste horrible moralement, éthiquement, philosophiquement parlant. Comment s’attacher à ces monstres dont on montre en plus pas trop de scènes mais suffisamment pour être hyper mal à l’aise.
Le film est au final très creux si on enlève ces imageries gore et traumatisantes et n’a pas un grand intérêt. Beurk
La piste aux lapins :
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N°16 – « My Policeman » de Michael Grandage
Le destin de Tom, policier, de Marion et de Patrick, conservateur de musée. Tous trois vont vivre un voyage riche en émotions dans la Grande-Bretagne des années 50. Dans les années 90, Tom, Marion et Patrick sont toujours transportés par le désir et le regret, mais ils ont une dernière chance de réparer les dégâts du passé.
C’est certes original de prendre la star de pop Harry Styles, icône hétéro des jeunes filles pour jouer un homosexuel refoulé.
Si l’histoire assez triste qui nous est racontée n’est pas dénuée d’intérêt et s’avère relativement trash pour la femme qui fait office de façade à un amour non assumé durant les années 50, le film prend des raccourcis.
On ne s’explique pas pourquoi et comment Marion et Tom ont réussi à tenir ensemble et pourquoi Patrick, l’homo assumé n’est pas revenu pendant 40 ans. Le script est assez incohérent avec une ellipse de vie absolument pas expliquée. Ceci enlève une bonne part de l’émotion qui aurait du naitre et fait surtout passer les jeunes hommes pour des égoïstes mais sans faire décoller le film qui reste en mode ronron tout du long.
Raté.
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N°15 – « Coup de théâtre » de Tom George
Dans le West End des années 50 à Londres, la préparation de l’adaptation cinématographique d’une pièce à succès est brutalement interrompue par le meurtre de son réalisateur hollywoodien. En charge de l’enquête, l’inspecteur Stoppard – blasé et revenu de tout – et l’agent Stalker – une jeune recrue du genre zélée – se retrouvent plongés au cœur d’une enquête dans les coulisses à la fois glamour et sordides du théâtre. Ils vont tenter d’élucider ce crime bien mystérieux à leurs risques et périls…
Ce whodunit, terme utilisé pour les histoires de meurtriers à la Agatha Christie, se veut parodique du genre et gentiment décalé tout en se fondant sur des acteurs de talent comme Sam Rockwell, Saoirse Ronan ou Adrien Brody.
Le résultat est affligeant. J’ai vu très peu de films atteignant ce niveau de ratage complet cette année. Les acteurs en font des caisses, l’histoire est vue et revue 15 000 fois et plutôt que de parodier le genre, le film aurait plutôt tendance à l’enterrer six pieds sous terre.
C’est mal écrit, quand çà se veut drôle ou provoquant c’est gênant et donc le casting cabotine entre deux effets de manche calamiteux.
Un vrai désastre que cette comédie faussement subversive et clichée de A à Z.
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N°14 – « EO » de Jerzy Skolimowski
Auréolé d’un très bon accueil en compétition officielle à Cannes cette année, ce film qui suit les errement d’un âne à travers son regard d’animal est à la fois déconcertant et frustrant.
Déconcertant car le concept est fort en lui-même que de décrire la souffrance et la condition animale à travers le regard de ce dernier, sans parole oui quasi aucune, les humains étant en interaction mais pas les personnages principaux.
Déconcertant également car Jerzy Skolimowski a un talent de mise en scène indéniable et rend l’épopée de cet âne intéressante de par ses choix de visuels et de montage.
Le problème est que ce road movie animalier laisse un curieux mélange d’inachevé. Les scènes s’enchainent les unes aux autres sans réel lien que le hasard et se terminent souvent avec un but trop déterminé pour justement correspondre à du simple hasard. Ceci rend l’épopée un peu toc et un peu trop écrite.
En parallèle l’animal n’est absolument pas traité avec anthropomorphisme et ses réactions sont animales et non raisonnées. C’est totalement compréhensible dans le choix mais ceci créé un manque d’empathie et d’attachement pour l’âne en question, dont on finit par se foutre royalement.
