Archive pour la catégorie 'Les meilleurs films du Blanc Lapin'

Les meilleurs films 2010 du lapin blanc ! (Partie 1 : N°15 à N°10)

18 décembre, 2010

Après vous avoir dressé ma liste des pires films de l’année (voir ici : http://dante7.unblog.fr/2010/12/12/les-pires-films-de-lannee-2010/), dans laquelle j’ai oublié « Oncle Boonmee », la palme d’or, qui m’a tellement ennuyé que je l’ai zappé, voici les meilleurs !

Et comme j’ai fais l’effort de résumer pour chacun mes critiques écrites au cours de l’année, je vous propose de découper en deux parties non égales…pourquoi ? Ben parceque.

Du numéro 15 au numéro 10 puis les 9 premiers dans un prochain article.


Et vous savez quoi ? c’est ultra subjectif et c’est ça qu’est bien !!!!

N°15 – « Kaboom » de Gregg Araki


Les meilleurs films 2010 du lapin blanc !             (Partie 1 : N°15 à N°10) dans Bandes-annonces Kaboom-le-film-Gregg-Araki-Poster-01

Gregg Araki revient au grand n’importe quoi avec cette histoire d’adolescents entrant à l’université, obsédés uniquement par les drogues et le sexe mais victimes d’une machination infernale. On se croirait dans une série TV pour ados qui se fait exploser de l’intérieur en osant se marrer sans retenue et sans se prendre la tête. C’est réjouissant sur les premiers 3/4 d’heure, c’est farfelu, pop et les couleurs sont criardes et ultra référencées. Mais comme tous les films d’Araki, ça part en vrille et le scénario prend la tangente, que l’on décidera de suivre ou pas. On y entre facilement et on peut en sortir tout aussi vite, en pleine projection, selon votre prédisposition à vous laisser porter par un bon gros délire ou votre volonté de rester plutôt dans des sentiers battus.

Bandes annonce :

http://www.dailymotion.com/video/xelsag

N°14- « Toy Story 3″ de Lee Unkrich

 

Toy-story3 dans Dossiers

Buz l’éclair et Andy sont de retour mais en plus, leur petite troupe de jouets bénéficie de l’expérience du staff Pixar, qui est monté en qualité avec les derniers « Wall E » ou « Là-haut! ». Mais voilà, il y’a comme un hic…., là où les premiers films du studio axaient leur excellence sur l’animation, l’humour clin d’oeil aux grands sans délaisser les enfants, les derniers opus mettent bien plus l’accent sur l’émotion. Et pour être plus précis sans rien dévoiler, le film suit la même logique du sentiment d’appartenance à un monde (Wall E), à un idéal (là-haut), à une période révolue (Toy story 3).  Bref, la fibre de la nostalgie est de nouveau convoquée mais avec toujours un message positif pour rebondir, le spectateur adulte ayant versé sa petite larme au passage. L’histoire est parfaitement bien huilée entre bons mots, comique de situation et action mais c’est pourtant peut-être là la limite et le danger qui guette Pixar…à trop faire jouer la corde sensible, ne risquent-ils pas de dupliquer une recette qui finira par lasser ?  Tant de talents réunis emballeront encore longtemps la sauce mais attention à ne pas se caricaturer, ne pas faire comme Disney à sa grande époque…des films d’une très grande qualité, loin devant les concurrents mais dont les bons sentiments ont fini par leur faire prendre un sacré coup de vieux.

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 N°13 – « Les amours imaginaires » de Xavier Dolan

Les_amours_imaginaires_affiche dans Films 

Avec « les amours imaginaires« , Xavier Dolan pouvait se planter méchamment puisque la thématique du trio amoureux est un genre ultra parcouru. Mais ce qui pouvait agacer dans son premier film se transforme ici en force. Sa fougue, sa spontanéité, son humour malicieux et le choix de ses interprètes (dont lui-même) font de cette comédie romantique une très belle réussite. Le film se centre sur ces situations où vous tombez amoureux d’une personne qui ne vous capte pas un instant et où vous devenez complètement obnubilé par un individu, qui devient l’unique intérêt de tout. Un amour aveugle qui aurait pu tourner au mélo mièvre ou au film auteuriste assommant si Xavier Dolan n’avait pas eu l’idée de montrer la vision homosexuelle et hétérosexuelle de la situation, pigmentée de beaucoup de tendresse et d’ironie. La cruauté de ne pas être aimé de l’autre donne lieu à de très belles scènes mélancoliques alternées d’éclats de rires dont la colorimétrie fait penser également parfois à Pedro Almodovar, grand spécialiste des amours complexes. La bande originale pop suit de manière fort classe le balancier d’espoir et de marasme que suivent les deux individus.