Cette narration très formelle vire alors à un exercice de style un peu maladroit et trop appuyé pour retenir l’attention.
Le film vise à côté de son objectif et c’est dommage.
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N°13 – Le Visiteur du futur
2555. Dans un futur dévasté, l’apocalypse menace la Terre. Le dernier espoir repose sur un homme capable de voyager dans le temps. Sa mission : retourner dans le passé et changer le cours des événements. Mais la Brigade Temporelle, une police du temps, le traque à chaque époque. Débute alors une course contre la montre pour le Visiteur du Futur…
Bon alors je n’ai jamais vu la série Youtube qui a cartonné et créé un véritable engouement de fans depuis 10 ans.
La question est comment ne pas défoncer un film qu’on a trouvé franchement pas terrible lorsqu’en même temps on sent la bonne volonté de toute l’équipe derrière et le profond respect voire amour pour leur publique.
Je pense que les fans vont adorer et retrouver ce qu’ils ont aimé dans leur série, avec plus de moyens et d’effets spéciaux et c’est très bien pour eux et pour le réalisateur.
Je tire d’ailleurs à l’équipe mon chapeau pour leur courage et ténacité d’avoir créé tout ceci avec des bouts de ficelles et peu de moyens, avoir trouvé une communauté de fans et arriver aujourd’hui à sortir un film.
Après personnellement je n’ai pas aimé. Je n’aime pas trop le mélange des genres avec cet humour potache dans de la SF, comme Kammelot avec le médiéval. Ca ne me fait pas rire ou au mieux sourire mais je trouve que çà ne prend pas. Ensuite les personnages m’ont semblé plus relever d’une accumulation de délires geeks issus de toute la culture sf du réalisateur.
C’est sympa mais ce n’est pas hyper original. Le scénario est bon …n’en parlons pas, ce serait méchant et je n’ai pas envie d’être méchant. Mais bon quand même les acteurs ne jouent pas très bien et l’ensemble fait super amateur.
Bref, pas ma came du tout mais je comprends qu’un certain public puisse aimer.
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N°12 – « Nope » de Jordan Peele
Le pitch : Les habitants d’une vallée perdue du fin fond de la Californie sont témoins d’une découverte terrifiante à caractère surnaturel.
La presse est de nouveau dithyrambique sur ce nouvel opus de Jordan Peele, réalisateur de Get out, qui a reçu des louanges pour mettre des castings quasi exclusivement noirs à l’écran, pour avoir un sens de la mise en scène novateur et une approche très politique de films d’épouvante grands publics.
Et là il s’attaque donc aux Ovnis et extra terrestres dans l’ouest américain avec une bande-annonce qui donnait très envie.
Ayant détesté Get out, l’ayant trouvé surfait, surestimé, facile et alors qu’il m’avait vraiment mais alors vraiment gavé contrairement à son accueil critique assez lunaire, je me suis dis « ne sois pas obtus, reviens y ! réessaie !« .
Nope a les mêmes défaut à savoir prétentieux en voulant se draper dans un message sociétal fadasse, ok la sœur est noire et lesbienne comme si c’était des cases à cocher systématiquement aujourd’hui, ok on voit des pauvres ranchers noirs du mid west, rien de nouveau…et l’accumulation de cases de diversité cochées fait du film quelquechose de bienpensant plutôt gavant là aussi.
Mais bon, passons sur ces clichés qui font tellement de bien aux critiques, que çà doit rassurer probablement de ne pas avoir plus de diversité au sein de leur milieu, passons. Le problème c’est que Nope n’a rien à dire, absolument rien. Pire, il n’a pas grand chose à montrer à tel point qu’à force de faire des ellipses et de mettre 15 ans à décoller, on s’ennuie puis quand le méchant Ovni apparait, çà fait flop. Un grand ballon gonflable. Alors oui il y a la critique de la société du spectacle certes. Mais on l’a vue 1000 fois dans des films bien plus fins.
Car là le film est juste d’une subtilité proche d’un éléphant dans un magasin de porcelaine. C’est lourd, c’est appuyé et définitivement je n’aime pas ce que fait ce réalisateur. Pire, je déteste cette espèce de tapis rouge qu’on lui déroule pour de mauvaises raisons.
Son film n’est pas à chier, il est bien réalisé, bien monté, bien joué. Mais qu’est ce que c’est fade ! Attendu ! Pathos à souhait. Et puis c’est super long. Il faut du talent pour susciter du suspens avec peu d’effets et le mec en a mais çà retombe comme un soufflet.
Le réalisateur se regarde trop filmer et la presse surestime ce talent en se gargarisant d’un film pudding où on met un peu de social, un casting black, un peu de frayeur un peu de pathos un peu de tout et au final c’est fadasse. Cà ressemble à que mauvaise recette que le réal suit consciencieusement. C’est au mieux moyen, mais oubliable très vite. J’ai de nouveau eu le sentiment de m’être fait escroquer par la bande-annonce et la presse.
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N°11 – « Fumer fait tousser » de Quentin Dupieux
Le pitch : Après un combat acharné contre une tortue démoniaque, cinq justiciers qu’on appelle les « TABAC FORCE », reçoivent l’ordre de partir en retraite pour renforcer la cohésion de leur groupe qui est en train de se dégrader. Le séjour se déroule à merveille jusqu’à ce que Lézardin, empereur du Mal, décide d’anéantir la planète Terre…
Quentin Dupieux fonctionne toujours de la même manière, il trouve un bon pitch, ici la parodie des biomans et autres séries nipponnes débiles des années 80, et étire ce qui pourrait faire un bon court métrage en un long métrage.
Avant il faisait des films plus longs, il a compris que remplir du vide se voyait un minimum et limite la durée à 1h15-1h20.
Pour rendre ses films hype et apporter un peu de drôlerie il engage tous ses potes soit les comiques arty. Ici ce sont Gilles Lellouche, Vincent Lacoste, Alain Chabat, Anaïs Demoustier Jean-Pascal Zadi, Adèle Exarchopoulos, Blanche Gardin, Benoit Poelvoorde…
Seulement voilà, cette-fois ci çà se voit vraiment que c’est un travail bâclé et flemmard d’un enfumer de première. On rigole à certains moments mais il n’y a pas de fond, pas de message, et les blagues sont vraiment moyennes. Le fait que Dupieux insère des « mini histoires pour faire peur « racontées par les personnages, montre toute la vacuité du scénario.
Il n’a rien à raconter au delà de son pitch et comme il n’a pas de lien entre ses scènes, qu’il n’a pas trop d’idées de scénario, ben il colle le tout à la suite.
Ce n’est pas respectueux du public et plutôt que de pondre un film par an voire deux cette année, Dupieux serait bien inspiré de bosser ses scénari.
La paresse çà se soigne. Il suffit de bosser.
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N°10 – Le secret de la cité perdue
Loretta Sage, romancière brillante mais solitaire, est connue pour ses livres mêlant romance et aventures dans des décors exotiques. Alan, mannequin, a pour sa part passé la plus grande partie de sa carrière à incarner Dash, le héros à la plastique avantageuse figurant sur les couvertures des livres de Loretta. Alors qu’elle est en pleine promotion de son nouveau roman en compagnie d’Alan, Loretta se retrouve kidnappée par un milliardaire excentrique qui est persuadé qu’elle pourra l’aider à retrouver le trésor d’une cité perdue évoquée dans son dernier ouvrage.
Bon c’est censé être drôle mais c’est naze dès la fin du générique…de début. Les blagues filent la gerbe, les acteurs jouent comme des truffes et le botox empêche machine de parler. Horrible. A brûler.