Les blessures du désir et de la déception amoureuse ont donc trouvé un bel écho chez notre petit québécois qui risque de devenir de plus en plus le chouchou des critiques …

Bande annonce :

http://www.dailymotion.com/video/xewtjk

N°12 - »Achille et la tortue » de Takeshi Kitano

 dans Films - critiques perso

Kitano est de retour et au meilleur de sa forme et du burlesque. Car « Achille et la tortue » est certes lent, comme tous ses films, cruel et d’une violence qui jaillit sans prévenir mais il s’avère aussi très drôle. Il est rare de voir décortiqué le processus créatif ou le glissement lent mais certain de l’artiste dans un isolement qui le déshumanise. Cette bulle dans laquelle se réfugie le peintre peut sembler injustifiable et son comportement inacceptable. Oui, bien entendu, lorsque l’on est rationnel et porté sur les bonnes valeurs classiques de toute société. Il faut protéger ses proches, vivre pour la prochaine génération et pour la faire prospérer. Mais l’artiste ne raisonne pas comme cela, sa liberté peut s’avérer égoiste et souvent profondément injuste pour les autres. Mais si il doit se préoccuper des autres, son talent se dilue dans le consensualisme. Ce constat n’est bien entendu pas généralisable à tout artiste, certains vivant dans le partage de leurs créations. Mais plus particulièrement pour les peintres où le résultat de l’œuvre est jugé a posteriori voir après leur mort, la solitude créative n’a rien d’exceptionnel. Son histoire n’a pas à être jugée sous un angle moraliste mais bien comme une réflexion de ce qui doit être sacrifié au nom de l’art quand ce chemin est choisi pour une vie. La tortue qui avance lentement mais surement est le symbole de cet effort quotidien pour progresser car la peinture est un travail, le talent n’étant pas suffisant en soit. Un très grand Kitano.

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N°11- « The social Network » de David Fincher

the-social-network-facebook-le-film-559 dans Films series - News de tournage

Toute la finesse de Fincher est d’avoir su partir de ce postulat d’étude de geeks coupés du monde pour mieux brosser le portrait de jeunes gens brillants mais incroyablement solitaires. Des jeunes dont les idéaux sont réduits à néant puisqu’ils ont tout, argent et intelligence, et sont souvent blasés. Des individus sans rêves, sans aucune conscience politique. Elevés à la culture du paraitre et de la réussite sociale, c’est l’épate qui mène leur existence, puis le fric mais au final cet argent n’est même pas l’enjeu pour eux. L’enjeu c’est de trouver une place et une reconnaissance dans ce monde d’individualités. Facebook ne permet pas, la plupart du temps, de se faire des amis. Ce partage sans complexes de sentiments extrêmement personnels ou de petits riens de l’existence quotidienne, c’est un peu de l’égo partagé. Ce besoin d’exprimer en permanence « sa vie qu’elle est trop bien » et trop remplie n’est elle pas surtout un placebo de nos solitudes respectives. Une bouteille jetée sur la toile du Net dans laquelle on entendrait un immense « aimez moi !« . Un monde où « ami » ne veut pas dire grand chose. Un terme si générique, autant que celui d’ »amour », que l’on clame à tout va sans vraiment savoir ce qu’il représente. Mais le plus plaisant dans cette histoire de success story d’un connard, c’est que Fincher abandonne ses effets visuels habituels, ou plutôt les rend plus discrets pour se concentrer sur la mise en scène pure, la direction d’acteur et nous faire progressivement comprendre cet énergumène pour lequel on finit par avoir de la peine. Et oui, Fincher montre enfin qu’il sait admirablement raconter une histoire et c’est peut être une nouveauté, une maturité acquise dans son oeuvre.

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N°10- Des hommes et des dieux de Xavier Beauvois

des-hommes-et-des-dieux-1 dans Les meilleurs films du Blanc Lapin

Il est rare d’entrer dans le vase clos d’un monastère, de toucher du doigt le mystère de la foi. Et c’est un peu l’impression que donne ce long métrage. Je suis ressorti avec une idée moins caricaturale de ce choix de vie mais aussi le sentiment d’avoir compris ces moines dans leur réflexion. La répétition journalière des prières, des lectures et cette vie très rodée les a façonnés telles des pierres apparemment calmes et lisses à l’extérieur, comme si la violence ne pouvait que glisser sur eux quand elle les frappe. Et pourtant, ce sont des hommes avant tout, avec leurs peurs. Et quand le FIS se met à égorger des innocents à l’aveugle et que la menace se rapproche, bien que coupés du monde, les huit moines se retrouvent en proie au doute. Que faire ? Avaient-ils réellement le libre arbitre ? Probablement pas, comme nous tous, influencés par notre culture, notre vie quotidienne. Ils étaient déracinés de France, et replantés dans ces collines, partir c’était mourir.

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La suite de mon classement 2010 très bientôt !

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