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N°9 – « Belfast » de Kenneth Branagh
Kenneth Branagh a eu une carrière curieuse de réalisateur. Il se constitua une carrière autour de William Shakespeare dans les années 90. Après ses premiers films réussis « Dead Again » et « Les amis de Peter« , il enchaina sur plusieurs adaptations plus ou moins libres de Shakespeare avec « Beaucoup de bruit pour rien« , un énorme « Hamlet » en 1996, puis « Peines d’amour perdues« .
Dans les années 2000, ses réalisations pâlirent avec sa réadaptation râtée de Le Limier de Joseph L. Mankiewicz, La Flûte enchantée et Comme il vous plaira. Il cherche alors en tant qu’acteur à devenir populaire via des blockbusters comme « Wild Wild West« , « Walkyrie« , ou chez Woody Allen avec « Celebrity« .
En 2011 il se met au service de Marvel et réalise le premier Thor, avec plutôt une réussite au final. En 2015, son Cendrillon pour Disney est un succès et recueille une bonne presse. Il enchaine un autre blockbuster en réadaptant le classique de Agatha Christie, « Le crime de l’Orient-Express« , plutôt fadasse. Comme ce fut un succès il adaptera « Mort sur le Nil » et ré endossera le rôle de l’inspecteur Hercule Poirot qui devait sortir en 2020 et a été décalé à l’automne 2021.
En 2020 son blockbuster « Artemis Fowl« , adaptation d’un roman pour ados , a été directement sorti sur Disney plus et s’est fait descendre méchamment par la presse.
Il était donc temps que l’acteur-réalisateur retourne à de plus petits budgets dans lesquels il excelle.
Belfast, on suit la chronique de la vie d’un petit garçon irlandais et sa famille ouvrière au milieu des émeutes de la fin des années 60.
Le problème est que le film pue le long métrage à Oscars bourrés de bons sentiments et c’est très rapidement ennuyeux.
Le noir et blanc n’a pour seul justification que de faire arty mais n’apporte rien. Les idées de mises en scène ne sont pas particulièrement confondantes et pire, certaines scènes font très théâtrales en mode fake et non en mode symbolique. Certes on comprend que Branagh regarde l’histoire à hauteur de petit garçon et donc sur quelques lieux clos autour d’une rue principale. Mais le film est téléphoné, le garçon tellement mignon qu’on a envie de lui foutre des baffes pour qu’il ait un peur moins l’air niais. Les personnages ne sont pas très intéressants, le méchant binaire.
Un véritable échec d’autant plus gonflant que Branagh en fait des caisses à chaque plan à bien montrer qu’il réalise un petit film.
Avec davantage d’humilité, ceci aurait pu passer. Mais non visiblement Branagh a perdu beaucoup en passant par 25 ans de machine hollywoodienne, en commençant par sa personnalité.
A éviter.
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N°8 - Morbius
Tout a été dit sur ce machin que j’ai vu en streaming en fin d’année et non au cinéma tellement ce film sur un antagoniste inconnu de Spider Man, s’est fait défoncer par la presse.
Et c’est vrai que Jared Leto en fait des caisses, le film est laid, les personnages ultra attendus mais curieusement çà se regarde avec un plaisir coupable car on se demande jusqu’où la médiocrité du scénario amènera le film.
Un film inutile.
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N°7 – « Nos âmes d’enfant » de Mike Mills
L’immense et talentueux Joaquin Phoenix revient donc après deux ans d’absence et son Oscar pour Joker avec ce film d’auteur qui s’intéresse aux échanges entre un oncle et son neveu, enfant intelligent et d’une grande maturité
Journaliste radio, Johnny interroge des jeunes à travers le pays sur leur vision du futur. Une crise familiale vient soudain bouleverser sa vie : sa sœur, dont il n’est pas très proche, lui demande de s’occuper de son fils, Jesse. Johnny accepte de le faire mais n’a aucune expérience de l’éducation d’un enfant.
Entre les deux débute pourtant une relation faite de quotidien, d’angoisses, d’espoirs et de partage qui changera leur vision du monde.
Dire que je me suis emmerdé devant ce film auteurisant sans fond ni projet à part celui de se la péter est un euphémisme.
En optant pour un noir et blanc comme on se nappe d’un drap de vertu, Mike Mills se fout carrément de la gueule du spectateur pour masque la vacuité de son scénario. Les personnages n’ont absolument rien à dire et le gamin est totalement hors sol.
Comme si on voyait régulièrement des gosses de huit ans qui préfèrent philosopher sur la vie avec un adulte plutôt que de jouer et s’amuser. Cette idéalisation d’intellectuel new-yorkais neurasthénique est absolument insupportable d’ennui bavard.
Les personnages ont cependant un superpouvoir comme dans les Marvel. Dès que vous redoublez d’efforts pour vous intéresser au fonds des échanges, ils arrivent à vous endormir en parlant tant le propos est creux. Mais en faisant parler ce pauvres gamin avec des mots d’adulte, on est censés trouver le film spécial, formidable de prise de hauteur.
Comme il n’y a pas d’histoire à raconter, le réalisateur alterne son film d’interviews vérités avec des jeunes qui s’expriment sur leur quotidien en balançant des banalités, ce qui ne rend le propos ni authentique ni ne donne du corps au film, totalement décousu et sans aucune cohérence.
A éviter
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N°6 – « Athena » de Romain Gavras
Le fils de Costa Gavras a un indéniable talent de metteur en scène et ses deux premiers films, Notre jour viendra puis Le monde est à toi montraient tant la virtuosité dont il est capable que sa volonté de toucher à des genres différents. D’ailleurs, il réalise peu et prend son temps.
Avec Athena, produit par Netflix, Romain Gavras s’associe à Ladj Ly au scenario, ce dernier ayant marqué la critique et le public en 2019 avec Les Misérables.
La volonté du réalisateur et de son co-scénariste est donc de parler de nouveau des cités en feu, de la rage des jeunes qui y vivent et se sentent exclus du reste du monde et expriment cette colère dans la plus pure violence.
Et pour aborder de façon originale un thème déjà maintes fois abordé, l’angle est de transcrire sous un mode de tragédie grecque l’histoire de ces frères, l’un militaire, l’autre factieux qui n’arrivent plus à communiquer car leur petit frère est mort des coups de policier (enfin c’est comme ceci que la chose estprésentée au début) et la révolte met la cité en rupture totale. La population évacue la cité tandis que les jeunes déchainés s’engouffrent dans la violence et la volonté de se venger.
C’est donc un peu la dernière scène des Misérables de Ladj Ly, qui durerait 1h30…et c’est là le problème principal.
Le scénario est très très léger et n’a pas grand chose à dire, pas de message. Pourtant le film commence très bien via un long plan séquence prodigieux et vraiment bluffant. Sauf qu’ensuite c’est bruit et fureur et qu’à part la mise en scène, on a du mal à accrocher à une histoire trop désincarnée.
Les acteurs ne portent pas le film sur leurs épaules de part leur jeu et donc l’absence de dialogues construits rend le film très agaçant et très m’a tu vu.
On a franchement l’impression d’être devant un film réalisé par un bobo qui se fait une idée de la cité et phantasme un « éveil violent. Car il est clair qu’en terme de violence gratuite, on est bon ! Moi la violence ne me gène pas quand elle s’accompagne soit d’un concept fort soit d’un sous-texte fort. Ici il n’y a ni l’un ni l’autre et surtout le film donne une vision un peu toc du sujet. Ce coté tragédie grecque avec une musique classique bien à fond les ballons c’est juste complétement raté car çà ne vise aucune cible. Heureusement que la dernière scène apporte de la nuance sinon le film serait même un brulot dangereux car réducteur et un peu idiot.
Le film est vraiment embarrassant par l’absence de message qui l’accompagne et le déchainement violent qui donne plus l’impression d’un réalisateur qui se regarde filmer. C’est stylisé à l’extrême, avec des personnages inconstants et donc c’est gavant. L’absence d’analyse et de recul sur un sujet aussi complexe fait franchement froid dans le dos.
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N°5 – « Jack Mimoun et le secret du Val Verde » de Malik Bentalha
Cette comédie française a tout du piège à con. La bande-annonce est très drôle mais concentre les quelques effets comiques des excellents Jérôme Commandeur et François Damiens. Mais si le thème de l’aventurier sous mode comique aurait peu prendre dans l’absolu, le problème est que Malik Bentalha n’est pas Steven Sielberg et que vouloir refaire Indiana Jones en mode low coast s’avère particulièrement pénible.
Le scénariste réalisateur aurait du choisir son camps entre comédie et aventure et non nous infliger des scènes mal écrites, mal jouées. Comment ne pas être mal à l’aise devant certaines scxènes qui se veulent pleines d’émotion alors que l’écriture en elle-même rend le tout non crédible. On a l’impression d’être dans une mauvaise série Z tournée dans des décors en carton pate.
Affligeant de bout à bout à part les quelques répliques des comiques précités mais çà fait long entre chaque vanne.
La piste aux Lapins :
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N°4 – « Petite fleur » de Santiago Mitre
Le couple, l’amour et la vie de famille sont de bien belles aventures que vivent José et Lucie. Jusqu’au jour où l’ennui s’installe. Lucie consulte alors un psy pour sauver leur couple. De son côté, José vient me voir, moi, Jean-Claude, leur voisin. Ensemble, nous lançons une nouvelle thérapie. Trinquer, danser et jouer au meurtrier tous les jeudis : la nouvelle recette du bonheur !
Il est rare de voir des films qui cumulent autant de défauts qu’on hallucine totalement sur la raison du go donné par des financeurs pour la mise en production d’un tel projet.
« Petite fleur » dure 1h38 mais il semble en durer 15h tellement le rythme est mou et l’histoire sans queue ni tête, sans intérêt. Tout tombe à plat, çà ne décolle jamais et les acteurs ne jouent pas très bien Même l’excellent Melvil Poupaud semble complètement perdu dans ce film qui a du l’attirer pour le soit-disant running gag d’être tué de mille façons. Sauf que non seulement ce n’est pas drôle mais ceci n’apporte rien au non-sujet et au vide intersidéral du film.
« Petite fleur » est un film pathétique qui m’a non seulement emmerdé gravement mais fait perdre 1h38 de ma vie pour un résultat affligeant et pathétique. Heureusement je l’ai vu en Vod et n’ai pas perdu le temps de trajet pour y aller. J’ai juste perdu 4 € de location que j’ai filés en partie à l’équipe qui a produit cette chose.
Un ratage total très agaçant quand on sait tant il est difficile de trouver des financements pour de vraies scenari.
La piste aux lapins :
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N°3 – « Thor : Love and Thunder » de Taika Waititi
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N°2 – « Big Bug » de Jean-Pierre Jeunet
Après 9 ans d’absence, Jean-Pierre Jeunet était très attendu pour son retour sur Netflix fin un nouveau long métrage. Le co-auteur de Delicatessen et La Cité des Enfants perdus et le réalisateur de Alien 4, Le Fabuleux destin d’Amélie Poulain et Un long dimanche de fiançailles est ce que l’on appelle un réalisateur culte.
Culte parceque les réalisateurs de l’imaginaire, entre steam punk, anticipation et fable sont extrêmement rares. On pense à Terry Gilliam (83 ans cette année, Le sens de la vie, Sacré Graal, Brazil, L’armée des 12 singes, Les aventures du Baron de Munchausen, Bandits Bandits, Las vegas Parano, L’imaginarium du docteur Parnassus, L’homme qui tua Don Quichotte), Tim Burton (63 ans et un manque d’inspiration cruel depuis 20 ans), Guillermo Del Toro (57 ans, Le Labyrinthe de Pan, La forme de l’eau, Crimson Peak, Nightmare Alley), Michel Gondry (58 ans, Eternal sunshine of the spotless mind, La science des rêves) et puis sinon il y a de plus jeunes réalisateurs dans des genres moins clairement identifiables au rêve comme Wes Anderson, Robbert Eggers (the Lighthouse), Taika Waititi (Thor Ragnarok, Jojo Rabbit), David Lowery (A ghost story, The Green Knight)…
Et donc à 68 ans, alors que ses deux précèdent films étaient bien moins inspirés (MicMacs à tire larigot, L’Extravagant Voyage du jeune et prodigieux T. S. Spivet) Jean-Pierre Jeunet semble, j’en ai peur, avoir perdu toute son inspiration.
C’est triste à dire car j’aurais aimé adorer ce film et je l’attendais car ces grands artistes de l’imaginaire sont rares. Mais BigBug est irregardable tellement il est laid et mal joué.
Le spectacle est affligeant assez rapidement avec ce vaudeville où des humains dans un futur proche ultra robotisé se trouvent enfermés dans un appartement durant une révolte des robots. Déjà les acteurs sont très mal dirigés et en font des caisses tandis que le visuel, le choix de décorum est criard et fait vraiment mal aux yeux.
On a vu tellement de films d’anticipation avec des robots intelligents au service de l’homme et qui se révoltent (de Blade Runner à la série Real humans) que cette version fait ultra cheap et de très très mauvais goût.
Chaque idée de rebondissement semble tomber à l’eau et enfoncer des poncifs éculés ce qui rend au film un côté très daté. Le méchant est absolument insupportable avec son rictus d’un manque de finesse incompréhensible. Tout est raté de A à Z et il n’y a absolument rien à sauver.
Mais pourquoi, pourquoi Jean-Pierre Jeunet s’est il embarqué dans une telle galère ? Il devait bien se rendre compte que ses personnages étaient caricaturaux et l’histoire sans aucun intérêt. Quant à Netflix, mais lisent ils seulement les scenari, pas une seule vanne ne fait rire. On est gêné pour le réalisateur dont on ne reconnait ni la pâte ni le talent. Le rôle du producteur c’est d’éviter ce type de naufrage, y compris pour de grands artistes ayant une très mauvaise idée.
Cette catastrophe artistique serait moins grave si elle ne risquait pas d’enterrer la carrière de cet artiste qu’on aime tant. Et c’est ce qui m’inquiète le plus. Arrivera t-il à retrouver d’une part l’inspiration et d’autre part des financeurs capables de lui faire confiance de nouveau. Avec les 70 ans en vue c’est loin d’être gagné. Et cet échec me rend plus triste qu’en colère d’avoir perdu 2 heures, les rêves et l’imaginaire de Jean-Pierre Jeunet valant tellement plus que ce machin incompréhensible.
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N°1 – Jurassic World: Le Monde d’après
Ce 3ème volet de la seconde trilogie autour des dinosaures est le plus mauvais de la trilogie est le plus mauvais de tous les films Jurassic Park. Le scénario est complétement débile. Les personnages « historiques » reviennent pour des rôles ennuyeux à mourir.
Les scènes sont vues et revues dans les précédents mais avec tellement d’incohérences qu’on croierait un pastiche. Et encore toute la première partie ressemble à une série Z avec du fric pour illustrer le scénar complétement con.
Les acteurs ne jouent pas, ils cachetonnent, mention spéciale à Chris Pratt et Bryce Dallas Howard qui décidémment sont de supers mauvais acteurs. On espère juste que leur carrière soit plus intimisdte puisque dans la vraie vie aucun dinosaure ne peut les bouffer pour éclaircir les écrans de cinéma.
Non le flm est pathétique et ennuyeux et c’est un sacage en règle de l’héritage de Spielberg.
Voilà c’est fini pour les pires films de l’année 2022 du blanc lapin, je reviens dans quelques jours avec la liste des 30 meilleurs car cette année, il y a eu fort heureusement plein de très bons films aussi ))
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